F1. Pendant l'hiver, Retour de volant vous propose de rouler dans les traces d'Ayrton Senna, triple champion du monde brésilien mythifié après son décès en course le 1er mai 1994. Aujourd'hui, retour sur l'épisode le plus tragique de la rivalité avec Alain Prost : le Grand Prix du Japon 1989.
La bataille psychologique a tourné à la guerre entre Prost et Senna. Au Japon, une atmosphère irrespirable règne dans le garage de l'équipe McLaren-Honda. Ou du moins ce qu’il en reste. La tension est à son comble depuis plusieurs mois déjà ;la communication est réduite à zéro entre les deux clans des Rouge et Blancs. Les ingénieurs ne partagent plus d’informations. Chacun épie l’autre côté. Les soupçons se multiplient. Au Mexique, après s'être qualifié à plus d'une seconde de Senna, Prost lance un pavé dans la mare, en accusant Honda de la défavoriser. Les Japonais lui fourniraient un moteur moins puissant que celui de Senna. Le Français sent le vent tourner chez McLaren : il ne se sent plus apprécié à sa juste valeur. Au Grand Prix d’Italie, la rupture est consommée.
<b>Prost voit rouge</b>
Sur le podium de Monza, le Français n’a pas vraiment envie de fêter sa victoire avec son équipe. Elle ne le sera d'ailleurs plus pour longtemps ;Prost s'est engagé avec Ferrari pour 1990. Le coup de foudre avec les tifosi est immédiat. « Prostichon » offre même le trophée du vainqueur au public. Un camouflet pour Ron Dennis. Par contrat, le directeur de l'équipe exige de ses pilotes que chaque coupe soit remise à McLaren.
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Au championnat, c'est pourtant Ayrton Senna qui est en position de faiblesse. Pour conserver un espoir de titre, il doit l'emporter au Japon et en Australie, les deux dernières courses. A Hondaland, le parc d'attraction du constructeur japonais, Ayrton Senna devra jouer une partie de poker dont il ne sera pas le maître du jeu. De son côté, Alain Prost a les cartes en main. L'abandon de son coéquipier suffirait pour remporter la mise : le titre de champion du monde. Avec la tension pesante, la partie promet d'être anthologique entre les deux étalons de McLaren-Honda.