Brundle : « La réglementation a été faite pour ralentir les Red Bull »

Après deux Grand Prix, l’heure est venue pour certains de tirer un premier bilan des forces en présence à l’entame de cette saison 2012 et pour Martin Brundle, la première surprise concerne « la performance de Red Bull – ou son manque de performance – comparé aux deux dernières saisons. » Le Britannique estime cependant que tout a été fait pour brider Red Bull et l’empêcher de poursuivre son règne sur la F1 : « Lorsque l’on regarde la manière dont la règlementation a évolué, c’est presque comme si ça avait été fait pour ralentir les Red Bull. Doubler la rigidité de l’aileron avant, la manière dont ils avaient de rouler avec une voiture très inclinée, l’aileron près du sol, les échappements, tout leur a été retiré » assure le commentateur de Sky Sports dans une interview accordée au site Internet de l’émission Top Gear, diffusée sur la BBC.

Mais pour le Britannique, Red Bull n’est pas la seule surprise, même si « le reste du peloton est plutôt à l’image de ce que l’on a vu aux essais de pré-saison » : « C’est très serré devant et le milieu de peloton est suffisamment solide pour pouvoir réaliser des coups d’éclats, comme nous l’avons vu avec Perez, en Malaisie. La mauvaise surprise, c’est Ferrari. Ça et le rythme des Mercedes en course. Les bonnes surprises, ce sont Sauber, Toro Rosso, Force India, Williams… »

L’homme aux 158 départs en Formule Un revient également sur les rumeurs insistantes envoyant Sergio Perez chez Ferrari, en remplacement de Felipe Massa, à plus ou moins brève échéance : « Je pense que nous pouvons dire que Massa ne sera plus [chez Ferrari] en 2013. Perez a de bonnes chances, mais il y a beaucoup de bons gars. C’est l’heure de la relève. Nous avons perdu Rubens [Barrichello], je ne sais pas où en est Michael Schumacher, mais il y a une centaine de gamins totalement préparés – mentalement, physiquement, nutritionnellement et techniquement – à prendre le volant d’une F1. Jean-Eric Vergne, Daniel Ricciardo et Romain Grosjean, ces gars-là peuvent se hisser directement en haut du panier. »

Outre la course de Sergio Perez, le Grand Prix de Malaisie a été marqué par la polémique entourant l’accrochage de Sebastian Vettel et Narain Karthikeyan, et notamment le comportement du double champion du monde allemand qui s’est acharné, auprès des médias, sur l’Indien : « C’est juste un homme énervé qui n’a pas la voiture pour se battre devant pour le moment. […] Vettel n’a pas laissé suffisamment de place. Nous avons vu ça en Inde, l’an dernier, lorsque Karthikeyan n’a cédé que mollement : soit vous restez sur la trajectoire et continuez avant de laisser les voitures les plus rapides vous dépasser, soit vous vous effacez complètement. Karthikeyan doit être plus décidé dans ce qu’il fait. Je peux comprendre pourquoi les autres pilotes sont frustrés avec lui, mais Vettel a été un peu maladroit. »

Si Brundle reconnaît qu’il y a toujours eu des voitures plus lentes que les autres en Formule Un, il avoue son incompréhension face aux difficultés que rencontre HRT pour progresser : « Quelqu’un doit bien être devant et l’autre derrière [mais] la HRT est particulièrement lente pour le moment et je ne comprends pas pourquoi ils sont plus mauvais dans leur troisième année que dans leur première. Les autres, ça va, et ils ont des pilotes professionnels […] mais je pense que Vettel y est allé un peu fort en traitant Karthikeyan d’idiot. Il était juste frustré. »

Alors que dans moins de deux semaines le grand cirque de la F1 installera ses quartiers à Shanghai, Martin Brundle se livre – timidement – au jeu des pronostics : « [En Chine,] il y a une longue ligne droite arrière qui devrait très bien convenir à la Mercedes. Les conditions météorologiques y sont parfois changeantes, alors je pense qu’une nouvelle fois ce sera entièrement imprévisible, mais l’équipe qui semble avoir le meilleur package, week-end après week-end, c’est McLaren. […] On ne peut pas sous-estimer Lotus. Räikkönen aurait pu – et dû – être en pole position à Sepang, et pour avoir parlé aux gars de chez Lotus, ils disent qu’ils mettent simplement la voiture sur la piste et font très peu de changements. C’est une de ces voitures qui peut […] bien fonctionner dans toutes les conditions et sur tous les circuits. »

Mais le Britannique pense malgré tout que son compatriote, Lewis Hamilton, reste le mieux placé aujourd’hui pour briguer la couronne mondiale en fin de saison, même s’il ne prend rien pour acquis : « Je vois bien Hamilton emporter le titre cette année, mais je ne suis pas joueur. Je traîne dans ce milieu depuis trop longtemps pour gaspiller mon argent en pariant sur les pilotes de courses. […] Qui aurait pensé que Fernando Alonso mènerait le championnat après deux courses ? Nous pensions qu’ils allaient se battre dans le peloton… ce qui serait sans doute le cas sans Alonso. J’ai le sentiment que McLaren a le meilleur package et que Lewis est déterminé à retrouver le chemin du sacre. »

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