Jeudi entre ombre et lumière dans le paddock du Grand Prix d'Autriche
F1. Le jeudi d'un Grand Prix est traditionnellement un jour "off" où il ne se passe rien en piste, à part à Monaco. En coulisses, il donne lieu à des scènes possibles qu'en ce jour de relâche. MotorsInside s'est faufilé entre les caméras et les photographes pour en recueillir certaines.
14h55. Dans cinq minutes commence la conférence de presse des pilotes. La première d'une longue série pour Daniel Ricciardo, Fernando Alonso, Esteban Gutierrez, Marcus Ericsson, Max Chilton et Sergio Pérez. Dans le couloir rejoignant le paddock à la salle de presse, Ricciardo et Gutierrez attendent leurs collègues pour faire une entrée groupée. Ils discutent.
Max Chilton arrive. « Ça va, mec ? », lui lance Ricciardo, les zygomatiques bloqués en mode sourire. Malgré sa victoire au Canada, l'Australien se rappelle très bien d'où il vient. Il y a encore une saison, il squattait les fonds de grille. A le voir ainsi prendre bien soin de discuter avec chacun de ses collègues, une chose est sûre : le côté obscur de la victoire ne l'a pas encore atteint.
Sergio Pérez se mêle au groupe. Il salue ses camarades en leur serrant la main. Plus qu'une poignée, c'est un "check" comme s'en déroulent des milliers chaque jour dans les cours de lycée. Sauf qu'ici les garçons sont observés en permanence par des dizaines de caméras et autant d'appareils photo. La sensation doit être grisante. Voire parfois dérangeante.
« - Are you ok ? », demande Ricciardo à Pérez.« - Je suis allé à l'hôpital, ça va », semble le rassurer le Mexicain
« - Où s'est passé votre accrochage ?
- Dans le virage où tu m'as passé...
- That's a shame.
- Tu l'as dit. Je tournais encore en 1'19, 1'20. Je suis sûr que le podium était possible. »
Des flashs crépitent. Fernando Alonso arrive, suivi par le très discret Marcus Ericsson. Le contraste de notoriété est évident entre les deux pilotes. Les pas de l'Espagnol sont précédés d'un tapis de photographes prêts à tout pour assurer LA bonne photo. Derrière, Ericsson reste dans l'ombre. Aucun flash ne l'illumine, lui.
Arriver en Formule 1 n'est pas un gage de célébrité pour les pilotes. Dans l'allée du paddock, la taille des motorhomes diffère d'une écurie à l'autre. Le nombre de journalistes présents devant également.
Romain Grosjean est entouré d'un cordon de journalistes devant l'hospitalité Lotus. Télévisions et médias britanniques « first », puis dix minutes dans la langue de Molière pour un tir groupé avec les journalistes de sa nationalité.Scène équivalente de l'autre côté du paddock, devant l'hospitalité Marussia. Une seule télévision, française, et deux journalistes britanniques de presse écrite. Jules Bianchi est ensuite accessible aux journalistes français de presse. Ils sont nettement moins nombreux, comme si ses paroles avaient moins d'importance que celles de Grosjean. Ils ont pourtant les mêmes chances de remporter une victoire cette saison, soyons francs. Mais Bianchi n'a pas les podiums de son compatriote à son palmarès. C'est sans doute ça qui fait la différence. Ombre et lumière.
De notre envoyé spécial en Autriche