François Hollande prône l'alternance entre Magny-Cours et le Castellet
Très peu envisagée, la solution d'une alternance franco-française entre Magny-Cours et le Castellet d'une année sur l'autre tiendrait la corde dans l'esprit du nouveau président de la République.
Le 1er mai dernier, alors que l’entre-deux tours de l’élection présidentielle battait son plein, François Hollande choisissait de se rendre à Nevers, pour rendre hommage à Pierre Bérégovoy, premier ministre de François Mitterrand entre avril 1992 et mars 1993, et qui s’était suicidé le 1er mai 1993, dans la foulée d’élections législatives perdues par le Parti socialiste.
Mais Pierre Bérégovoy était aussi l’un des instigateurs et l’une des parties prenantes du projet du circuit nivernais de Magny-Cours, au début des années 1990, en tant que député-maire de Nevers. Il n’en fallait pas plus pour que celui qui n’était alors que le candidat à la magistrature suprême, François Hollande, ne soit interpelé sur l’épineuse question du Grand Prix de France. Le quotidien La Provence révèle ainsi que le journaliste Gilles Gaignault a recueilli les confidences de Serge Saulnier, ancien membre du programme Peugeot Sport, qui a rencontré le futur président de la République lors de cette cérémonie d’hommage.
Passé inaperçu dans une période peu propice au développement de l’actualité de la Formule 1 en France, un entretien accordé par M. Hollande dans le Journal du Centre le 1er mai fait pourtant état d’une solution peu envisagée jusqu’ici, celle d’une alternance franco-française : « Sur le principe d'un retour d'un Grand Prix de France, j'y suis favorable. C'est un sport qui attire un nombreux public, qui a des conséquences économiques. Il y a aussi un débat sur l'enjeu écologique de ce type de compétition. […] Le gouvernement [Fillon] a visiblement fait son choix. Je considère qu'il y avait peut-être mieux à faire que d'opposer Le Castellet à Magny-Cours. Il convient plutôt de voir comment nous pourrions avoir en alternance un circuit de F1 qui soit pleinement utilisé. […] On a la chance d'avoir deux grands circuits, dans deux régions différentes, qui peuvent attirer un public nombreux, » indique-t-il avant de clairement préciser sa pensée. « Oui à un retour de la Formule 1 en France, et non à une exclusivité qui serait donnée à un seul circuit. »
La question de l’alternance entre les deux circuits français avait, semble-t-il, déjà été évoquée « dès le mois de février » par le Conseil général de la Nièvre, rapporte Vincent Darbeau, spécialiste des sports mécaniques au Journal du Centre. Une inconnue demeure cependant : la volonté de Bernie Ecclestone de se rendre à nouveau à Nevers. « La position de Bernie sur le circuit de Magny-Cours est souvent relayée, sauf que l’intéressé n’a jamais directement parlé de Magny-Cours, dont l’accès par autoroute est terminé, direct de Paris au circuit. Concernant les travaux, ils consistent seulement en un agrandissement des box et une couverture de la tribune principale ».
Interrogé par le quotidien L’Equipe le 27 avril dernier, François Hollande avait aussi fait part de sa volonté de ne pas voir l’Etat investir le moindre centime dans ces projets. V. Darbeau détaille les coûts et les bailleurs de fonds pour chaque tracé : « Pour le financement, le seul apport de l’Etat au Grand Prix de France à Magny-Cours était une subvention de 300 000 à 400 000 euros versée à la FFSA (promotrice de l’évènement, ndlr). Le déficit étant couvert par les collectivités locales. […] Dans le montage du Castellet, l’Etat ne verse rien mais est caution, ce qui l’obligerait à payer un déficit certain, probablement d’au moins 10 millions d’euros. »
Cette idée en forme de proposition intervient alors que la solution d’une alternance entre Le Castellet et Spa-Francorchamps semblait acquise, au moins dans les esprits à défaut de l’être contractuellement. Interrogé sur la question par l’envoyé spécial de Motorsinside.com à Barcelone, Benoit Fraikin, Heikki Kovalainen a indiqué : « J’aime les deux circuits, je pense que Magny-Cours n’est pas mal…Est-ce que c’est prévu à Magny-Cours ou autre part ?» Lorsque notre journaliste lui indique que le projet d’alternance doit passer par le circuit du Castellet, il se montre assez sévère : « (Il grimace) Oh, Paul-Ricard... Je ne suis pas tellement fan donc je préfèrerais aller chaque année à Spa-Francorchamps. »
Pour mémoire, l'Allemagne pratique déjà l'alternance entre Hockenheim et le Nurburgring, alors que l'Espagne, afin de réduire les coûts de l'organisation de deux courses sur son sol - le GP d'Espagne et le GP d'Europe - n'organisera bientôt plus qu'un Grand Prix, qui se disputera soit à Barcelone, soit à Valence.
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