Malaisie - Course : Alonso devance Pérez dans le chaos !
F1. Dans une course très mouvementée et interrompue près de 40 minutes pour laisser passer un orage, c'est Fernando Alonso qui s'impose, précédant le surprenant Sergio Pérez qui aurait pu prétendre à la victoire avant une erreur, et Lewis Hamilton qui sauve les meubles, alors que Jenson Button et Sebastian Vettel ne marquent pas de points. Jean-Eric Vergne rentre dans les points, en huitième position.
La pluie a commencé à s’abattre sur le tracé de Sepang à un quart d’heure du début de la course. Il ne s’agit pas d’une averse tropicale comme la région peut en connaitre à ces périodes de l’année, mais elle suffit à humidifier la piste surchauffée. Certains pilotes choisissent de passer les pneus intermédiaires, comme Pastor Maldonado. Les stratégies sont rebattues : tous les pilotes de pointe sont en pneus intermédiaires, la stratégie de Sebastian Vettel est donc déjà avortée avant même d’avoir pu commencer. Le tour de formation est lancé et la HRT de Pedro de la Rosa n’a pas réussi à démarrer. Il va partir des stands, s’il part.
Les lumières s’éteignent et les fauves sont lâchés ! Les deux McLaren restent en tête, Hamilton gardant l’avantage. Derrière eux c’est Grosjean qui prend le meilleur envol, il se faufile entre les deux Red Bull, passe Schumacher, mais la pluie est très présente après le premier virage. Le Français est troisième, mais derrière lui Webber se fait pressant. Dans le chaos de la pluie, certains pilotes partent à la faute : le premier dans ce cas est Michael Schumacher, qui a été accroché par Grosjean. Les deux hommes repartent loin. Dans le peloton, ce sont les deux Williams qui se touchent, Senna partant à la faute et perdant une partie de son aileron avant. Après 3 tours, Hamilton s’échappe légèrement sur une piste qui est inégalement humide. Massa prend le pari de chausser des pneus pluie en premier, une stratégie qui pourrait s’avérer payante. Grosjean part à la faute et il reste bloqué dans les graviers. C'est l'abandon. Button est le premier pilote de tête à monter les pluies, suivi par Alonso.
Les pilotes en intermédiaires sont en difficulté, c’est donc le cas de Lewis Hamilton, qui est en tête devant Webber. Les deux hommes rentrent, suivi par Vettel, sans perte de temps chez Red Bull. Même balai chez Mercedes. Hamilton ressort juste devant Jenson Button : le champion du monde 2009 est même gêné par son équipier. Mais le champion du monde 2008 conserve la tête pour le moment. Derrière eux c’est le surprenant Sergio Pérez qui s’est arrêté plus tôt pour changer de gommes. Vergne, en septième position, est le dernier pilote en pneus intermédiaires.
La safety car est déployée ! Button parle d’un « lac » dans le dernier secteur. Après 7 tours, l’ordre est le suivant : Hamilton, Button, Pérez, Webber, Alonso, Vettel, Vergne, Massa, Rosberg et… Karthikeyan qui profite du chaos pour accrocher, très provisoirement, le point de la dixième place.
Le drapeau rouge est finalement déployé sur Sepang, et la course est donc suspendue pour laisser passer l'orage. Les équipes qui ont les moyens déploient de véritables tentes qui protègent les voitures, c'est le cas chez McLaren, Red Bull, Mercedes ou encore Ferrari. Si la course ne repart pas ou alors repart mais que les 75% de la course ne sont pas couverts, c'est-à-dire moins de 42 tours, seulement la moitié des points sera attribuée.
Un nouveau départ sera donné, derrière la voiture de sécurité, et avec tous les pilotes en pneus pluie : c'est donc la bonne pioche pour Jean-Eric Vergne qui ne s'est pas arrêté mais qui aura droit aux mêmes gommes que l'ensemble du plateau.
La course repart pour 1h40 si jamais les 56 tours ne sont pas effectués d’ici là. Il ne pleut plus aussi fort qu’avant l’interruption et le passage des voitures devrait assécher quelque peu le tracé. Pedro de la Rosa écope d’un drive through en raison de l’intervention d’un mécanicien sur la grille.
