Le militant indien, Amit Kumar, a présenté devant la Cour Suprême de l’Inde une requête et une pétition visant à obtenir l’annulation du Grand Prix prévu ce week-end. En effet, les organisateurs de la course sont montrés du doigt pour ne pas avoir réglé la "taxe de divertissement" de l’édition 2012.
En 2011, un litige d’intérêt public avait été soulevé devant la haute juridiction et il avait été enjoint aux organisateurs de geler 25% des recettes des billets jusqu’à ce que le litige fiscal soit réglé. Amit Kumar avait plaidé avec succès que la Formule 1 était une animation et non pas un sport, et ne devrait pas, à ce titre, bénéficier d’exonérations fiscales accordées par l'Etat de l'Uttar Prades, qui borde la capitale New Delhi. C’est sur ce même principe que le militant demande donc l’annulation de la course cette année pour défaut de paiement de la taxe en 2012.
Le juge Sathasivam a déclaré qu’il allait étudier le recours dès demain, vendredi. Il serait tout de même fort peu probable que la course soit annulée, d’autant plus que l’Inde ne recevra pas de Grand Prix l’année prochaine et est incertaine quant à son avenir sur le long terme. Si toutefois tel était le cas, Sebastian Vettel deviendrait officiellement Champion du monde de Formule 1 2013, son avance sur son dauphin ne pouvant plus être comblée lors des trois courses restantes.
Cher visiteur, vous pouvez ajoutez Motors Inside dans vos sources favorites sur Google News.
@Carlos S. : Bien sûr que le principe de regarder une compétition sportive, quelle qu'elle soit, est de se divertir. C'est valable pour tous les sports. Et je ne connais pas beaucoup de sport qui cultivent leur spectateurs; votre remarque n'avez donc pas, à mon sens, lieu d'être.
Le problème est qu'ici l'Inde a choisi non pas de classer la F1 dans la catégorie des événements sportifs mais dans la catégorie des événements de divertissement. C'est en faisant cela que la taxe sur les divertissement peut être appliquée.
Certains ici se gaussent face à cette qualification juridique, mais un Grand Prix, en lui-même, représente bien plus qu'un simple évènement sportif : c'est un spectacle qui brasse des sponsors, des spectateurs, des téléspectateurs, des diffuseurs, des médias, des sportifs...
On l'appelle souvent, à raison, le "cirque" de la F1 et je ne trouve pas choquant que l'on préfère parler de divertissement que de sport. La place du sport est centrale, mais en proportion, je ne suis pas sûr qu'elle soit supérieure à celle du spectacle et du divertissement.
Je ne suis pas sûr que les pilotes doivent bien apprécier de se voir qualifier de "divertisseurs" en lieu et place de sportifs.
Après, je pense que personne n'est dupe. Le seul but de la man?uvre est de pouvoir appliquer la fameuse taxe sur un événement qui brasse des millions et, ainsi, faire rentrer un peu plus d'argent dans les caisses de l'état. C'est donc pour moi un problème politique avant tout.
On est clairement face à un débat juridique. On ne connait pas les arguments qui ont été mis en avant pour justifier que le Grand Prix d'Inde était un divertissement. Le travail d'un avocat ou d'un fiscaliste, c'est en partie de trouver une interprétation qui sera favorable aux intérêts de son client quitte à ce que les arguments échappent à certaines logiques.
N'oublions d'ailleurs pas que le sport n'est un sport que pour celui qui le pratique : pour le (télé)spectateur, un sport est un divertissement. Ils ont peut-être mis en avant qu'il n'était pas nécessaire d'organiser un Grand Prix pour pratiquer la Formule 1 mais que la présence de public, de médias, etc. en faisait donc un divertissement.
Concernant la jurisprudence, on parle ici du droit indien qui est donc spécifique à l'Inde. Dans d'autres pays, il n'y a sans doute pas de distinction entre un divertissement et un sport (en tout cas dans le domaine juridique).
Tu soulignes bien le fait qu'il s'agit avant tout d'imposer le GP. Malgré tout, la décision de justice qui a décidé de cela doit avoir des motivations précises qui permettraient d'en savoir plus. Elle ne vient pas de nulle part.
En revanche, quand tu parles des pilotes, je ne suis pas tout à fait d'accord, ils sont à la fois sportifs et divertisseurs : en témoignent les différentes interviews qui précèdent un Grand Prix et qui font toujours état de la volonté des pilotes d'offrir un "beau spectacle", de "faire plaisir aux spectateurs"... Bref, ils sont conscients de leur rôle ambigu.
Et j'ajouterais que la plupart des mesures marquantes des 4 ou 5 dernières années : KERS, DRS, pneus peu endurants... ont quasiment toutes été motivées par la volonté de ramener, en F1, du spectacle, considérant que le simple déroulement normal de la compétition sportive ne suffisait pas à en produire : cela prouve qu'il y a à la fois concomitance des deux faces du même évènement mais, j'oserais dire, prépondérance de l'aspect "spectaculaire".
Comme je le disais dans mon précédent message, le sport professionnel, c'est plus qu'un évènement sportif : les exemples sont nombreux, dans l'histoire, de sports qui ont modifié des éléments fondamentaux de leurs règlements sous prétexte que le spectacle renvoyé pouvait être mauvais. Le tennis a changé la couleur de ses balles pour la télévision, les sports de raquette ont cherché à raccourcir certaines phases de leurs jeux (les sets notamment), le foot a modifié la valeur d'une victoire (passage de 2 à 3 points pour inciter les équipes à jouer la victoire)...
Aujourd'hui, on ne peut pas nier la dimension spectaculaire et, surtout, son importance dans le cadre d'évènements sportifs internationaux et multidiffusés. Même si ca peut faire mal de le dire - parce que la plupart d'entre nous ont un rapport tel avec la F1 que nous le concevons quasi-exclusivement comme un sport - la F1 est devenue un divertissement sportif.
Je vous rassure : Ce type de manifestation, en France, est taxable au niveau local au même titre qu'un concert. Quand il s'agit d'un événement sportif ponctuel, les conseils municipaux renoncent à percevoir une manne qu'ils ont généralement aidé à constituer par une subvention plus ou moins conséquente. Les retombées médiatiques et financières sur le commerce local suffisent à leur bonheur.