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Richard Phillips, le directeur de Silverstone, répond à nos questions

F1. Nous profitons de notre présence à Silverstone pour interviewer en exclusivité Richard Phillips, le directeur de ce circuit mythique.

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Richard Phillips nous a reçu pour une interview exclusive
© Fan-F1.com / Richard Phillips nous a reçu pour une interview exclusive

La première séance d’essais libres de ce matin a été marquée par une pluie importante, ce qui a empêché les voitures de rouler pendant une bonne partie de la séance. Cela nous rappelle malheureusement l’année passée qui avait été marquée par une pluie torrentielle. Cette dernière avait alors gravement endommagé les zones de stationnement prévues autour du circuit et provoqué des embouteillages monstres. Cela vous avait obligé à demander à près de 10.000 spectateurs de ne pas se rendre sur le circuit lors des qualifications afin de préserver les terrains pour la course du lendemain. Quel a été l’impact financier que cela a eu pour Silverstone ?

« L’an dernier a été une année difficile. Avec toute la pluie qui est tombée dans les jours avant l’événement a empêché les parkings de faire face. Nous avons donc dû demander à 10.000 personnes de ne pas venir le samedi mais cela ne nous a pas empêché d’attirer une foule très importante. Parce que même en enlevant ces 10.000 personnes qui ne sont pas venues le samedi, nous avons presque attiré 300.000 spectateurs sur les trois jours. Nous avons donc été heureux que l’événement puisse avoir lieu. Cela a été une très belle performance de notre part.

A l’époque, nous ne savions pas si nous étions assurés pour ce genre d’événements ou pas. Heureusement, nous l’étions. Donc au cours des trois mois qui ont suivis, nous avons mis en place un processus de remboursement des personnes qui n’avaient pas pu se rendre sur le circuit et l’assurance en a couvert une grande partie. Pas tout mais la majeure partie parce que nous avons été attendris par de malheureuses personnes qui étaient laissées de côté. Et cette année, nous sommes de nouveau avec une foule de 300.000 personnes. Ce que nous avons fait l’an passé a donc marché. Ce qu’on a pu constater c'est que les gens ont acheté leurs billets beaucoup plus tard que d’habitude mais les ventes se sont largement accélérées au cours des six dernières semaines. Donc tout va bien. »

Quels mesures et investissements avez-vous pris cette année afin d’éviter qu’un tel événement ne se reproduise à l’avenir ?

« Nous avons pris en compte beaucoup de choses différentes. La première chose à laquelle nous nous sommes intéressés est la nappe phréatique. Si la nappe phréatique est trop haute alors l’eau ne peut plus y aller et vous allez avoir de gros problèmes rapidement. Nous avons donc fait de gros efforts de drainage afin que la nappe phréatique redescende. Nous avons également fait de gros efforts de drainage en surface. Nous avons drainé sur plus de 400 hectares et tout un ensemble de choses comme approfondir des puits pour qu’on s’améliore.

Nous avons également beaucoup travaillé sur la façon dont les gens se rendent à Silverstone. Nous avons désormais beaucoup plus de gens qui viennent par bus ou par train. L’an passé, notre programme Park and ride a très bien fonctionné et il n’a jamais été aussi populaire que cette année. Cela a tellement bien marché que nous avons désormais de la place sur nos parkings !

Nous sommes également passés à une gestion davantage régionale qu’auparavant. Nous avons désormais des responsables de zones, qui gèrent leurs parking et échangent entre eux. Donc quand une zone se retrouve sous pression, nous sommes désormais capables de décharger cette zone en orientant les gens vers d’autres zones. Nous apprenons donc de nos erreurs. Je ne pense pas que nous nous retrouverons un jour dans la situation de l’année dernière mais vous ne savez jamais ce qui peut se passer. Donc nous allons continuer à bien travailler et nous verrons comment ça va se passer. »

Au cours des derniers mois, vous avez effectué plusieurs annonces par rapport à une baisse des ventes de billets aux spectateurs. En début de semaine, vous avez même annoncé que des tickets seraient encore disponibles le jour de l’événement afin de permettre aux spectateurs de se décider jusqu’au dernier moment.

« En fait, c’est surtout lié au fait que nous avons désormais de la place sur nos parkings. Donc maintenant nous pouvons nous permettre de faire venir des gens pour qu’ils puissent acheter des billets directement sur place. En fait, la capacité d’accueil de Silverstone est limitée par la façon dont vous venez jusqu’ici car c’est un très grand endroit. Dans le passé, nous n’avons jamais vendu sur place parce que nous n’étions pas convaincus que les gens trouveraient de la place pour se garer et alors tout le monde en souffrirait.

