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Les femmes sont-elles prêtes à voir un pilote feminin en F1 ?

F1. A l’occasion de la journée de la femme, hier, Motorsinside.com revient sur l’arrivée probablement d’une femme en Formule 1 dans les prochaines années, en donnant pour une fois la parole aux principales concernées : les femmes. Fidèle lectrice, Jennifer a répondu à nos questions, au même titre que Sarah, journaliste particulièrement attachée aux sports mécaniques.

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Susie Wolff, troisième pilote Williams entourée de beaucoup d'hommes...
© LAT / Susie Wolff, troisième pilote Williams entourée de beaucoup d'hommes...

Le 8 mars, c'est traditionnellement la journée de la Femme. Même si la Formule 1 a connu peu de pilotes féminins dans son histoire, elle n'en reste pas moins un sport mixte. Pourtant, l'idée d'avoir un pilote titulaire de sexe féminin peut paraître étrange. Motorsinside.com s'est posé la question de comment serait perçue l'arrivée d'une femme en Formule 1 et a donné la parole directement aux concernées... des femmes. Sarah et Jennifer sont fans de F1. Elles ont accepté de répondre à nos questions.

Lorsqu’on leur a demandé ce qu’elles aimaient en F1, les deux femmes sont unanimes. Le côté dangereux de ce sport, ainsi que l’aspect stratégique sont parmi les éléments qui font le plus apprécier la Formule 1. Même pour les femmes.

« C'est dans un premier temps le suspense de la course, ensuite il y a le côté stratégique et technique des week-ends de course, et bien évidemment la vitesse. Savoir qu'une F1 peut rouler jusqu'à bien plus de 300 km/h avec tout ce que cela engendre : la dangerosité en cas de sortie de piste mais aussi l'adrénaline », nous confirme Jennifer.

Sarah pointe également le côté stratégique du sport : « J’ai baigné dedans depuis toute petite dans le sens où je regardais les courses avec mon grand-père. Au début je regardais ça sans comprendre grand chose puis en grandissant je me suis rendue compte de la complexité de ce sport, les tactiques mises en place, savoir gérer les pneus, tout cela demande un réel investissement et ça m’a intriguée. » Mais Sarah évoque aussi les émotions : « Ce que j’adore particulièrement c’est l’adrénaline que cela procure quand je regarde une course. Chaque départ est toujours exceptionnel, est-ce qu’il va y avoir un dépassement, des accrochages, qui va faire un bon départ. Et puis, rien n’est prévisible, un pilote peut mener la course pendant des dizaines de tours puis un mauvais choix de pneumatiques, par exemple, peut changer la donne. C’est ça qui est génial, c’est qu’on ne sait jamais à quoi s’attendre. Tout se joue donc sur le détail et si tout le monde n’est pas coordonné ou si un membre de l’équipe fait une erreur, c’est perdu. Mais ce que j’aime par dessus tout, c’est le bruit si particulier des voitures. »

La Formule 1 plaît donc aussi aux femmes et pour les mêmes critères que ceux souvent cités par leurs homologues masculins. Il est également intéressant de remarquer que les femmes se font un peu plus leur place en F1 chaque saison : Monisha Kaltenborn dirige Sauber depuis quelques mois, Susie Wolff est devenue troisième pilote, sans parler des nombreuses attachées de presse des écuries qui sont souvent des femmes.

Il ne manque donc plus que l’arrivée d’une femme en tant que pilote titulaire pour atteindre réellement une parité en Formule 1. Mais cela ne semble pas gêner nos deux fanas de F1 qui se basent sur des exemples très concrets : « Il y a eu et il y en a encore des jeunes femmes dans les formules de promotion en GP3 ou en Formule 2. Ou bien encore en IndyCar et NASCAR avec la super Danica Patrick donc bien sûr que ça serait génial qu'une femme atteigne un jour la F1 en tant que pilote titulaire », précise Jennifer.

