Hongrie - Course : Sebastian Vettel l'emporte devant Daniil Kvyat et Daniel Ricciardo
F1. Une nouvelle fois, le circuit de Budapest a réservé une course pleine de surprises. Ainsi c'est Sebastian Vettel, qui égale ainsi Ayrton Senna, a devancé les deux Red Bull de Daniil Kvyat et Daniel Ricciardo. Les Mercedes ont eu des mésaventures : Lewis Hamilton termine 6ème et Nico Rosberg 8ème.
Quinze minutes avant le début de la course, la Formule 1 avait tenu à rendre hommage au regretté Jules Bianchi. L'ensemble des pilotes du plateau se sont donc rassemblés autour de la famille Bianchi en haut de la grille pour une minute de silence très émouvante.
A l'issue du tour de formation, Felipe Massa ne s'est pas installé dans ses marques sur la grille. Par conséquent, un nouveau tour de formation a été effectué et la durée de la course a donc été ramenée de 69 à 70 tours.
Lors de la conférence de presse de vendredi, Toto Wolff n'avait pas voulu évoquer le possible record de 10 courses consécutives avec les deux voitures de la même équipe sur le podium : « Tout d'abord, nous ne l'avons pas encore fait et c'est toujours dangereux... Nous avons eu souvent cette discussion avant et vous finissez dans une situation où ça s'arrête à neuf et pas de record. »
Les propos du directeur de Mercedes se révèlent donc prémonitoires puisqu'aucune des deux monoplaces de Brackley ne sont montées sur le podium. Tout s'est compliqué dès le départ, avec un nouvel envol difficile. Si à Silverstone, les deux Williams étaient passées en tête, cette fois-ci, ce sont les deux Ferrari qui ont su surprendre les deux Mercedes. Mais les ennuis ne se sont pas arrêtés là puisque Lewis Hamilton est parti à la faute dans la foulée lorsqu'il a voulu redépasser son coéquipier. Son excursion hors piste fut sans conséquence pour sa monoplace mais il ne pouvait repartir en piste qu'en 10ème position. Il était alors condamné à une course offensive pour remonter et limiter l'écart avec son principal rival au championnat.
Pendant ce temps, les deux Ferrari n'avaient aucun problème pour s'envoler puisque Nico Rosberg ne semblait pas en mesure de suivre le rythme imprimé par les monoplaces rouges. La première salve de changements de gommes n'apportait pas de changements majeurs et les Ferrari étaient toujours solidement en tête. Lors du second relais, Lewis Hamilton a poursuivi sa remontée grâce à ses pneumatiques tendres alors que la majeure partie du plateau était en mediums. Ce lui a permis d'effectuer de nombreux dépassements et de fondre sur son coéquipier : alors qu'il comptait 16 secondes de retard, une petite dizaine de tours plus tard, l'écart n'était plus que de cinq secondes.
Mais devant, la marche en avant des Ferrari commençait à connaitre des ratés. En effet, Kimi Raikkonen s'est plein ouvertement à la radio qu'il manquait de puissance, ce qui fit rapidement grandir l'écart avec Sebastian Vettel. La situation était telle que Fernando Alonso, pourtant à un tour, était en mesure de doubler son ancien coéquipier.
C'est alors qu'a eu lieu le second événement marquant de la course : l'aileron avant de la Sahara Force India de Nico Hülkenberg s'est littéralement désintégré en bout de ligne droite, sans contact apparent. Il est alors passé sous la monoplace du pilote allemand, qu n'était alors plus en mesure de tourner ou de freiner. L'impact avec le mur de pneumatiques était alors inévitable. Heureusement, il en est sorti indemne mais la voiture de sécurité virtuelle était mise en place, avant que la véritable voiture de sécurité ne fasse son entrée afin de dégager tous les débris. Par précaution, Sahara Force India a également décidé d'arrêter Sergio Perez, qui avait déjà connu un accrochage avec la Lotus de Pastor Maldonado plus tôt dans la course.
Au moment de relance de la course, on avait donc les deux Ferrari devant les deux Mercedes. La grande question était alors de savoir qui allait le mieux tirer son épingle du jeu, surtout que l'on indiquait aux deux pilotes à l'étoile que la victoire était encore possible.