Donc comme nous avons davantage confiance et que les gens ont désormais tendance à acheter plus tard, nous avons ouvert ces ventes. Même hier, nous avons eu beaucoup de demandes. Donc nous nous sommes dits que pour les quelques personnes qui viendraient sur place en acheter, nous aurions quelque chose pour eux.  »

Combien de tickets sont encore disponibles ?

« Il s’agit de seulement quelques centaines de tickets, pas des milliers. »

Quelles sont vos estimations de vente pour la course 2013, par rapport aux 297.000 spectateurs au cumul des trois jours en 2012 ?

« L’an passé, nous aurions été largement au-dessus de ça si nous n’avions pas eu les personnes qui n’ont pas pu se rendre jusqu’au circuit. Donc, en fait, pour cette année, nous nous attendons à faire un peu plus que l’an passé. Ils seront mieux répartis sur les trois jours mais nous devrions être encore aux alentours des 300.000 personnes, ce qui reste une excellente performance. »

Oui, surtout par rapport aux années 2008-2009, alors que le Grand Prix de Grande-Bretagne devait se disputer sur le circuit de Donington…

« Oui en 2008-2009, nous avions la menace que le Grand Prix de Grande-Bretagne parte à Donington. En 2010, nous avons démarré ce nouveau contrat de longue durée. Nous avons modifié le tracé et notre capacité d’accueil. »

Ce nouveau contrat de 17 ans avec Bernie Ecclestone garantit la présence de Silverstone au calendrier jusqu’en 2027. Cela vous a donné une visibilité pour mettre en place un vaste plan d’investissements.

« Oui nous avons investi de très importantes sommes d’argent pour améliorer tout d’abord la piste en tant que telle mais aussi dans ce bâtiment, The Wing, qui est très impressionnant. Nous avons beaucoup investi maintenant dans toute la partie des sports automobiles. Désormais, nous allons commencer à investir davantage dans les zones d’accueil du public, dans l’expérience que les gens ont en venant à Silverstone. Ce n’est pas qu’elle est mauvaise actuellement mais nous pouvons toujours nous améliorer et nous devons lutter contre d’autres formes de loisirs. »

Une telle longueur de contrat vous a permis de mettre en place un plan d’investissements afin de pérenniser l’avenir du circuit, dont The Wing a été le symbole le plus marquant. Mais ce contrat prévoit une hausse annuelle des frais versés à la FOM, ce qui se traduit par une hausse des prix des billets pour les spectateurs. Quelles mesures mettez-vous en place pour y remédier, en ces temps de crise économique ?

« Nous avons un business modèle assez compliqué. Il se décompense en un certain nombre de catégories. Nous analysons nos prix en fonction de la demande. Nous avons constaté que les tickets premium sont plus demandés que les tickets moins chers, ce qui est plutôt intéressant. Les tickets de base, ceux qui permettent de rentrer dans l’enceinte du circuit, sont également extrêmement populaires. Mais ce sont les tickets au milieu, ceux pour les autres tribunes, qui ne bougent pas aussi vite que les deux autres catégories. Donc nous regardons la courbe de la demande dans les différentes catégories et ensuite nous baissons certains tickets, on en garde d’autres au même prix et on en augmente d’autres. »

Au-delà du circuit, Silverstone a mené un programme de diversification, au sein de l’entité Silverstone Group : lancement en 2011 de Silverstone Auctions (vente aux enchères), ouverture d’une concession Lotus, Silverstone Business Park mais également une université technique spécialisée dans les sports automobiles… Quels revenus tirez-vous de ces activités annexes ?

« Si vous regardez nos bénéfices, organiser des événements comme la Formule 1 ou le MotoGP représentent environ 32% de nos bénéfices. Le reste provient de nos autres activités. Nous devons le faire. Même si on gagne de l’argent avec la Formule 1, les coûts fixes autour sont énormes. Nous devons donc amortir ces coûts fixes sur d’autres activités et c’est ce que nous faisons avec notre programme de diversification que nous avons débuté il y a bientôt dix ans. A l’avenir, nous allons essayer de nous diversifier encore plus, en allant davantage sur des activités de loisirs. Nous avons ainsi une entreprise d’organisation d’événements qui opère sur trois continents.

Nous avons donc beaucoup d’idées pour aller de l’avant et pour nous assurer que les sports automobiles puissent rester importants à Silverstone. Il est important de garder cette résilience car il se peut que les sports automobiles restent profitables à l’avenir, à cause de la façon dont se développent les coûts. Donc si nous nous diversifions l’entreprise sera résiliente et nous pourrons rester. »

Vous avez également lancé une université technique. Est-ce que vous avez ressenti un besoin de formations pour répondre aux attentes en personnel de la Motorsport Valley, qui vous entoure ?

