Räikkönen, retour gagnant ?

L’officialisation de ce come-back a provoqué beaucoup d’effervescence auprès des fans de la discipline mais a aussi soulevé pas mal de questions. Quid de sa motivation ? Parviendra-t-il à revenir rapidement à son meilleur niveau ? L’exemple de Schumacher prouve que revenir en F1 après quelques années d’absence n’est pas chose facile. Mais à la différence du septuple champion du monde, le Finlandais n’est pas resté inactif et même si conduire une voiture de rallye n’a rien à voir avec la F1, ça maintient vos réflexes en éveil. De plus Kimi Räikkönen est plus jeune que Schumacher, ce qui est un autre avantage.

Afin de parfaitement préparer la saison 2012, Lotus a reçu l’autorisation de faire rouler son nouveau pilote sur le circuit de Jérez au volant d’une R30 de 2010 équipée de Pirelli de démonstration, avant le début des premiers essais hivernaux officiels. Au sortir de ce roulage, les ingénieurs de l’équipe anglaises se montraient satisfaits et confiants. Mais pour le grand public un doute subsistait toujours étant donné qu’aucun chrono n’avait été communiqué. Et quand bien même ça aurait été le cas, quel crédit leur donner ?

Son meilleur temps lors de la première journée des essais officiels de Jérez n’avait pas plus de significations même si ça avait le don de rassurer les fans hystériques du Finlandais volant. Mais en comparaison avec les temps réalisés par son nouvel équipier on pouvait se dire que Iceman n’avait pas tellement perdu de sa vitesse de pointe et que la Lotus E20 était bien née. Sentiment renforcé après la dernière semaine d’essais sur le circuit de Barcelone.

Mais encore une fois les essais ne permettent pas de répondre à toutes les questions, ce n’est qu’en conditions de course lors d’un week-end de Grand Prix que l’on peut véritablement juger les uns et les autres. Pourtant si après la manche d’ouverture de Melbourne et la course pour le moins perturbée par la pluie de Sepang on peut dire avec certitudes que McLaren est en forme et qu’elle sera une candidate aux titres mondiaux, que Red Bull n’est pas tellement loin derrière, que Ferrari a encore du travail et que Mercedes AMG doit absolument résoudre ses problèmes de gestion des pneumatiques en course, il est encore délicat d’avoir un avis catégorique sur l’état de forme de l’écurie Lotus et de son pilote finlandais.

On sent bien que le potentiel aperçu cet hiver est là mais il y a chaque fois eu un petit grain de sable pour venir enrayer la belle mécanique. Dans le cas de Räikkönen, qui nous intéresse plus particulièrement ici, sa 18ème place sur la grille de départ du Grand Prix d’Australie n’est évidement pas représentative, ni du niveau de performance de sa monoplace ni de son état de forme. Contraint de repasser par les stands pour changer de casque lors de la Q1 le timing était extrêmement serré mais l’équipe pensait pouvoir encore faire deux tentatives. Malheureusement une erreur du Finlandais dans la fin de son premier essai le privera d’une seconde chance l’obligeant à une course agressive pour remonter dans la hiérarchie. Avec la septième place finale sous le drapeau à damiers, le contrat était bien rempli et on regrettait de ne pas avoir vu la deuxième Lotus s’élancer plus haut sur la grille.