Un arceau sur l'avant des F1 pour protéger les pilotes ?
Toujours à la recherche de la moindre possibilité d'améliorer la sécurité, la Fédération Internationale de l'Automobile se penche sans relâche sur le problème du manque de protection des pilotes face à des objets, les pneus notamment, qui viendraient percuter leur casque. Un point sur une des avancées de l'Institut de la FIA.


Après avoir évoqué l’an passé la possibilité de mettre en place un vitrage ou une bulle afin de protéger la tête des pilotes, sur le modèle des cockpits d’avions de chasse, l’Institut de la FIA, dont le rôle est de développer la sécurité dans le sport automobile, a d’ores et déjà entrepris des essais autour de son dernier système de protection du cockpit.
Travaillant en partenariat avec Lotus F1, l’institut a fait réaliser une sorte d’arceau de protection avant afin que tout objet se dirigeant vers le casque du pilote soit dévié. Si la sécurité est une préoccupation constante des instances de la Formule 1 depuis 1994, après les accidents mortels de Roland Ratzenberger et Ayrton Senna et l’accident grave de Karl Wendlinger, la protection de la dernière zone vulnérable d’un pilote de Formule 1, à savoir la tête, est devenue un véritable cheval de bataille des instances suite à la mésaventure de Felipe Massa au Hungaroring en 2009 – où le Brésilien avait reçu sur le casque un ressort échappé de la Brawn GP de Rubens Barrichello – qui avait été précédée, quelques jours auparavant, par la mort de Henry Surtees, recevant sur la tête un pneu provenant d’une autre Formule 2 sur le circuit de Brands Hatch.
Le dispositif, fixé entre le nez de la monoplace et le cockpit du pilote à proprement parlé, est constitué comme un arceau de sécurité, d’une armature tubulaire métallique, dont les premiers tests – que vous pouvez retrouver dans la vidéo accompagnant cet article – ont démontré sa résistance au choc avec un pneu de 20 kg propulsé à 225 km/h. Ce test, couronné de succès, va ouvrir à voie à d’autres études qui pourraient potentiellement aboutir sur la mise en place, à l’avenir, de cette solution sur les monoplaces et notamment les Formule 1.
« L’arceau a pleinement rempli son rôle. Il a été capable d’éloigner la roue de la tête du pilote. Nous avons testé ce système aussi bien quand la roue vient tout droit ou de coté » s’est félicité Andy Moeller, conseiller technique à l’Institut, tout en admettant que des essais complémentaires devront être effectués pour mesurer l’impact sur la vision du pilote avec la présence de ce système. Si ces différentes étapes sont passées avec succès, les travaux pourront être présentés au Groupe de travail technique de la Formule 1. « A ce stade, c’est de la recherche pure, ce dont nous avons besoin. Nous devons comprendre les forces d’une telle collision. Nous ne sommes pas encore à une solution définitive. »
et pour des objets plus petits comme le ressort dans le casque de Massa, est-ce efficace ?
- on apprend que la FIA continue à faire des recherches peu médiatisées dans le seul but d'améliorer la sécurité des pilotes.
- comme ce sont des recherches expérimentales, il n'y a pas d'idée stupide. Là, en l?occurrence, ils commencent par tester un système très basique mais qui parait très efficace. Seulement ensuite, ils verront quels sont les inconvénients, comment les réduire et comment intégrer un tel système sur les monoplaces. Pour moi, c'est le signe d'une approche intelligente.
Pour les petits objets, cela reste un questionnement que l'Institut de la FIA doit prendre en compte.
Buchor : oui d'autant que si ce problème reste assez marginal, la mise en place d'un système de protection doit être allié à la fois au respect de la tradition de la F1 - c'est à dire pas de voiture fermées - et doit aussi correspondre à un idéal sécuritaire. Le problème du vitrage ou de la bulle c'était la crainte que les pilotes ne puissent pas sortir ou se retrouvent prisonnier. Avec le système d'arceau, cet inconvénient est gommé mais c'est sur d'autres points qu'il faut travailler. C'est effectivement très intéressant et cela prouve que la FIA ne lésine pas sur le pan sécuritaire.
Pour l'idée d'un pare-brise ou d'une bulle, les inconvénients se situent surtout autour du fait que les pilotes doivent pouvoir se dégager rapidement de la voiture en cas d'accident et qu'ils craignent de rester prisonniers s'il y a le feu ou si la voiture se retourne.
Il y aussi le fait que les F1 sont traditionnellement ouvertes et pas fermées.