Pirelli menace d'adopter une démarche conservatrice pour ses gommes 2014

Lors de son arrivée en Formule 1 en 2011, tout le monde a demandé à Pirelli de fournir aux équipes de F1 des pneumatiques qui se dégradent plus rapidement que ceux fournis par Bridgestone auparavant afin d'en finir avec les courses monotones.

La dégradation plus rapide des gommes a permis aux équipes de mettre en place des stratégies différentes et s'il était parfois un peu compliqué de distinguer la hiérarchie, il faut reconnaître que cela a permis de pimenter un peu les courses. Mais les équipes se sont habituées aux gommes italiennes et Pirelli a donc poursuivi son travail jusqu'à ces derniers mois où les équipes et les pilotes se sont montrés plutôt critiques envers les gommes de la firme de Milan - avec un pic atteint à Silverstone.

Paul Hembery, le directeur de la compétition chez Pirelli, n'a cessé de se montrer insatisfait des critiques dont fait l'objet Pirelli car pour lui, la firme ne fait que ce qu'on lui a demandé lors de son arrivée. Il a confié, cité par Autosport, à Austin qu'il fallait que le besoin soit clairement défini pour la saison prochaine : « Nous voulons juste que l'on nous dise quoi faire. Nous voulons un besoin clair et clairement défini, parce que la caractéristique [des critiques] cette année est que les gens ont peut-être oublié ce qui nous avait été demandé. Cela a été perdu quelque part dans l'intervalle, et c'est la chose la plus importante et nous souhaitons nous assurer de sa résolution. Quelqu'un doit nous dire ce qu'ils attendent. »

Hembery est même allé plus loin, confiant qu'en l'absence de recommandations de la part des équipes, de la FIA ou de la FOM, Pirelli se montrerait conservatrice dans le choix de ses futures gommes : « Je pense que ce qu'il se passera, c'est que nous allons adopter une approche très prudente et nous allons arriver à [des courses] à un arrêt après cette année. Nous avons vu plusieurs choses qui nous font penser que nous devons revenir un cran en arrière, et nous allons finir par n'avoir qu'un arrêt, ce qui n'est peut-être pas ce que le sport veut. Mais quelqu'un doit nous dire ce que doit être le besoin. »

L'histoire d'amour entre Pirelli et la F1 a du mal à tenir la distance depuis 2011 et plusieurs noms de concurrents ont régulièrement été cités pour faire face ou remplacer Pirelli, comme Michelin, Hankook ou encore Kumho. Ce dernier ayant d'ailleurs mené récemment des essais de pneumatiques prévus pour la F1.

Kumho a mené des essais de pneumatiques prévus pour la F1

La société Kumho Tyres semble intéressée par la Formule 1 comme en témoigne la récente séance d'essais de trois jours menée sur le circuit Barcelone-Catalogne, révélée par Pitpass. La société sud-coréenne - qui est le manufacturier unique des championnats d'Auto GP, de Formule 4 française et de F3 australienne et européenne et est également impliquée dans des championnats de voitures de tourisme et de rallye - a débuté son programme F1 en 2007.

A Barcelone, Kumho a réalisé des essais avec une monoplace d'Auto GP - qui pèse 615 Kg et est propulsée par un V8 3.4L de plus de 550 chevaux. Narain Karthikeyan - ancien pilote de F1 - a pris part à ces essais tout comme Kevin Giovesi et Sung Hak Moon, que certains considèrent comme le pilote sud-coréen ayant le plus de chances d'arriver un jour en F1.

Le programme F1 de Kumho a été pensé sur le long terme et pour le moment, les choses suivent leur cours comme l'a confié Bong Young Son, le directeur de la recherche et du développement chez Kumho, cité par Pitpass : « Kumho est le manufacturier sud-coréen qui est le plus proche de la F1 en terme de technologie et de capacité, et ce programme est une partie de notre mission de constamment tester nos produits sur de vraies voitures et de constamment améliorer notre produit pour nous aider à atteindre notre objectif sur le long terme de fournir la F1. »

Une arrivée en F1 pourrait permettre à Kumho de se faire connaître et de se développer et c'est exactement ce que la société recherche afin de se faire une place parmi les grands manufacturiers, comme l'a confié le patron de Kumho, Jon-Ho Kim, cité par Pitpass : « Nous sommes un nouveau venu, avec l'Histoire la plus courte parmi les 10 premiers manufacturiers au monde et nous devons rivaliser sur le marché mondial grâce à notre puissance technique. Le sport automobile est un domaine dans lequel nous pouvons démontrer nos capacités et ces essais démontrent que nous sommes prêts pour le défi que représente la F1 et nous allons attendre une opportunité d'entrer sur ce marché. »