Guéri d'un cancer, Dean Stoneman rêve toujours de Formule Un

En 2010, Andy Soucek, premier champion du tout nouveau championnat de Formule 2, se trouvait un successeur en la personne de Dean Stoneman. Avec 6 victoires, autant de pole positions et 13 podiums en 18 courses disputées, ce jeune homme de 20 ans s’emparait du titre de Formule 2 et allait faire, grâce à cela, ses premiers tours de roue au volant d’une Formule Un, lors des journées jeunes d’Abu Dhabi 2010, pour le compte de l’écurie Williams.

Auréolé de son titre et de son aventure au volant de la FW32, le Britannique s’engage ensuite en Formule Renault 3.5 au sein de l’écurie ISR Racing où il est sensé faire équipe avec Daniel Ricciardo. La maladie va cependant en décider autrement : « Après ma victoire en F2, je m’entrainais très dur pour l’essai en F1. Je renforçais mon cou et faisais 2 à 3 heures d’entraînement par jour pour être prêt pour le plus beau jour de ma vie. Puis, en janvier 2011, on m’a diagnostiqué un cancer des testicules. Il s’est propagé au foie et à la poitrine à partir de mon testicule droit et ce n’est pas une chose agréable à entendre. Mais je ne suis pas resté assis à pleurer. J’ai demandé si on pouvait me soigner. Le spécialiste m’a dit que si je ne me faisais pas hospitaliser et traiter, j’étais à deux jours d’être incurable et qu’il ne me resterait plus que deux semaines à vivre. Ils ont dit qu’il y avait 40% de chances de survie et c’était dur à accepter, mais nous nous sommes assis et avons géré ça. Au final, mon heure n’avait pas sonnée, ça n’était pas mon tour, je suis un battant. Ça a été un grand choc pour beaucoup de monde, mais beaucoup de personnes m’ont supporté. J’ai subi 14 heures de chimiothérapie par jour. […] Vous devez être fort et aller de l’avant. Parce que je suis un pilote de course, je ne lâchais rien, je faisais un break d’une heure et j’y retournais, je faisais une autre séance » explique l'Anglais dans BBC South Today.

Désormais guéri d’un cancer qui touche un homme – souvent dans la fleur de l’âge - sur 20.000 en France, Dean Stoneman a repris la compétition et espère toujours concrétiser son rêve, comme d’autres athlètes, victimes de cancers, ont pu le faire par la suite : « Mon ambition reste toujours d’être en F1. J’avais la course en tête mais mon objectif numéro un était de survivre. Maintenant, après ce par quoi je suis passé au cours des 14 derniers mois, je veux reprendre la compétition. »

L’Anglais sait cependant que la route menant vers un baquet de Formule Un est longue et semée d’embuches, comme il a pu le constater lors de son retour à la compétition, au volant d’une Radicale, lors d’une épreuve de sportscar sur le circuit de Silverstone : « C’était si dur pour le corps après avoir été absent toute une saison. On ne réalise pas combien on compte sur ses mains et sur sa forme physique […] : j’étais rapide pendant les dix premiers tours mais après ça je luttais vraiment. C’est très exigeant ! Être de retour au volant était génial. La dernière voiture que j’ai piloté avant ça était une Formule Un, donc je suis passé d’une voiture de F1 à un lit d’hôpital avant de revenir dans une voiture de World Series, en un an : c’est un bel achèvement ! […] Mon objectif cette saison est de faire de la compétition, m’entraîner et retrouver ma forme physique pour ensuite revenir, espérons-le, là où je me suis arrêté la saison passée. »

Après avoir également repris le volant d’une monoplace, lors des essais hivernaux de la World Series by Renault, Dean Stoneman pourrait se tourner vers l’Amérique du Nord et l’Indy Light Series, la série de promotion de l’IndyCar, pour reprendre sa marche en avant.