F1. Personne n’y semble trop sensible dans le milieu de la Formule 1, mais Nick Heidfeld vient sûrement de tirer un trait quasi définitif sur sa carrière dans la discipline. Un sentiment d’inachevé et d’amertume doit d’ailleurs l’étreindre lorsque cette pensée envahit son esprit.
Nick Heidfeld a toujours représenté en Formule 1 l’espoir qui n’a jamais concrétisé. Il avait pourtant toutes les armes en mains pour devenir le futur champion que beaucoup d’observateurs voyaient en lui.
Il a survolé les formules de promotion en gagnant le championnat dans toutes les disciplines dans lesquelles il a couru. Même s’il n’a jamais été étincelant, si personne n’a décelé en lui le petit plus, la petite flamme mystique qui différencie un excellent pilote d’un champion extraordinaire, son avenir semblait plus que radieux, soutenu par la firme allemande Mercedes, qui voyait en lui, le Schumacher qu’elle n’avais pas su retenir quelques années auparavant.
Ses premiers pas en Formule 1 se sont déroulés au sein de l’écurie Prost Grand Prix. Coéquipier de Jean Alesi, il se fait remarquer en dominant en fin de saison l’expérimenté pilote français. Si la Prost n’a jamais atteint les sommets, elle permet néanmoins à « Quick Nick » de se faire remarquer par Peter Sauber, grand dénicheur et formateur de talents, qui l’engage pour la saison suivante.
Les malheurs d’Heidfeld vont débuter au sein de l’écurie helvétique. Associé au Finlandais Kimi Raikkonen, l’allemand va se voir griller la place par le futur champion du monde 2007, qui signera un contrat longue durée avec McLaren, place que convoitait légitiment Heidfeld, pilote estampillé « Mercedes » et couvé par la firme à l’étoile depuis de nombreuses années.
" il croisera la route de Robert Kubica qui le dominera outrageusement, remportant même la première victoire de BMW en finissant premier au Grand Prix du Canada 2008…devant Nick"
Qui a dû le laisser passer sous ordre de Super Mario, histoire d'assurer le doublé. Sans ça il gagnait.
A part 2008 où ils ont fait jeu plus ou moins égale seulement quelques points derrière, Nick a toujours été devant et on peut dire qu'il a VRAIMENT dominé Bob qui avait certe moins d'expérience.
Il aura quand même eu le scalpe de bien de ses coéquipiers : Raikkonen, Massa, Villeneuve, Kubica et Webber.
Il a simplement pas été dans les bonnes écuries au bon moment. Il est temps qu'il quitte ce spectacle où l'on appuie sur un bouton pour dépasser et qu'il retourne à la vraie compétition.
" il croisera la route de Robert Kubica qui le dominera outrageusement, remportant même la première victoire de BMW en finissant premier au Grand Prix du Canada 2008…devant Nick": le mot outrageusement est effectivement discutable. Le problème d'Heidfeld est qu'il a beaucoup moins marqué les esprits que Kubica du fait de sa personnalité un peu effacée (et aussi des circonstances de la carrière de Kubica avec son accident).
"Qui a dû le laisser passer sous ordre de Super Mario, histoire d'assurer le doublé. Sans ça il gagnait.": Il faut comprendre sa démarche. Les McLaren et les Ferrari étant distancées, c'est l'occasion en or pour BMW de l'emporter, quel que soit le pilote.
Kubica et Heidfeld ont été basculés sur deux stratégies différentes, pour maximiser les chances de succès. Laisser Kubica derrière Heidfeld, c'était diminuer ses chances de victoire puisque ça ne laissait aucune chance à Kubica de l'emporter vu sa stratégie. En agissant comme il l'a fait, il s'est assuré une victoire certaine même si une des deux voitures avait dû abandonner. La stratégie d'Heidfeld ne valait pas 16 secondes de moins - l'écart à la fin de la course - que celle de Kubica.
Et même si Kubica était resté derrière Heidfeld dans un premier temps, il y a fort à parier qu'il soit arrivé à le dépasser à la régulière dans les tours qui suivaient avec sa stratégie. Mais là encore, c'était une chance de tout perdre avec un accrochage pour BMW.
"Il aura quand même eu le scalpe de bien de ses coéquipiers : Raikkonen, Massa, Villeneuve, Kubica et Webber.": c'est une question de point de vue. Il faut toujours rentrer dans les détails pour établir de genre de comparaisons.
"Il est temps qu'il quitte ce spectacle où l'on appuie sur un bouton pour dépasser et qu'il retourne à la vraie compétition.": Ah, l'argument fanboy classique qui consiste à dénigrer le championnat plutôt que d'analyser objectivement sa carrière. Mais votre présence ici montre que vous vous intéressez toujours à ce spectacle !
Après tout le monde à le droit de débattre autour de ces idée, mais rester courtoi me semble être le minimum...
Pour ce fameux GP du Canada 2008, on ne saura jamais, malheureusement, l'issue de cette course si les "consignes"n'avaient pas été présentes. D'ailleurs, Heidfeld a dit, plus tard, qu'il regrettait de l'avoir laissé passer, car il était dans une bien meilleure position que son équipier à ce moment-là. Le regret de sa carrière.
Ensuite, même si la Williams de 2005 commençait son déclin, la saison de Nick fut, à mon sens, la 2e meilleure après 2007. Il arrive, avec sa tête de jeunot sur les épaules, et il dame le pion au grand Mark, qui devait être le nouvel homme de Williams. Podium dès la 2e course, 3 sur les 7 premiers GP, plus une pole au Nurburg, il était vraiment flamboyant cette année-là.
C'est d'ailleurs vraiment étrange et drôle, mais sa tête de 2005 était celle d'un tout jeune pilote, et deux ans plus tard, ses cheveux longs et sa barbe lui ont donné 20-30 ans de plus.
Discret et peu charismatique, certes, mais lui n'embêtait personne, et n'employait jamais un mot plus haut que l'autre.