La voiture de sécurité s’efface alors qu’il reste 43 tours ! Button est rentré directement aux stands. Derrière Alonso se joue de Webber et Vettel est maintenant dans ses échappements. Pérez suit le rythme de la McLaren et il va même boucler un tour en tête puisque le Britannique rentre, mais connait un problème qui rallonge son arrêt. Alonso qui était aussi aux stands, le dépasse.
Button perd une partie de son aileron en tentant de dépasser une HRT. Il doit rentrer et repart très loin. Alonso est donc en tête, devant Pérez pour 2.2 secondes et devant Hamilton pour 6.3 secondes. Rosberg se trouve quatrième, devant Vettel, Raikkonen, Webber, Massa, Di Resta et Vergne, ce groupe se tenant en 7 secondes.
Le DRS est autorisé dans le 20ème tour. Raikkonen se fait menaçant sur Vettel. Ricciardo, 13ème, passe successivement Senna et Kobayashi. Alonso creuse progressivement l’écart sur Pérez et compte maintenant 5 secondes d’avance. Derrière, Raikkonen passe Rosberg à son tour. L’Allemand n’oppose pas de résistance farouche, peut-être dans l’attente d’une averse qui changerait la donne. Webber le passe aussi.
Après 25 tours, Alonso devance Pérez, Hamilton, Vettel, Raikkonen, Webber, Rosberg, Massa, Di Resta et Vergne. Massa commet une erreur alors qu’il revenait sur Rosberg, Di Resta le passe mais le Brésilien résiste à Vergne, qui le passe finalement grâce au DRS dans la ligne droite. Bruno Senna revient sur ce petit monde : il a passé successivement Kobayashi, Schumacher, Hulkenberg et a Massa en ligne de mire. La Ferrari rentre aux stands pour chausser de nouveaux pneus intermédiaires, laissant donc Senna neuvième, derrière Vergne.
Après 30 tours, Alonso devance Pérez de 7.6 secondes, Hamilton de 15.1 secondes, Vettel de 23.4 secondes puis viennent Webber, Di Resta, Vergne, Senna et Hulkenberg. La Mercedes de Schumacher est en grande difficulté avec ses pneus et perd la onzième place au profit de Kobayashi. Raikkonen, pendant ce temps, est sous la menace de Mark Webber. La piste sèchante semble mieux convenir à la Red Bull qu’à la Lotus. Les Sauber semblent aller de mieux en mieux dans ces conditions puisque Pérez et Kobayashi s’échangent le meilleur tour en piste. Le Mexicain produit son effort pour revenir sur Alonso, il gagne près d’une seconde et demi en deux tours. Il est en train d’assurer un podium potentiel. A cette lutte indirecte répond une lutte directe entre Massa et Button, qui sont presque à la touchette, et Ricciardo en profite pour recoller au duo. Button passe finalement dans le premier virage et Ricciardo le passe à son tour.
Pérez revient très vite sur Alonso, il n’est plus qu’à 4 secondes. Après 37 tours, la Sauber revient sur la Ferrari, encore, l’écart est de 3.2 secondes. Il reste maintenant 18 tours. Et Ricciardo est le premier pilote à passer en pneus slicks, puisqu’il chausse les mediums. Alonso perd de nouveau neuf dixièmes sur Pérez, est maintenant à 2.3 secondes, puis 1.3 secondes dans le tour suivant, c'est-à-dire à portée de DRS de la Sauber. Massa et Webber tentent le pari des mediums eux aussi.
La Sauber est à moins d’une seconde la Ferrari. Le pilote de la Scuderia s’arrête pour monter les mediums, laissant Pérez en tête et un tour pour arriver à ressortir devant. Derrière Hamilton ne rentre pas, mais Vettel rentre. Dans le tour suivant, la Sauber se présente dans les stands : l’arrêt se passe relativement bien, et le Mexicain repart logiquement derrière la Ferrari, à 7.8 secondes. Mais le Mexicain semble déjà plus rapide qu’Alonso dans les tours de sortie des stands. Il est à 5.7 secondes après le 43ème tour. Moins de 4 secondes, et il reste 11 tours. Il continue de gagner du temps, malgré le dépassement d’un retardataire. Derrière, Senna revient sur Raikkonen : la Williams est déchainée et Maldonado se bat lui pour les points. La Sauber est à moins d’une seconde et demie de la Ferrari. Vettel subit une crevaison et doit ravitailler, il risque de perdre beaucoup de places.
