L'application du nouveau format de Qualifications : le couac
Décidé à la hâte au début du mois de Mars, les acteurs de la Formule 1 inauguraient ce matin le nouveau système de Qualifications. Sa mise en pratique, qui a notamment tué le suspens en fin de Q3 est véritablement à revoir.


Vous les avez suivies sur notre site, les Qualifications ont subies un véritable toilettage à l'aube de cette saison /f1/actualite/20782-qualifications-australie-la-q3-part-en-quenouille-hamilton-poleman-.html. Afin d'étaler le suspens sur la durée des trois séances et de voir les voitures plus souvent en piste, l'écrémage est désormais fait à intervalle régulier au cours de Q1, Q2 et Q3, toutes les 90 secondes, après un laps de temps donné en fonction de la durée de chacune de ces sessions.
First #Quali session of /f1/actualite/20782-qualifications-australie-la-q3-part-en-quenouille-hamilton-poleman-.html coming soon
0600 UK
0700 CET
1700 LocalHere's another look at the new format#AusGPpic.twitter.com/nud28oi32b
— Formula 1 (@F1) March 19, /f1/actualite/20782-qualifications-australie-la-q3-part-en-quenouille-hamilton-poleman-.html
Le rappel des faits.
Face à ce système, des écuries ont naturellement manquées d'optimisation au moment de la première mise en pratique. Avec une telle procédure, il fallait être au bon endroit au bon moment. Dès la Q1, des équipes se sont faites piéger sur le plan de la stratégie.
Pour la première séance de Qualifications de son histoire, l'équipe Haas a semblé évoluer comme sous l'égide de l'ancien système, Romain Grosjean et Esteban Gutierrez terminant à plein régime leur tentative... alors même qu'ils étaient déjà tombés sous le joug de l'élimination ! Mais, et chose plus étonnante, l'équipe Red Bull, pourtant quadruple Championne du Monde, n'a pas su non plus renvoyer à temps Daniil Kyvat. Las, le Russe a dû mettre pied à terre sans même pouvoir défendre ses chances.
Mais le cœur du problème de ce nouveau système résida dans le déroulement de la Q3. Tout se joua en fait lors du premier relais des pilotes, lors des six premières minutes de la séance. Face à la durée de vie des pneus Pirelli, les pilotes se devaient de toute façon de repasser après trois tours par les stands pour chausser un nouveau train de pneumatiques, la performance n'étant plus au rendez-vous.
Cependant, le chrono continuait lui de tourner, éliminant ainsi les pilotes les uns après les autres... depuis leurs garages, sans même qu'ils ne puissent améliorer quoi que ce soit ! L'intervalle donné des 90 secondes entre chaque élimination était en fait trop court pour remonter en piste et réaliser un nouveau temps.
Le coup de grâce a été donné par l'équipe Ferrari, qui ne renvoya pas en piste ses deux pilotes pour effectuer un deuxième relais. Au final, seules les deux voitures Mercedes restaient en piste... à sept minutes de la fin, alors que quatre autres voitures pouvaient encore tourner ! A deux minutes de la fin, les deux Mercedes étaient déjà rentrées dans le parc fermé, Lewis Hamilton pouvait faire le show dans la pit-lane, alors que l'on attendait sur les 5,303 kilomètres du circuit.
Réactions des acteurs : entre colère, frustration et dépit.
La frustration était grande au moment des réactions d'après-séance. À chaud, Romain Grosjean n'a pas caché sa colère au micro de Canal+ : «Je déteste le nouveau format ! Je me fais éliminer alors que j'étais pourtant en avance sur mon temps lors du dernier tour lancé. Ce n'est pas plaisant pour nous dans la voiture. » Même le placide Kimi Raikkonen a confié que cette fin de Qualifications très étrange «n'était guère excitante pour une première séance d'une saison ».
Dans cette optique, Christian Horner tient carrément à présenter ses excuses aux fans. Ce cirque n'a pas non plus été du goût du grand argentier de la Formule 1. Absent à Melbourne, Bernie Ecclestone a néanmoins suivi la séance. Se confiant quelques instants après la 50ème Pole-Position de la carrière de Lewis Hamilton, « Mr.E » a estimé que ce nouveau format de qualification était « absolument nul. J'ai regardé la séance mais je dois dire que je n'étais pas emballé par ce format dés que celui-ci a été promulgué ». Sarcastique, il ajouta même : « La seule chose intéressante avec ce format est qu'il peut éliminer plus facilement les voitures rapides, ou bien permettre à des pilotes mal intentionnés de créer la confusion. »
« Par-dessus tout, nous devons nous excuser pour ce triste spectacle. Ce que nous avons vu aujourd'hui n'est pas bon pour la Formule 1. » Même son de cloche chez Niki Lauda qui estime que cette décision (de changer le système de Qualifications) est la pire qui ait été prise en Formule 1 !
