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Graeme Lowdon se demande quelle est la stratégie de la F1

F1. Alors que Jules Bianchi a signé une magnifique 12ème place lors des qualifications, le meilleur résultat de son écurie, nous sommes partis à la rencontre de son patron, Graeme Lowdon. Celui-ci est perplexe sur le but recherché par le Groupe Stratégique et se demande où va la F1.

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Graeme Lowdon espère être encore là quand la F1 sera équitable...
© Marussia / Graeme Lowdon espère être encore là quand la F1 sera équitable...

Graeme Lowdon, actuel patron de Marussia F1, nous a reçus pour discuter de son équipe, ainsi que de l'évolution de la F1 et son avenir, au moment où la question de la réduction des coûts se fait de plus en plus pressante.

Marussia réalise à l’heure actuelle sa meilleure saison depuis sa création.
« Nous ne voulons pas que Monaco soit un point haut de notre histoire mais que ce soit un tournant dans notre histoire. Nous devons continuer à essayer d’aller de l’avant, de développer la voiture. La F1 est un sport incroyablement compétitif et si vous n’avancez pas, vous reculez. C’est bien d’avoir enfin pu marquer des points mais nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers car nous avons appris lors des saisons précédentes que vous pouvez tout perdre à quelques tours de la fin [NDLR : en 2012, Marussia occupait la 10ème place du championnat jusqu’à quelques tours de la fin du Grand Prix du Brésil et l’avait finalement perdue au profit de Caterham]. »

Avec un tel changement de réglementation pendant l’hiver, est-ce que vous vous attendiez à être aussi proches de vos concurrents directs ?
« Je pense que pour tout le monde, les essais hivernaux ont laissé plus de questions que de réponses car nous avons si peu roulé. Plus que les autres années, nous avons commencé la saison en ne sachant pas trop où chacun en était. Même après les qualifications en Australie, nous ne le savions pas. Maintenant, après quelques courses, nous voyons qu’il y a une équipe qui est nettement devant, qui a fait un excellent travail. Pour nous, nous en sommes encore à essayer de rattraper une partie de cet écart. Nous savions que nous avions clairement fait des progrès par rapport aux saisons précédentes mais pas précisément combien. »

Vous avez été l’une des rares équipes à conserver votre duo de pilotes, Jules Bianchi et Max Chilton. Est-ce que vous pensez que cela a été une des clés de votre succès actuel ?
« Lorsque vous voulez développer quelque chose, la stabilité est une bonne chose. Pas seulement d’un point de vue des pilotes mais également du point du management et de certains ingénieurs. Nos deux pilotes sont jeunes, toute leur expérience en F1 s’est construite avec nous. Il y a une bonne alchimie entre eux, tout se passe bien et cela nous aide à avancer. »

Est-ce que vous vous attendiez à être en mesure de marquer des points cette saison ?
« Nous nous attendions à avoir un certain nombre d’opportunités qui nous permettrait de marquer des points. De là à les concrétiser, c’était une autre histoire. Pour l’instant, nous avons également manqué un certain nombre d’opportunités d’arriver en Q2 grâce à notre seul mérite, à notre vitesse. Nous devons réussir à les concrétiser à l’avenir et à continuer de développer la voiture jusqu’à la fin de la saison. »

En parlant de la fin de la saison, quel est votre objectif : garder Caterham derrière vous ou essayer de vous battre avec les Sauber ?
« Il semblerait que nous soyons devant Caterham à l’heure actuelle mais tout peut encore changer car ils ont beaucoup plus de ressources que nous, ils ont beaucoup plus de personnel. De même, nous commençons à pousser Sauber assez fort alors qu’ils ont des infrastructures largement plus importantes. Les gars à l’usine ont réalisé un excellent travail et nous avons également fait de belles courses. Nous devons poursuivre dans cette voie-là car cela rend les dimanches après-midi tellement plus amusants, de vraiment pouvoir se battre. Il ne nous manque que quelques dixièmes. »

D’un point de vue de votre équipe en tant que telle, qu’a changé la faillite annoncée de Marussia Motors ?
« Marussia Motors n’avait pas d’actions de notre équipe. Nous étions deux entreprises totalement séparées. Le concept et la marque Marussia sont beaucoup plus larges que ça. La structure actionnariale de notre équipe n’a donc pas du tout changé. »