Sarah pour sa part s’attend à encore plus. Voir une femme piloter une F1 c’est bien, mais la voir au volant d’une monoplace rapide serait mieux encore : « Évidemment, ça serait super d’avoir une femme comme pilote titulaire en F1. Ce qui serait intéressant, c’est qu’elle puisse avoir une voiture compétitive car si elle se retrouve avec une écurie de fond de grille, elle ne pourra pas montrer l’étendue de ses capacités. On a vu des femmes 3ème pilote chez Marussia comme de Villota ou Susie Wolff qui pourrait passer chez Williams mais j'aimerais voir ce que ça donne au volant d'une Ferrari ou d'une Red Bull, qu'elles puissent au moins faire un test. Elles devront surement faire leurs preuves plus que les autres, mais les gens sont prêts à voir une femme mener une F1, c’est maintenant aux écuries de leur laisser cette possibilité. »

Aujourd’hui, la plupart des sports proposent des segmentations entre les sexes. Le football par exemple possède une Ligue féminine et une Ligue masculine mais c'est aussi le cas de la plupart des sports Olympiques. A contrario, certaines disciplines comme l’équitation ou la voile sont plus disposées à mixer les genres au sein d’une même compétition.

Nos deux femmes montrent alors des raisonnements différents. Jennifer prône la création de championnats féminins ce qui permettrait notamment de développer les compétences des femmes pilotes petit à petit : « J'ai un avis partagé sur ce point-là. Peut-être que s'il y avait des championnats féminins dans le sport automobile de haut niveau cela ouvrirait certainement davantage les portes de la F1 et cela permettrait de faire découvrir de nouveaux talents féminins cette fois. » Elle estime néanmoins que la F1 « est peut-être un des rares sports où les femmes et les hommes peuvent pratiquer dans une même division et ça serait sympa de voir la différence que ça soit pour la technique de conduite ou bien de stratégie et puis en plus cela permettrait de faire taire tous les misogynes avec leur super phrase "Femme au volant, mort au tournant" ».

L’avis de Sarah est plus tranché. Le championnat de F1 devrait être mixte et bien plus ouvert aux pilotes de sexe féminin : « La F1 est différente de la plupart des autres sports dans le sens ou les pilotes ne s’affrontent pas "physiquement" l’un contre l’autre, chacun a sa voiture mais ne se fonce pas dedans comme au Rugby ou au foot, ce qui est un élément clé donc je ne pense pas qu’une division féminine doive être instaurée. On retrouve des femmes pilotes qui s’en sortent très bien au niveau sport mécanique comme Danica Patrick en NASCAR, même si le niveau n’est pas le même. Il y a aussi eu Michèle Mouton qui a gagné un rallye du championnat du monde alors que c’est une discipline qui demande beaucoup de résistance et de concentration. Ca serait dommage de laisser ce monde être entièrement dirigé par des hommes. »

L’aspect physique pour un pilote une Formule 1 n’est pourtant pas négligeable. Même si aujourd’hui, avec un V8, l’impact et les douleurs sont moindres comparées aux moteurs V12 de l’époque, les pilotes ressortent tout de même endoloris de leurs Grands Prix. Le cou est l’un des secteurs les plus touchés. Pourtant, nos deux femmes fans de F1 estiment que la gent féminine pourrait avoir un niveau physique suffisant pour piloter en Formule 1 : « Je pense qu'une femme peut avoir le niveau et la condition physique pour piloter une F1. Déjà une femme est normalement plus légère qu'un homme donc sur un plan technique c'est un plus. Par contre c'est certain qu'une femme doit travailler plus qu'un homme pour avoir la musculature nécessaire », nous confie Jennifer.

Pour Sarah, la question est plus complexe qu’il n’y parait : « C’est difficile de répondre à cette question car il n’y pas vraiment de femme en F1 à qui se référer. Les seules femmes qui ont participé au championnat ont ramené très peu de points. Cependant même si beaucoup de pilotes n'imaginent pas que cela soit possible, moi je pense que oui. Les voitures d’aujourd’hui sont beaucoup plus "faciles" à piloter qu’il y a 30 ans et les femmes pourraient tenir le coup physiquement. D’ailleurs quand on place une femme dans un simulateur, elle arrive à faire des temps comparable à ceux des hommes. Ca demanderait surement plus d’efforts, mais avec un bon entrainement, c’est faisable. »

Ainsi Sarah estime que désormais le seul frein à l’arrivée d’une femme en Formule 1 est psychologique : « Je pense surtout que les femmes doivent oser se lancer, car la F1 est souvent caractérisée comme un monde masculin mais de plus en plus de femmes y portent de l’intérêt donc elles devraient aussi être représentées. Il faudra surement encore attendre quelques années, mais ça arrivera. »

Merci à Jennifer et à Sarah d'avoir répondu à nos questions.

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