"People can make mistakes. This [qualifying] is a big mistake." – Niki Lauda. #AusGP#F1pic.twitter.com/0bAwZ8h9VR
— Mobil 1 The Grid (@grid1tv) March 19, /f1/actualite/20782-qualifications-australie-la-q3-part-en-quenouille-hamilton-poleman-.html
Au-delà de la déception, c'est même de la fatalité qui dominait chez la plupart des pilotes, Sebastian Vettel en tête: « Je ne vois pas pourquoi tout le monde s'étonne. Nous savions ce qui allait se passer avec un tel système. Cela s'est passé. Je ne pense que cela soit très excitant, notamment pour les gens dans les tribunes. Ils veulent voir les pilotes pousser à leur limite à la fin de la session, au moment même où l'état de piste est le plus intéressant. »
Les avis ont été unanimes pour décrier ce nouveau système, même par des acteurs qui ne sont plus directement impliqués dans le sport, comme Alain Prost.
Nouveau format de qualifs #F1 horrible.Personne ne pense à ce qui est bon pour la F1
— Alain Prost (@Prost_official) 19 mars /f1/actualite/20782-qualifications-australie-la-q3-part-en-quenouille-hamilton-poleman-.html
En guise de premier bilan : il y a donc le feu dans la maison de la Formule 1. Malgré une intensité plus étalée en piste en Q1 et Q2, les pilotes ont paradoxalement moins d'atouts dans leurs manches pour améliorer leurs performances, rapidement piégés par l'implacable sélection des 90 secondes.
Le paradoxe est immense : un nouveau format censé innovant a été adopté à la va-vite alors même qu'il n'est pas adapté à la Formule 1 actuelle, et notamment aux cahiers des charges pneumatiques imposés aux fragiles Pirelli.
Au-delà des perspectives positives ou négatives d'un tel système, nous sommes en droit de nous demander : comment a pu t-on en arriver là ?
La c'est super confus ce ne sont pas ceux qui font les meilleurs temps qui se classe le mieux, avec un tel système les écuries ne vont finir par ce concentrer que sur la course si c'est la position sur la grille ressemble a une loterie.
Le passage a 12 minutes pour la Q3 l'an dernier était une bonne chose car les pilotes étaient sur de pouvoir faire deux tentatives.
Le spectacle reviendra quand les pneus seront meilleurs, actuellement la degradation est tellement importantes qu'ils pensent qu'a les sauvegarder au maximum pour la course. Meme en qualif du coup ils ont peur d?être trop agressif.
A un tel niveau d'incompétence, la moindre des choses est que les coupables soient virés ou mieux, démissionnent.
Je salue Ferrari pour avoir infligé l'ultime camouflet en ne reprenant pas la piste pour rien, c'était le coup de poignard final. On se serait presque cru à l'assassinat de Jules César...
Cette histoire restera comme une méchante tâche dans l'histoire de la F1, en particulier pour ses instances dirigeantes dont l'incurie a été révélée au grand jour. Niki Lauda a clairement indiqué que FIA et FOM manigançaient dans leur coin, tout le monde a compris qu'il ne parlait pas que de cette histoire de format de qualifs. Si les gens commencent à parler, c'est que la pilule a vraiment du mal à passer !
J'ai du mal à croire que Bernie ait vraiment été contre cette proposition, lui qui réclame toujours plus de spectacle. S'il y es pour quoi que ce soit, il devrait dégager. S'il a vraiment lutté contre, il devrait dégager quand même pour n'avoir pas été plus efficace.
Bon, le système ne sera probablement pas supprimé mais plutôt bricolé encore plus. Si ça peut aboutir à un truc qui marche, pourquoi pas. Mais la façon d'agir, elle, est totalement inacceptable. On peut maintenant dire et faire n'importe quoi en F1 tout le monde vote oui !!!
Tous des malades...