Pérez est revenu à portée de DRS. Le Mexicain est juste derrière la Ferrari, il est en durs alors qu’Alonso est en mediums. Il reste six tours. Mais Pérez commet une erreur ! Il sort trop large dans l’avant dernier virage et laisse filer Alonso !
Maldonado fume à l’arrière, sans doute un problème moteur. Il rentre. Il reste deux tours. Pérez revient toujours sur Alonso, mais dans le dernier tour seulement et c’est donc Fernando Alonso qui empoche la 28ème victoire de sa carrière, devant Sergio Pérez et Lewis Hamilton !
Classement du Grand Prix de Malaisie 2012 de Formule 1
N° | Pilote | Equipe | Temps | Ecart | Tours |
1 | Alonso | Ferrari | 3h44:51.812 | 56 | |
2 | Perez | Sauber | +2.2 | 56 | |
3 | Hamilton | McLaren | +14.5 | 56 | |
4 | Webber | Red Bull | +17.6 | 56 | |
5 | Raikkonen | Lotus F1 Team | +29.4 | 56 | |
6 | Senna | Williams | +37.6 | 56 | |
7 | di Resta | Force India | +44.4 | 56 | |
8 | Vergne | Toro Rosso | +46.9 | 56 | |
9 | Hulkenberg | Force India | +47.8 | 56 | |
10 | Schumacher | Mercedes GP | +49.9 | 56 | |
11 | Vettel | Red Bull | +75.5 | 56 | |
12 | Ricciardo | Toro Rosso | +76.8 | 56 | |
13 | Rosberg | Mercedes GP | +78.5 | 56 | |
14 | Button | McLaren | +79.7 | 56 | |
15 | Massa | Ferrari | +97.3 | 56 | |
16 | Petrov | Caterham F1 | +1 tour | 55 | |
17 | Glock | Marussia Virgin | +1 tour | 55 | |
18 | Kovalainen | Caterham F1 | +1 tour | 55 | |
19 | Maldonado | Williams | +2 tours | 54 | |
20 | Pic | Marussia Virgin | +2 tours | 54 | |
21 | Karthikeyan | HRT | +2 tours | 54 | |
22 | De la Rosa | HRT | +2 tours | 54 | |
23 | Kobayashi | Sauber | +10 tours | 46 | |
24 | Grosjean | Lotus F1 Team | +53 tours | 3 |
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Par contre, un gros "Waow"à Pérez, il a franchement fait des merveilles !
Et aussi, malgré le fait que je sois presque "anti"Ferrari, Alonso m'a fait rêver, c'est vraiment dommage pour lui que la scuderia ne lui donne pas tous les outils pour lui permettre de démontrer son talent.
Enfin, Grosjean, qu'est-ce qu'on peut en penser ? J'ai pas vu l'accident avec Schumacher en direct, mais est-ce que c'est de la faute au Français ou juste un coup de pas d'bol ?
Pour l'accident de Grosjean, il sous-vire dans le virage et part en tête-à-queue et embarque Schumacher avec lui en le touchant. C'est de la faute du français mais c'est de la malchance, une petite erreur.
Décidément, Nobrain Kartik£lol n'a pas fini de nous faire rêver...
Quelle victoire d'Alonso, aucune erreur ! Stratégie au poil. C'est le genre de grand prix où il faut être présent à chaque instant et avoir le brin de chance au bon moment. Alonso porte Ferrari a bous de bras. Tout comme il l'a fait avec Renault ! L'assurance vie de Ferrari :)
Bravo à Perez, très beau grand prix ! Futur pilote Ferrari avec de belles capacités pour la gestion des pneus !
Déception pour les Williams et les Mercedes, le potentiel est clairement là mais n'est pas exploité.
Et que dire de Grosjean, il use des cartouches... Il n'était pas censé être prêt pour la F1 ? Deux erreurs en deux grand prix ça fait déjà beaucoup vu le potentiel de la Lotus.
