Lotus : Boullier parlera à Raïkkönen et Grosjean

Le Grand Prix d’Inde 2013 aura été marqué par plusieurs événements : pour l’Histoire de la F1, les quatrième titres de Sebastian Vettel et Red Bull. Mais pour la petite histoire de la saison 2013, beaucoup se souviendront de la passe d’armes au couteau entre Kimi Raïkkönen, alors troisième, et Romain Grosjean, qui revenait sur son équipier à pas de géant.

La résistance du Finlandais, poussant Grosjean à sortir de la piste pour ne pas créer de collision, alors que ses pneus n’étaient clairement plus en mesure de lui permettre de rester devant ses concurrents directs, a donné lieu à quelques échanges verbaux fleuris entre Alan Permane, l’ingénieur de piste de Lotus, et Raïkkönen :
- « Kimi, dégage du putain de chemin ! »
- « Ne hurle pas sur moi au milieu d’un virage rapide, putain ! »

Une situation qui aurait pu coûter cher aux espoirs de Lotus de terminer sur le podium, notamment parce que Felipe Massa était à moins de deux secondes. Finalement, Iceman a fini par laisser passer le Franco-suisse dans le dernier virage.

Pour Eric Boullier, directeur de Lotus, la situation aurait pu se dérouler plus tranquillement : « Ils sont libres de se battre entre eux, » explique-t-il à Autosport avant de reconnaître qu’il s’attendait à autre chose : « Il est vrai que nous aurions peut-être attendu une manœuvre plus facile, disons. Vous n’êtes jamais heureux quand vous voyez les deux voitures lutter et une des deux sortir de la piste. »

La liberté oui, les intérêts personnels non. La prochaine course ayant lieu très rapidement, elle sera l’occasion d’une mise au point : « Je vais leur parler à tous les deux à Abu Dhabi. Nous travaillons pour que ces deux pilotes réussissent, mais il y a une équipe derrière eux et vous devez toujours penser à l’équipe. »

Le Français tient à mettre en avant le contexte très particulier de la fin de course : « Si les pneus de Kimi n’avaient pas flanché, il aurait été sur le podium. Nous les laissons courir l’un contre l’autre, ce qui est normal, mais les pneus se dégradaient et nous avons essayé de sauver le maximum de points pour Kimi. »

Les mots et le ton employés par Alan Permane, qui ont étonné certains observateurs, se justifient par la tension qui régnait sur le muret des stands à ce moment du Grand Prix, selon E. Boullier : « Nous avions peur que les pneus s’effondrent pour Romain. Nous avions aussi un problème moteur et nous avons dû arrêter tout pour nous assurer que le moteur durerait jusqu’à la fin. Il y avait beaucoup de stress derrière tout ça, ce qui n’est pas toujours facile à gérer. »

« Kimi est un compétiteur. Il se bat contre tout le monde et je peux comprendre ça. Mais quand vous roulez dans certaines conditions, vous vous battez et je suis d’accord avec ça. Quand les pneus s’effondrent et que vous êtes deux secondes plus lent que le rythme de votre coéquipier, vous essayez de ne pas faire créer un drame. »

Du côté de Romain Grosjean, interrogé par Sky Sports, la volonté est à la condamnation de cette attitude : « Nous aurions pu perdre deux voitures. Honnêtement, je ne sais pas [pourquoi il a fait ça], ce n’est pas mon problème. Je l’ai dépassé et heureusement nous n’avons pas perdu de points. » Une opinion corroborée par Alan Permane, au même micro : « C’était un peu décevant, pour être honnête. Il savait que ses pneus étaient finis et il n’y avait aucun besoin de lutter. »

Après ce Grand Prix, Lotus est quatrième du championnat des constructeurs, à 24 points de Ferrari et à 28 unités de Mercedes. Il reste trois courses à disputer, soit 129 points maximum à aller chercher.

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