Circuit peu gourmand en gomme, Monaco est un tracé urbain où la gestion pneumatique a souvent un faible rôle à jouer. Sur le plan stratégique, cet état de fait limite aussi grandement les possibilités et s’éloigner d’une stratégie-type est souvent synonyme de risque.
1 arrêt
Pour ce Grand Prix de Monaco, il était écrit que la stratégie idéale était celle à un arrêt. Neuf des dix pilotes dans les points à l’arrivée l’ont utilisée. Il est même possible d’y ajouter Romain Grosjean, 8ème à l’arrivée avec deux arrêts aux stands qui relèvent surtout d’une question de circonstances (accrochage avec Adrian Sutil dans le premier tour) plutôt que d’un choix. Au final, le Franco-suisse a calqué sa course sur les pilotes qui l’entourent.
Au sein des pilotes qui ont effectué une stratégie à un arrêt, deux clans : les pilotes partis en pneus super tendres (rouges) et les pilotes partis en pneus tendres (jaunes). Les premiers sont évidemment plus nombreux (7 sur 9) et, mise à part la question de la fraîcheur des gommes, les premiers relais ont été d’une longueur égale (25 à 26 tours), ravitaillant au moment du second safety car. Seul Massa, en étirant son relais le plus longtemps possible pour gagner des places après sa qualification gâchée, a agi différemment en réalisant un premier run de 45 tours. Les pilotes qui ont démarré en pneus tendres pour ne faire qu’un arrêt – Hülkenberg et Bianchi – ont appliqué des stratégies similaires.
2 arrêts
Grosjean, Ericsson et Kobayashi sont les seuls pilotes à l’arrivée à être passés deux fois par les puits. Le premier y a donc été contraint, en raison d’un problème dans le premier tour suite à une touchette avec Sutil. Les deux pilotes Caterham ont connu diverses fortunes : si Ericsson s’est essayé à une stratégie ultra agressive, terminant la course par deux trains de pneus super tendres, qui a bien failli fonctionner pour entrer dans le top 10, Kobayashi n’a plus que subi après la touchette avec Bianchi.
3 arrêts
Enfin, certains pilotes ont terminé la course en ayant effectué trois arrêts : c’est le cas pour Räikkönen et Chilton. Et pour cause : les deux hommes se sont touchés lors de la seconde neutralisation, quelques minutes après leur premier arrêt respectif. Par la suite, le Finlandais a dû repasser par les puits en fin de course suite à son accrochage avec Magnussen.
Paul Hembery, Directeur de la compétition pour Pirelli : « Monaco est synonyme d’imprévisibilité, et encore une fois, nous avons vu beaucoup d’action, de voitures de sécurité et d’incidents de course. La tenue des pneus et la dégradation n’étaient pas un problème, au vu des très longs relais réalisés par certains pilotes, même en super-tendres, et le fait que la plupart des pilotes ont fait un seul arrêt. Les pneus sur la voiture de Grosjean, par exemple, avaient toujours 20% de leur gomme malgré le fait qu’ils ont réalisé plus de 50 tours.
Les températures de piste étaient plus fraîches qu’en qualifications, mais le rythme était toujours tel que le top 4 a mis un tour au reste du peloton, avec une lutte extrêmement serrée entre les trois premiers. Même si nous avons apporté un pneu plus durable cette année, la performance n’est globalement pas compromise. […] Félicitations à Marussia, qui a marqué ses premiers points mérités en Formule 1 avec nos pneus. »
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Nous en sommes à un tiers du championnat, et sans les safety-cars, l'écart aurait été bien plus grand à plusieurs occasions.
Pire, on a vu des problèmes de fiabilité apparaitre et on connait le stock restant d'unités de puissance chez chaque constructeur. Les chiffres ne sont pas rassurants. Mercedes est non seulement plus performant mais aussi plus fiable. Indiscutable.
La fin de saison ne risque-t-elle pas de tourner au fiasco total pour certaines équipes, larguées au chrono, en qualif, et dans les garages? Q3 difficiles +5 ou 10 places de recul sur la grille, bonjour les dégâts. Je pense aussi aux points doublés avec des moteurs à bout de souffle. Certaines ne vont-elles pas s'écrouler car se sentant abandonnées par leurs fournisseurs moteurs et bien incapables de les payer.
Il ne s'agit pas de faire des reproches à qui que ce soit, ni de jouer les catastrophistes. Je regarde froidement les résultats et je tente d'imaginer différents scénari. Certains peuvent faire froid dans le dos ou provoquer des cauchemars a certains patrons d'équipes. Je vais bien trouver ici quelqu'un pour me rassurer, arguments sérieux à la clé.
