Susie Wolff voit une femme pilote titulaire d'ici 10 ans
Interrogée par la BBC, Susie Wolff, pilote de développement de Williams, a fait part de sa conviction qu'une femme sera en mesure de s'installer durablement en F1 dans les dix prochaines années.


Une des nouveautés de cette saison 2012 est le retour des femmes-pilotes dans le paddock. En effet, depuis Giovanna Amati en 1992, aucune femme n'avait été engagée, ne serait-ce qu'au poste de pilote d'essais, par une écurie de Formule 1.
Que ce soit pour Maria de Villota chez Marussia, ou pour Susie Wolff chez Williams, l'annonce de leur adoubement en qualité de pilote de développement a de manière générale été accueillie stoïquement par les observateurs de la F1, au vu de leurs résultats dans les formules de promotion, et à plus forte raison pour l'Écossaise que l'un des actionnaires majeurs de son nouvel employeur n'est autre que son mari, Toto Wolff.
Il y a un mois, nous revenions sur les chances de chacune d'entre elles d'accéder au pinacle du sport automobile. Depuis, la pilote actuellement engagée en DTM estime, dans un entretien accordé à la BBC, que cela pourrait arriver « plus tôt qu'on ne le pense ». Et bien qu'elle considère qu'il « faudrait une foi énorme de la part d'une écurie pour donner sa chance à une femme », Susie Wolff croit qu'il y a une demande en la matière : « La Formule 1 s'y attend, et beaucoup des personnes impliquées en F1 voudraient que cela arrive ».
Cela pourrait même, selon elle, ouvrir le chemin à d'autres. « Une fois que la première aura fait à nouveau son entrée, cela ouvrira des possibilités supplémentaires aux suivantes d'y arriver », juge-t-elle, avant d'argumenter : « Un des problèmes que nous avons, c'est que les petites filles qui s'intéressent à la course n'ont pas d'idole dont elles peuvent prendre l'exemple. Un petit garçon peut vouloir devenir le prochain Sebastian Vettel, alors qu'une fille n'y voit pas d'inspiration ».
Et quand on lui demande si cela pourrait mettre 10 ans au maximum, sa réponse est sans appel : « Sans aucun doute. […] Être une femme dans un monde d'hommes est parfois très dur, mais si vous avez la passion de la course, si vous êtes déterminée et concentrée sur vos objectifs, vous tracez votre chemin et vous surmontez les obstacles ».
Des obstacles qui, bien que les mentalités évoluent dans le bon sens, sont souvent les préjugés : « Bien sûr qu'il y a des préjugés, parce qu'il n'y a pas beaucoup de femmes en sport automobile, et encore moins qui y réussissent. […] Les mêmes questions reviennent : "Tu peux rentrer ta voiture dans le garage ?", "Où mets-tu ton rouge à lèvres dans la voiture ?". Je pense que cela changera doucement, même si on en a encore pour un petit moment ».
Pour sa part, après avoir moulé son baquet la semaine dernière, Susie Wolff prendra enfin le volant de la FW34 cet été, lors d'une séance d'essais privés en ligne droite.
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