F1. Alain Prost n’est pas devenu « le Professeur » par hasard : le Français disputait ses courses avec le plus grand discernement et une intelligence indéniable. De plus, jamais un pilote n’était allé aussi loin dans la mise au point de ses monoplaces. Le Français cherchait le plus infime des détails qui pouvait faire la différence et savait se souvenir des points essentiels, ce même des années après.
Ainsi, les anecdotes illustrant la personnalité et/ou la réussite d’Alain Prost durant sa carrière de pilote sont légion. Retour sur 10 moments avec le commentaire du Professeur lui-même [Source principale « Maître de mon destin », Michel Lafon, 1988]
→Karting, 1972-1975. Après s’être pris d’affection pour la discipline, qui n’était pas encore l’école incontournable qu’elle est aujourd’hui, Prost commença déjà à s’investir au maximum. Il n’hésita pas à économiser sur à peu près toutes les sorties prisées des jeunes de son âge histoire de s’acheter un premier karting et un premier moteur pour se faire la main et obtenir de premiers résultats. Il réédita l’expérience pour une plus grosse somme mais pour un meilleur châssis et finit par vivre de sa passion après coup, non sans devenir distributeur officiel pour quelques régions de la SOVAME, une entreprise qui importait les meilleurs châssis et moteurs de la discipline. Le tout non sans échanger quelques coups à cause d’un adversaire peu sportif..
« Un équipier de Goldstein [quatre fois champion du Monde de karting] m’attendait pour me faire un sale coup. Malgré toutes mes précautions, il est parvenu à me pousser en tête-à-queue. Le temps de descendre du kart, de le repousser, Goldstein est revenu juste derrière moi […]. Dans le dernier virage à droite, il m’a mis un énorme coup de pare-chocs m’expédiant à l’extérieur et m’a passé […]. Pendant le tour d’honneur, il m’a attendu, me tendant le bras pour me serrer la main comme il est de coutume en kart. […] Mon sang n’a fait qu’un tour, je n’ai pas hésité une seconde, je l’ai percuté à pleine vitesse et je suis descendu du kart pour lui casser la figure. Le Belge me dépassait de deux têtes mais j’ai quand même réussi à lui en coller une bonne, son nez s’en souvient encore ».