McLaren aurait pu être exclue pour deux ans suite au Spygate de 2007
F1. Cinq ans après que l'écurie McLaren ait été disqualifiée du championnat du monde des constructeurs 2007 et sanctionnée d'une pénalité record de cent millions de dollars, Ron Dennis révèle que l'écurie britannique aurait pu s'exposer à une sanction bien plus lourde de la part de la FIA en envisageant un recours devant la justice civile.
Si la saison 2007 restera aux yeux de certains comme celle du sacre de Kimi Räikkönen, des débuts tonitruants de Lewis Hamilton et de sa rivalité désormais anthologique avec Fernando Alonso, elle porte pour d’autres le sceau du scandale, l’affaire d’espionnage dite "Spygate"ayant éclaboussé la Formule 1 et plus particulièrement l’écurie McLaren. Reconnue coupable par la FIA d’avoir détenu des informations confidentielles sur Ferrari, l’écurie basée à Woking avait alors été disqualifiée du champion du monde des constructeurs et avait écopé d’une amende record de cent millions dollars sur laquelle elle a cependant réussi à obtenir <a href="/f1/actualite/14384-mclaren-deduit-de-ses-impots-lamende-du-spygate.html"target="_blank"title="McLaren déduit de ses impôts l'amende du Spygate">un allègement fiscal</a>.
Pourtant, dans le magazine < i>MotorSport</i>, Ron Dennis, aujourd’hui président exécutif de McLaren Automotive et directeur de l’écurie McLaren jusqu’en mars 2009, révèle que son équipe aurait pu être bien plus sévèrement punie par la FIA, confirmant ainsi les rumeurs qui circulaient à l’époque d’une éventuelle exclusion pour deux ans : « Lorsqu’on m’a dit le montant de la pénalité qui avait été infligée à McLaren, sur le base de ce que toute court de justice aurait jugé comme des preuves circonstancielles [ qui ne prouvent pas la culpabilité de l’accusé, ndlr], j’ai pensé que ma seule issue était d’aller devant le tribunal civil. Mais ensuite deux membres du Conseil Mondial m’ont dit, à titre privé, que si je faisais cela, la sanction pouvait devenir une exclusion de deux ans. Je devais donc envisager la perte de tous les revenus de l’équipe pendant deux ans, un somme de loin plus importante, et j’ai pris la décision la plus pragmatique. »
Cependant, pour beaucoup d'observateurs du paddock, la sanction infligée à McLaren était avant tout politique dans la mesure où, quelques mois plus tard, l’écurie Renault serait reconnue coupable d’avoir détenu des documents confidentiels McLaren sans pour autant être sanctionnée faute qu’il ait pu être démontré que l’écurie française en avait tiré avantage. En réalité, en s’attaquant à McLaren, Max Mosley, alors président de la FIA, aurait souhaité nuire à Ron Dennis qui décida par la suite de prendre du recul sur les activités F1 de McLaren afin de se concentrer sur la gestion de l’entreprise McLaren Automotive. Ainsi, dans son livre < i>The Secret Life of Bernie Ecclestone</i>, Tom Bower attribuait-il à Max Mosley la citation suivante : « Cinq millions de dollars pour punir la faute et quatre-vingt-quinze millions de dollars parce que Ron [Dennis] est un con. »