F1. Fernando Alonso n'a plus l'équipe Ferrari à sa botte. Le recrutement de Kimi Räikkönen pour deux saisons à partir de 2014 marque singulièrement le changement de politique de la Scuderia. L'Espagnol ne sera plus la "star" incontestée de l'équipe. Il aura un énorme challenge à relever avec l'arrivée de Kimi dans ses pattes.
Cher Fernando,
Après le chef d'oeuvre de 2012 unanimement reconnu par tes pairs, on te pensait intouchable. Il a manqué la cerise sur le gâteau, c'est vrai. Un véritable goût d'inachevé dans ta bouche de cuisinier, Fernando. Ton hors-d'oeuvre 2013 n'était pourtant pas mauvais, spécialement les nems chinois et les tapas espagnoles. Oui mais voilà, une fois qu'on est passé au plat de résistance de la saison, tu as disparu des fourneaux. On pouvait tout juste t'entendre râler depuis le bac à vaisselle. « On a toujours demandé à tous les grands champions qui ont couru pour Ferrari de faire passer les intérêts de l'équipe avant les leurs. » Le grand chef de la cuisine Ferrari, Luca di Montezemolo, t'avait prévenu dès la fin du mois de juillet, tout en te souhaitant un bon anniversaire, Fernando.
Et début septembre, au pays des spaghettis, terre sacrée de Ferrari, tu as remis ça. « Je dois le laisser passer ? Vous êtes vraiment des idiots les gars. Mamma Mia... », as-tu grogné à la radio pendant la séance de qualifications. A ta sortie de voiture, la presse te demande des comptes. Et là, tu te justifies en expliquant que tu n'as pas dit « scemi », soit "idiots" en italien mais « genii » soit "génies", avec une certaine poignée épicée de sarcasme. Personne n'est dupe. Tu as tenté de te réconcilier avec les tifosi, à coup de photographies prises avec eux au moment de l'addition italienne, mais c'était déjà trop tard : le mal était fait. Trois jours plus tard, Kimi Räikkönen était annoncé pour deux ans aux cuisines de Maranello. Gavés de paella, les dirigeants Ferraristi ont décidé de l'accompagner d'un peu de kalakkuto, une spécialité finlandaise à base de poisson, pour deux ans.