Moss : « La F1 est devenue aussi dangereuse que le football »
F1. Stirling Moss reconnaît que la Formule Un est aujourd’hui plus sûre qu’à son époque mais estime que le danger constitue le sel d’une discipline qui en manque aujourd’hui peut-être un peu pour redevenir excitante.
Dans un entretien accordé à Motorline, Stirling Moss, récemment retiré de la compétition automobile, estime que le danger « rendait la compétition plus excitante par le passé qu’elle ne l’est aujourd’hui » : « Ça nous attirait. La compétition automobile était un sport très dangereux et si vous étiez un jeune homme, vous vouliez expérimenter quelque chose d’excitant. Je m’en fichais simplement, le risque n’avait pas d’importance. Je voulais juste ressentir que je conduisais une voiture de course aussi vite que possible, c’est tout ce à quoi je pensais quand j’étais dans l’auto. »
Cependant, grâce au travail de sensibilisation de Jackie Stewart et, plus tristement, suite à la mort de Roland Ratzenberger et d’Ayrton Senna lors du Grand Prix de Saint-Marin 1994, la Formule Un a pris la sécurité des pilotes à bras le corps et continue encore aujourd’hui d’expérimenter des solutions pour résoudre toutes les failles possibles, comme en témoignent les recherches autour d’un dispositif – bulle, visière renforcée ou arceau - pour davantage protéger la tête des pilotes : « La Formule Un est devenu un sport sûr. Il est devenu tout aussi dangereux que le football. C’est fantastique, les voitures sont construites en fibres de carbone et résistent à des forces incroyables. Il y a eu beaucoup de progrès. »
Le quadruple vice-champion du monde impute en partie cette évolution à la médiatisation galopante de la discipline : « Je pense que les temps ont changés. Qu’un athlète meurt en compétition est aujourd’hui considéré comme inacceptable. Après la guerre, si un athlète mourrait en course c’était terrible bien sûr, mais ça n’était pas totalement intolérable. Aujourd’hui, ça n’est plus du tout toléré. »
La natif de Londres semble cependant considérer que la Formule Un est peut-être devenue trop sûre et qu’elle ne représente plus nécessairement le même défi ou qu’elle n’offre plus la même excitation qu’à son époque, notamment à cause des énormes dégagements dont disposent les circuits modernes : « Je pense que la Formule Un d’aujourd’hui serait encore plus excitante si on construisait des murs au bord de la piste, sur tout la longueur du tracé. Ainsi, on verrait combien les pilotes actuels sont bons. »