Il faut reconnaître les grands progrès obtenus en matière de fiabilité en l'espace de trois mois ainsi que l'amélioration des performances : Quel chemin parcouru depuis les essais hivernaux ! Et il n'y a pas de raison que ces progrès s'arrêtent maintenant.
En performances, l'écart est conséquent mais, selon les pistes,il se réduit. Par contre, derrière les Mercedes, les capacités des autres procurent des batailles à l'issue incertaine.
En ce qui concerne le passif individuel en matière de propulsion, le tableau n'est pas si noir que vous le craignez.
MOTEUR. Tout le monde est à 2 sauf Maldonado (3)
TURBO. idem
Récupération énergie cinétique. idem
Récupération énergie chaleur. idem
Stockage énergie (batteries). à 1 : Vettel, Ricciardo, Hamilton, Rosberg, Grosjean, Button, Magnussen, Hülkenberg, Perez, Vergne, Kvyat et Bottas.
à 2 : Alonso, Räikkönen, Maldonado, Gutierrez, Massa, Bianchi, Chilton et Ericsson.
à 3 : Sutil et Kobayashi
ELECTRONIQUE. à 1 : Hamilton, Rosberg, Grosjean, Button, Magnussen, Hülkenberg, Perez, Vergne, Kvyat et Bottas.
à 2 : Ricciardo, Alonso, Räikkönen, Maldonado, Massa, Bianchi et Chilton
à 3 : Vettel, Sutil, Gutierrez et Ericsson. Kobayashi est à 4.
A ce stade de la saison,on peut considérer le nombre "2" comme satisfaisant. Au-delà, c'est inquiétant. Vous remarquerez que certains pilotes sont particulièrement malchanceux (Maldonado, Kobayashi, Sutil ...) mais aussi que le niveau chiffré de fiabilité de Mercedes concerne une bonne partie du plateau.
Ca va mieux ?
Alonso est le mal aimé des média français, sans doute parce qu'il a fait gagner Renault et parce qu'il distance Raikkonein dont on a pu constater le vrai visage face à Grosjean.
Mercédès a de 1 à 2 s d'écart sur Ferrari, c'est irrattrapable, sauf s'ils corrigent les moteurs.
Pas vraiment. J'ai l'impression que chacun tente de se rassurer avec des arguments du style demain ça ira mieux , on va progresser. Déjà largement entendu à propos de la domination passagère de Mercedes. Idem pour la fiabilité. A Monaco il y avait pas pas de grosses charges moteur, donc pas de soucis de fiabilité à prévoir, et on a vu! J'ai fait les comptes des casses.Quelques belles casses moteur et Red Bull qui galère toujours avec des soucis électriques ou électroniques. Donc je suis pas rassuré, mais bon....
Au fait tu parles de malchance, en matière de fiabilité il y a malchance pour le pilote certes comme tu le dis mais le manque de fiabilité coté garage, ce n'est jamais ou presque de la malchance, nous ne sommes plus au siècle dernier.
Méfiez-vous quand vous parlez de "casse moteur". C'est une dénomination en raccourci de la localisation d'un problème. Les équipes expliqueront une avarie en termes laconiques : moteur, boîte, turbo, batteries, etc ... Parfois, on précisera "c'est un capteur" mais guère plus, faute de temps ou plus simplement parce que la panne n'est pas réellement encore décelée avec précision.
C'est vrai que "l'impression" tendrait à croire que Lotus a définitivement cassé au moins 10 moteurs depuis le début de saison et Mercedes aucun. C'est faux. Des avaries minimes immobilisent une voiture parfois longtemps mais sont tout à fait réparables.
Quant aux déclarations des pilotes, responsables d'équipes, motoristes ou ingénieurs annonçant des améliorations notables, il y a certes une part d'optimisme, un zeste de déstabilisation destiné aux adversaires, une dose de "dopant" moral à visée interne mais aussi fans, partenaires et media mais, à l'inverse, la non prise en compte des avancées chez les concurrents.
Ce qui est patent, c'est que les performances chronométriques s'améliorent avec, pourtant, des pneus moins performants, ce qui ne sera plus le cas l'an prochain. Si vous relisez les comptes rendus des essais de pré-saison, des premières courses et les craintes suscitées, l'amélioration est remarquable, c'est un fait concret.
Vous parlez de Monaco comme un circuit "tranquille". C'est vrai pour le revêtement de la piste et la durée de "pleine charge" ... mais les changements de régime, les freins, les boîtes de vitesses, etc, tous sont terriblement sollicités, sans parler des conditions de pilotage. Sinon,comment expliquer que, depuis toujours, le circuit de la Principauté est la course qui génère le plus d'abandons ?
Tout ce que j'exprime là est concret, c'est ce que vous demandiez. Vous me répondez : "j'ai l'impression ..." Tout est là.