Avec l’annonce de la vente de Caterham par Tony Fernandes, vous êtes désormais la seule équipe parmi les « nouvelles » équipes à toujours être présente avec votre structure d’origine. Qu’est-ce qui a fait la différence entre vous et ces autres équipes ?
« Nous souhaitons souligner que nous sommes la seule équipe de 2009 à être encore présente. Trois équipes ont reçu l’autorisation de faire leur entrée à l’époque : USF1, Campos Meta qui est devenue HRT et nous. Caterham est arrivé après les Accords Concorde de 2009. Ils sont donc arrivés dans un contexte complètement différent. Je ne sais pas pourquoi nous sommes les derniers à être là mais ce que je sais, c’est que ça a été incroyablement difficile d’être encore là ! Cela a été beaucoup plus dur que cela n’aurait dû l’être ! »

Il y a quelques semaines a eu lieu le Conseil mondial de la FIA. Quel est votre avis sur les décisions qui ont été prises ?
« Il y a eu quelques changements de règles de bases qui vont dans le bon sens mais nous attendons toujours des changements fondamentaux sur la façon dont est géré le sport. L’industrie doit se réformer car il y a un énorme potentiel de développement pour le sport. Le plus gros atout qu’a la F1 est sa base de fans. Elle est énorme, elle est mondiale, elle adore le sport. Nous devons construire là-dessus afin que tout le monde ait un rôle à jouer. Nous ne devrions pas parler de survie. Nous devrions être en train de parler de croissance, d’opportunités, de courses excitantes, de prospérité. Cela aurait été rafraîchissant de voir des changements radicaux être adoptés pour 2015. C’est toujours possible de le faire. Il suffit que tout le monde se mette d’accord. Il faudrait que tout le monde prenne du recul et que le fonctionnement du sport bénéficie à tout le monde. »

Il parait étonnant que des décisions comme les plaques de titane sous les voitures ou des départs arrêtés après une voiture de sécurité aient été adoptés alors que c’est l’existence-même de la discipline qui est actuellement au cœur des discussions.
« Nous devrions parler de stratégie. Il y a un Groupe Stratégique mais nous n’en faisons pas parti. Nous pourrions espérer qu’ils parlent de stratégie. Je voudrais souligner quelque chose : développer une stratégie n’est pas quelque chose de facile ! C’est ce que font les grandes entreprises dans le monde. Il arrive que les personnes se trompent mais c’est très important. Nous voudrions donc savoir quelle est la stratégie de la F1, comment augmenter la base de nos fans, comment augmenter les revenus dans le sport. Nous ne sommes pas inclus dans ce processus de décision. Cela serait une bonne chose que toutes les équipes soient partie prenante. Le nom même du Groupe Stratégique laisse entendre qu’ils devraient se concentrer sur la stratégie et non sur la tactique, sur de petites choses. C’est d’autant plus difficile que ces équipes se battent entre elles. Elles devraient mettre l’industrie avant l’intérêt de leur propre équipe car, sinon, elles ne devraient pas faire partie de ce groupe. Elles ne peuvent pas participer à ce groupe si elles se mettent au-dessus de l’industrie. C’est une tâche difficile mais c’est de leur responsabilité. Elles doivent le faire car il y a urgence. Les fans ne vont pas attendre : s’ils n’aiment pas ce qu’ils voient, ils iront voir ailleurs. »

Est-ce que vous pensez que le plafond des dépenses a encore une chance de voir le jour ?
« Oh oui ! De notre point de vue, nous nous sommes tous mis autour d’une table en janvier dernier et nous nous sommes tous mis d’accord pour le mettre en place ! Rien n’a changé depuis, nous avons toujours les mêmes problèmes. Tout le monde s’était mis d’accord mais depuis nous avons appris dans les médias que le Groupe Stratégique est contre. »

Dans ce contexte, comment vous voyez vous à l’avenir ?
« C’est très dur de répondre à ça car, pour le faire, il faudrait que nous connaissions la stratégie de l’industrie. Sans comprendre où va l’industrie, c’est difficile de dire autre chose que nous voulons progresser et être une écurie de milieu de peloton. Donc pour l’instant, notre objectif est d’être encore là lorsque la F1 deviendra juste et équitable ! Il est vraiment difficile de se fixer d’autres objectifs lorsque l’on ne sait pas où on va : est-ce que c’est doubler la taille du sport en deux ans ? »

Depuis notre dernière rencontre à Monza l’an passé, vous avez signé un contrat commercial avec la FOM. Qu’est-ce qu’a changé cet accord dans le fonctionnement de votre écurie ?
« En fait, le problème que nous avions sans cet accord était un problème de perception, surtout auprès des sponsors. Ceux qui auraient intéressés pour nous parler se demander ce qu’ils ne savaient pas pour expliquer que nous soyons la seule écurie à ne pas avoir d’accord commercial. Cela posait un véritable problème, cela nous a vraiment gêné dans nos opérations. Donc l’accord commercial apporte non seulement des versements d’argent qui sont importants mais cela a surtout enlevé cette incertitude autour de notre structure. »

De notre envoyé spécial à Silverstone

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