Si Nico Rosberg n'a eu aucun mal à se défaire dès le premier virage d'un Kimi Raikkonen clairement handicapé, Lewis Hamilton n'a pas été l'auteur des manoeuvres dont il a le secret. En effet, il a été sous la menace directe de Daniel Ricciardo, dont la Red Bull a retrouvé du poil de la bête. Lorsque l'Australien a tenté un dépassement par l'extérieur en bout de ligne droite, le Britannique ne lui a clairement pas laissé assez de place et l'impact sur les flancs de la Red Bull était non négligeable. Par conséquent, le leader du championnat a été sanctionné d'un passage par les stands, ce qui compliquait encore plus une course déjà bien mouvementée.
Mais derrière les deux hommes, Daniil Kvyat et Valtteri Bottas étaient à l’affût pour tirer les marrons du feu. Mais quatre monoplaces aussi proches les unes des autres sur un circuit aussi étroit que le Hungaroring ne peut que générer des problèmes. Ainsi l'aileron avant de la Red Bull du Russe a provoqué une crevaison sur la Williams du Finlandais, qui perdait alors toute chance de marquer des points.
La bataille pour la gagne faisait également rage devant puisque Sebastian Vettel ne parvenait pas à recréer l'écart de début de course. Néanmoins, l'Allemand fut bien aidé dans sa défense par son ancien coéquipier, Daniel Ricciardo. Malgré sa monture blessée, celui-ci parvenait à être dans les échappements de Nico Rosberg, qui était donc occupé à défendre sa place. Les trois voitures se suivaient donc avec moins de deux secondes entre le premier et le troisième.
Dans les tous derniers tours, l'Australien a cru voir une nouvelle opportunité de briller sur un circuit où il l'avait emporté l'an dernier. Il tenta alors un dépassement depuis très loin dans le premier virage. Mais il fut contraint de bloquer ses freins et partit donc au large. Cependant, Nico Rosberg fut heurté à l'arrière gauche par l'aileron avant de la Red Bull. La sanction fut immédiate et identique à celle de Valtteri Bottas : la crevaison. Il fut donc contraint d'effectuer un tour complet sur trois jusqu'à son stand. Au lieu de revenir au niveau de Lewis Hamilton au classement du championnat, il se retrouvait donc derrière ce dernier lorsqu'il est ressorti de ses stands.
Dans ses conditions, Max Verstappen était en mesure de terminer quatrième, soit le meilleur classement de sa jeune carrière. Il devançait Fernando Alonso, qui n'avait pas été à pareille fête depuis le début de la saison. L'embellie était notable pour McLaren puisque Jenson Button était également en mesure de ramener les points de la 8ème place, derrière Romain Grosjean. Quant à Marcus Ericsson, il ramenait un point précieux à Sauber.
Lors de son tour de décélération, le vainqueur du jour ne manquait pas d'adresser quelques mots en français en mémoire de Jules Bianchi pour rappeler que le jeune Français aurait tôt ou tard été un pilote de la Scuderia si le destin n'en avait voulu autrement : « Jules, cette victoire est pour toi. » De même, l'ingénieur de Daniil Kvyat soulignait que c'était le genre de course que le Niçois aurait certainement aimé. On ne peut le démentir...
N° | Pilote | Equipe | Temps | Ecart | Tours |
1 | Vettel | Scuderia Ferrari | 69 | ||
2 | Kvyat | Infiniti Red Bull Racing | +15.7 | 69 | |
3 | Ricciardo | Infiniti Red Bull Racing | +25.0 | 69 | |
4 | Verstappen | Scuderia Toro Rosso | +44.2 | 69 | |
5 | Alonso | McLaren Honda | +49.0 | 69 | |
6 | Hamilton | Mercedes AMG Petronas F1 Team | +52.0 | 69 | |
7 | Grosjean | Lotus F1 Team | +58.5 | 69 | |
8 | Rosberg | Mercedes AMG Petronas F1 Team | +58.8 | 69 | |
9 | Button | McLaren Honda | +67.0 | 69 | |
10 | Ericsson | Sauber F1 Team | +69.1 | 69 | |
11 | Nasr | Sauber F1 Team | +73.4 | 69 | |
12 | Massa | Williams Martini Racing | +74.2 | 69 | |
13 | Bottas | Williams Martini Racing | +80.2 | 69 | |
14 | Maldonado | Lotus F1 Team | +85.1 | 69 | |
15 | Merhi | Manor Marussia F1 | +2 tours | 67 | |
16 | Stevens | Manor Marussia F1 | +2 tours | 67 |