De la Rosa : Le manque d'essais en F1, c'est comme ne pas s'entraîner et tomber contre Djokovic en finale
F1. Pedro de la Rosa, pilote de réserve de Ferrari en Formule 1, s'est dit triste de ne pas pouvoir rouler plus lors d'essais et regrette une situation qui pourrait, à terme, rendre son rôle inutile en discipline reine.
La saison 2014 de Formule 1 a vu une augmentation notable du nombre de journées d’essais privés, aussi bien avant que pendant la saison, ceci pour accompagner l’introduction de la technologie du moteur turbo hybride. Or, les instances dirigeantes, les représentants des droits commerciaux et les représentants des écuries se sont accordés sur une réduction progressive de ces sessions, dès 2015.
Ainsi, la saison prochaine, ce seront le nombre d’essais privés en cours de saison qui passeront de quatre à deux puis (avec l’obligation de faire rouler, la moitié du temps, des jeunes pilotes) ;en 2016, les sessions d’avant saison seront réduites de trois à deux.
Pour Pedro de la Rosa, pilote de développement de la Scuderia Ferrari – présent ce mardi lors des essais privés de Silverstone – cette situation n’est pas bonne pour la Formule 1 : « C’est une déception, en général, pour les pilotes. Vous vous demandez juste si ça va dans la bonne direction. »
Il regrette de passer plus de temps dans le simulateur que dans le baquet d’une F1 : « Je sors de Maranello chaque semaine, après deux jours dans le simulateur, et je vois un beau circuit appelé Fiorano qui est vide de voitures. Nous avons le simulateur pour s’entraîner, mais ce n’est rien à côté de la vraie voiture. »
« Je me sens comme un joueur de tennis qui ne peut pas s'entraîner chaque jour et ensuite, soudainement, tombe en finale de Wimbledon contre Djokovic. Comment vous sentiriez-vous ? Je ressens ça parce que les autres gars pilotent toutes les deux semaines et pas moi, » explique-t-il à Autosport.
« Je me sens un peu triste à propos de [la réduction des tests] parce que cela voudra dire que les pilotes comme moi vont juste disparaître, et pas seulement parce que des jeunes arriveront. » Il termine en en appelant aux écuries : « Un accord sur les essais entre les équipes serait bon pour le sport. »
Du côté de Jules Bianchi, pilote de l’Académie Ferrari, et titulaire chez Marussia F1, la ligne est la même : « C’est clairement dommage, parce que c’est bien de pouvoir faire des tests. Pour moi, c’est important parce que dans chaque sport, dans le monde, vous pouvez vous entrainer quand vous voulez, mais en F1 c’est cher et vous ne pouvez pas faire ça. Nous devons faire avec, mais ça ne va pas être facile. »