« Nous avons reçu l’autorisation de construire jusqu’à près de 560.000 mètres carrés dans le cadre de notre programme de développement. Il doit répondre à des technologies de haute performance mais également de loisirs. Ce que nous avons essayé de faire ici est de s’assurer que les expertises nécessaires sont présentes dans la région afin de s’assurer que les bonnes personnes aillent vers le bon genre d’activités. Cela doit nous permettre de conserver le niveau d’expertise que nous avons développé dans la région.

Nous avons donc développé cette école. Nous avons déjà un programme qui éduque les enfants de 5 à 13 ans. Cela représente environ un millier d’enfants par an. Les matières concernées sont l’anglais, les mathématiques, les sciences. Maintenant nous avons cette école qui va de 14 à 19 ans. Là nous nous intéressons aux technologies de hautes performances mais également à la gestion d’événements. Nous voulons nous assurer qu’ils aient les bonnes expertises pour aller travailler au lycée et à l’université. »

Silverstone est entièrement détenu par le British Racing Driver Club. Expliquez nous en quoi cela en fait un circuit à part au calendrier.

« Je crois que nous sommes le seul circuit à être indépendant et qui ne reçoit aucune subvention publique. Nous sommes dirigés par un club, un club vraiment unique. Il y a vraiment énormément de passion chez les gens ici. Mais nous devons équilibrer cette passion. C’est pour ça que nous nous diversifions et que nous avons d’autres activités. Nous sommes parvenus à rester comme cela jusqu’à présent. Donc avec de nouveaux investissements, nous espérons continuer ainsi. »

Depuis quelques temps, vous avez déclaré être à la recherche de nouveaux investisseurs, aux côtés du BRDC. Pourquoi avez-vous besoin de nouveaux partenaires financiers ? Où en sont vos discussions pour trouver le bon partenaire ? Quand pensez-vous clôturer les discussions ?

« C’est un processus intéressant. Nous avons été impliqués depuis deux ans. Le problème est de trouver les bonnes personnes pour venir investir ici à Silverstone. Ils doivent avoir les poches pleines évidemment mais ils ne doivent pas vouloir tout découper en morceaux. Nous devons trouver quelqu’un qui prend tout. Nous voulons rester un circuit. Nous ne voulons pas devenir un centre logistique ou un centre commercial. C’est le challenge de trouver les bons investisseurs. Ce processus est toujours en cours.

Par contre, ce que nous avons réussi à faire, c’est obtenir un prêt bancaire pour améliorer nos infrastructures, mettre l’électricité sur d’autres parties du domaine. Nous y sommes parvenus. Nous sommes donc désormais en mesure de faire venir les gens qui seraient intéressés de venir sur notre propriété afin de se développer. »

En janvier dernier, Derek Warwick, le nouveau président du BRDC, a annoncé qu’il souhaiterait que les sports mécaniques et Silverstone puissent également bénéficier de l’argent de la loterie nationale, comme cela a pu être fait pour les Jeux Olympiques 2012. Où en êtes-vous dans ces discussions avec le gouvernement ? Avez-vous bon espoir d’obtenir gain de cause ?

« Il y avait deux tours dans la demande pour la loterie nationale. Nous avons franchi le premier tour concernant l’Heritage Center for Silverstone. Nous en sommes au deuxième tour, qui aura lieu en 2014. C’est un gros projet. Nous parlons là de vingt millions de livres sterling. Dix seront financés par la loterie et dix seront financés par nous. Cela concerne les deux aspects : les technologies de haute performance et les loisirs. L’objectif est de faire venir les gens à Silverstone pour leur faire comprendre ce que sont les sports automobiles. Nous espérons que ces personnes s’intéresseront alors davantage aux sports automobiles. »

Justement le 7 juillet prochain, vous avez le Go Motorsport Live! (un évènement pour promouvoir le sport automobile) qui va se tenir à Silverstone. Pourquoi mettez-vous en place cet événement ?

« C’est principalement pour maintenir le niveau d’intérêt qu’ont les gens par rapport aux sports automobiles. Il ne s’agit pas simplement de vendre des tickets. Il s’agit d’investir pour créer la passion chez les gens afin de s’assurer qu’on aura des pilotes qui perceront. Ils deviendront alors les héros du futur, qui nous permettront de vendre des tickets. Tout est connecté. »

Quel est le taux d’occupation de Silverstone pendant l’année ?

« Nous sommes ouverts toute l’année. Nous avons quatre circuits différents et une piste de rallye. Notre taux d’occupation de fin mars à fin octobre est presque de 100%. En dehors de cette période, nous sommes aux alentours de 40%. Donc nos pistes sont très occupées et nous pensons même en rajouter de nouvelles. »

De notre envoyé spéicla à Silverstone

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