Mais effectivement j'ai écrit ça sur le coup de la colère, Button lui même ayant reconnu sa faute. N'empêche que les HRT ne sont jamais là au bon endroit et au bon moment.
Pour Vettel, même chose : il s'est rabattu trop vite, croyant avoir fait le plus dur. Ce n'était pas le cas.
Je ne vois pas où les HRT sont responsables. Les voitures plus lentes ont toujours fait partie de la discipline et fut un temps où ce ne sont pas 5 ou 6 voitures qui se prenaient un tour mais une bonne douzaine. Savoir dépasser des retardataires fait partie des compétences d'un pilote de F1, il ne faut pas se réfugier derrière leur lenteur pour masquer des fautes grossières de la part de deux champions du monde.
Au rang des déception, je mettrais Hamilton qui partait une nouvelle fois de la pole malgré son podium, Button qui s'accroche avec la HRT de Karthikeyan, Grosjean qui fait un peu n'importe quoi malgré son bon départ, Schumacher envoyé en tête-à-queue alors qu'il partait 3ème et Vettel qui n'a pu exploiter sa stratégie des qualifs et la crevaison à cause du contact avec encore Karthikeyan.
Pour moi, le gros carton rouge c'est pour HRT et Karthikeyan.
OK, je veux bien comprendre que c'est pas facile pour eux non plus de voir dans ce train de monoplaces qui essaie de vous prendre un tour, mais là, ça devient grave. Ils se prennent quand même 3 tours malgré la Safety Car, l'arrêt de la course et la pluie.
Il n'ont rien à faire en F1 selon moi parce qu'il n'apportent rien au spectacle et font surtout office de chicanes mobiles pendant toute la course.
Le rythme en course va être à privilégier, vu que l'on voit bien ceux qui ont raté l'intégration des pneus, mais personne n'a l'air de se détacher et prendre un avantage irrattrapable.
Enfin, pour confirmer ce sentiment, j'attends une course un peu plus "classique".
PS: Encore une très belle course de Grojean !
Là il a eu un écart et a cassé son aileron ce qui lui a couté son GP, mais sans cet incident il aurait pu jouer le podium.
Imaginez un Perez dans une Ferrari avec un seul arrêt, si possible. Je commence à en avoir tout doucement marre de voire Massa a la ramasse année après année tandis que Perez me plais bien !
Et ça pourrait rappeler l'arrivée d'Hamilton chez Mclaren aussi, dans une moindre mesure !
J'aimerais qu'Alonso me surprenne en bien quand Massa partira et qu'un autre pilote sera là. On sait très bien qu'Alonso aime tirer la couverture de son côté du lit d'une manière ou d'une autre. La situation de Massa doit l'arranger vachement, il n'a aucune réplique dans le stand ! Et quand un autre pilote arrivera, la situation peut changer. Enfin bref, j'ai peur de ce que ça peut donner mais j'espère être agréablement surprit !
Mon choix se porterait sur ce duo, forcément ! Mais tu viens de dire en une phrase, toute la problématique d'un duo avec Alonso. Et en général, soit il a éclipsé les équipiers, soit ça s'est mal passé. L'avenir le dira...
Je pense que cette victoire est quand même un bon signe sur la suite de la saison d'Alonso - à defaut d'être un bon signe pour l'autre voiture. Sous la pluie, le grip mécanique redevient proéminent sur l'aéro, je pense donc conclure de ce résultat que la suspension à tirants à l'avant n'est pas la source des problèmes de Ferrari et qu'en concentrant les efforts de développement sur l'aéro, on pourrait sortir la tête de l'eau.
C'est quand même incroyable : les 9 écuries établies ont marqué des points aujourd'hui, et seule Force India a réussi à mettre ses deux voitures dans les points !
Sur les HRT : on ne peut vraiment pas blâmer Karthikeyan sur l'accrochage avec Button : ils étaient dans le même tour et c'est l'Anglais qui perd sa voiture au freinage. D'autant plus que Button, lucide, prend la responsabilité pour lui. Pour l'accrochage avec Vettel, c'est plus dur de juger. J'ai pas d'avis décidé sur la question.