Qualifications – États-Unis : Une séance atypique offre une 3e pole consécutive à Rosberg

Depuis que le paddock était arrivé à Austin, il n’était question que de Patricia, du nom de l’ouragan sévissant alors principalement au Mexique. Le Texas n’était malheureusement pas épargné par des conditions climatiques affreusement difficiles : les Essais Libres 1 de vendredi avaient pu se tenir, mais non les Essais Libres 2.

Quand l'heure de la qualification fut venue, samedi, la pluie n'avait pas cessé. Pire, elle avait même gagné encore en intensité. De report en report, la FIA dut finalement se rendre à l'évidence : les qualifications allaient se disputer ce dimanche, le jour même de la course, à 9 heures, heure locale. Rendez-vous était donc pris. En dépit de pluies persistantes, certes moins fortes que la veille, la Q1 put démarrer. Dans des conditions froides (16°C seulement sur la piste), aussi peu praticables que problématiques, les pneus pluie étaient logiquement de sortie.

La météo était toujours incertaine. Chez Mercedes, on prévenait Lewis Hamilton : mieux valait signer un gros temps tout de suite, au cas où les pluies redoubleraient par la suite. Pour Romain Grosjean, il n’y avait aucun doute : les conditions étaient « à la limite ». Kimi Raikkonen se plaignait quant à lui d’un manque de luminosité. De véritables murs d’eaux se dressaient à chaque passage de monoplace. Mais le cirque de la Formule 1 avait commencé sa représentation…

La pluie n’allait pas tarder à faire sa première victime, et celle-ci était espagnole : Carlos Sainz sortait sur un virage à gauche, montant trop sur le vibreur, et allait taper assez violemment le mur de pneus. La séance était terminée pour lui. Naturellement, le drapeau rouge fut rapidement brandi par la direction de course.

RED FLAG Carlos Sainz loses control & is into the gravel at Turn 4 #USGP#Qualipic.twitter.com/EHfouiSCGL

— Formula 1 (@F1) 25 Octobre 2015

Seuls douze pilotes (dont Carlos Sainz) avaient alors signé un temps. Marcus Ericsson, 10ème, était prévenu par son radio que la pluie allait s’intensifier dans les prochaines minutes. Pour tous ceux qui n’avaient pas signé de temps chronométré, on souhaitait donc repartir au combat dès que possible…

Kimi Raikkonen menait donc une meute anxieuse. Cependant, la plupart du plateau réussit à améliorer ses temps. Certaines monoplaces, comme les Williams, les Sauber ou les Lotus, semblaient néanmoins mal à l’aise avec ces conditions particulières. Marcus Ercisson s’autorisa un dérapage contrôlé que n’aurait pas renié Sébastien Ogier. Malgré un gros travers, Daniel Ricciardo signait lui le meilleur temps, devant les deux Mercedes à deux minutes de la fin de la Q1.

Même l’expérimenté Sebastian Vettel se fit une frayeur : sa Ferrari toucha même les rails. L’Allemand, rentré aux stands, ne put améliorer et manqua de se faire éliminer dès la Q1 par les deux Sauber. En haut du classement, on n’avait pas cessé de rouler, par crainte que la Q2 ne puisse se tenir. Daniel Ricciardo confirmait son meilleur temps et s’affichait en challenger sérieux des Mercedes. Nico Rosberg devançait de peu Lewis Hamilton.

Éliminés en Q1 : Ericsson, Nasr, Rossi, Stevens et Sainz.

VETTEL to Ferrari: "Box, box, I touched the wall" #Quali#USGP#F1pic.twitter.com/rXk1Yy6II7

— Formula 1 (@F1) 25 Octobre 2015

La Q2 démarrait sous une pluie persistante, encore loin cependant du déluge annoncé dans certaines communications radio. Les conditions restaient bien entendu piégeuses : Jenson Button et Nico Hulkenberg, proches de partir en tête-à-queue au secteur 2, pouvaient assurément en témoigner. Les Ferrari pointaient à plus d’une seconde et demi des Mercedes : la Scuderia avait-elle réglé ses monoplaces en conditions de course (donc avec des réglages plus « secs » qu’humides) ou bien était-elle réellement en difficultés sur ce tracé texan ? La Ferrari était si instable que Kimi Raikkonen partît en tête-à-queue, toujours au même virage du secteur 2, tout en pouvant heureusement repartir.

Le même virage 10, dans le deuxième secteur, piégeait bon nombre des pilotes, dont Lewis Hamilton en personne. Verstappen, Perez, Bottas, à nouveau Vettel… Les petites erreurs étaient de plus en plus nombreuses puisque l’eau ne cessait de s’accumuler, en dépit du passage répété des monoplaces. Daniil Kvyat évoquait même une « piste dangereuse », tandis que Sebastien Vettel évoquait des conditions dignes d’un drapeau rouge.

A plusieurs minutes de la fin de la séance, l’humidité avait donc figé les positions. Ni les deux Lotus ni les deux McLaren n’étaient parvenues à rentrer dans le top 10. La déception était pour Valtteri Bottas, seulement 12ème, avec une Williams décidément imprévisible sous la pluie. La Q3 allait-elle pouvoir se tenir ? La Voiture de Sécurité sortit pour juger les conditions sur place...

En haut de la feuille des temps, Nico Rosberg avait réussi à devancer Lewis Hamilton d'un petit dixième. Les deux Red Bull de Ricciardo et de Kvyat suivaient. Sebastian Vettel était 5ème, Perez 6ème et Hulkenberg 7ème. Max Verstappen était le dernier rescapé.

Éliminés en Q2 : Alonso, Bottas, Grosjean, Button, Maldonado.

Conditions worsening, lap times slower, so return to the pits. No #Q3 for us. pic.twitter.com/UFKrYNnY92

— Lotus F1 Team (@Lotus_F1Team) 25 Octobre 2015

Le couperet tomba sans surprise : face à la dégradation sensible des conditions, le début de la Q3 était reporté de dix minutes. Comme les conditions ne s'amélioraient toujours pas, avec une course toujours prévue dans quatre heures, soit le minimum réglementaire exigé par la FIA, une annulation de la Q3 devenait de plus en probable. A 10h04, heure locale, l'annonce était faite : la FIA, sagement, annula la Q3.

C'était par conséquent l'ordre de la Q2 qui décidait de la grille de départ. Nico Rosberg avait donc bien fait de pousser jusqu'au bout en Q2 et s'offrait une troisième pole consécutive. Lewis Hamilton, 2ème, aura derrière lui une troisième ligne 100 % Red Bull. Les Force India partiront 5ème et 6ème, puisque Sebastian Vettel, 5ème temps, écopera comme attendu d'une pénalité de 10 places pour changement de moteur. Même sanction pour Kimi Raikkonen.