F1. Les pilotes sont partis en vacances, l'actualité F1 est en berne en ce début du mois d'août. Retour de volant vous propose la suite de la biographie d'Ayrton Senna. Aujourd'hui, la première victoire de "Magic" dans les rues de Monaco, en 1987...
Avec le "H"emblématique de Honda badgé sur le museau de sa Lotus, Ayrton Senna voit grand pour cette saison 1987. Le moteur turbo japonais est aujourd'hui ce qui se fait de mieux en Formule 1. Le seul problème, c'est que les Williams de Nelson Piquet et Nigel Mansell en sont elles aussi équipées. Et plus rodées dans son utilisation. Au Brésil, pour la première course de la saison, la Lotus jaune de Senna abandonne, dans un panache de fumée. Moteur cassé.
Ayrton a du pain sur la planche. La révolutionnaire Lotus 99T n'est pas encore au point. Elle est dotée d'une suspension active, gérée de manière électronique par des vérins hydrauliques. Pendant la course, il est possible d'assouplir ou de durcir la suspension selon l'état de forme des pneus. Une première dans l'histoire de la F1. Ce nouveau concept intéresse énormément Senna. Il espère ainsi mettre à mal la domination Williams-Honda. Après les trois premières courses, c'est un échec. C'est le surprenant Alain Prost qui tire les marrons du feu. Avec une McLaren nettement moins rapide que le trio infernal Honda, il a réussi à remporter deux courses sur trois, profitant des déboires de ses adversaires. En Belgique, Mansell a tenté une manoeuvre suicidaire sur Senna dès le premier tour de la course, alors que le Brésilien venait de lui griller la politesse au départ. Double abandon.
En arrivant à Monaco, Ayrton n'a toujours pas digéré. « J’étais en tête, Mansell deuxième, nous étions dans le premier tour, pneus froids et réservoir plein. Je m’attendais bien à ce qu’il tente de passer à un endroit ou à un autre, mais jamais là. Il n’y avait pas de place pour deux. J’ai freiné très tard, je l’ai vu à ma gauche. J’ai cru qu’il allait ralentir, mais il a insisté, me tassant à droite. J’ai compris qu’il voulait forcer le passage à tout prix. J’ai mis deux roues dans l’herbe pour l’éviter. Cela n'a pas suffi, nous nous sommes touchés. Il est stupide ; il avait la voiture pour gagner. »
Lors des essais traditionnels du jeudi, alors que le Brésilien rejoint son stand à pied, il croise Nigel Mansell au virage de la Rascasse, au pied du Rocher de Monaco. Spontanément, le Britannique lui tend la main. Rancunier, Ayrton la refuse. Ambiance...
<b>Monaco, circuit fétiche </b>