États-Unis : Un rodéo sur quatre roues à Austin

« Parmi toutes les nouvelles pistes, COTA est celle que j'apprécie le plus. C'est un tracé vraiment sympa pour piloter car il y a de tout : des virages à haute et basse vitesse, des grandes lignes droites, ce qui rend les dépassements plus faciles. J'aime également Austin, c'est une ville vraiment sympa avec de très bons restaurant et une atmosphère géniale durant tout le week-end de course.»

Bernie Ecclestone ne s'attendait pas à moins que ces déclarations de Felipe Massa lorsqu'il a fait revenir la Formule 1 sur le sol américain. Pourtant, l'histoire d'amour entre la discipline reine du sport automobile européen et les États-Unis n'a pas été très facile ces dernières années.
Après l'échec d'Indianapolis au début des années 2000, la Formule 1 se devait de revenir en force chez les ricains et le Texas ne pouvait pas être un meilleur endroit pour cela. L'ambiance dans la ville d'Austin et autour du circuit contribue également à ce succès populaire qui fait même rêver Ecclestone d'un autre rendez-vous sur le "Nouveau Monde".

Six circuits pour un Grand Prix

Sauriez-vous citer les 6 tracés qui ont accueilli le Grand Prix des États-Unis dans l’histoire de la Formule 1 ? Allez, on vous donne la réponse : Sebring (1959), Riverside (1960), Watkins Glen (1961-80), Phoenix (1989-91), Indianapolis (2000-07) et bien sûr Austin depuis 2012.
D'autres pistes comme Long Beach (1976-83), Las Vegas (1981-82), Detroit (1982-88) et Dallas (1984) ont également accueilli la Formule 1, mais jamais sous la dénomination de "Grand Prix des Etats-Unis".

En quatre éditions, seulement deux pilotes, encore actifs, se sont imposés sur le COTA. Il s'agit de Lewis Hamilton, en 2012, 2014 et 2015 et Sebastian Vettel en 2013. A noter que le Grand Prix des États-Unis 2007 a été la première course de l'Allemand en Formule 1. Il marquera ainsi son premier point en course en accrochant la 8ème place au volant d'une BMW-Sauber, en remplacement d'un Robert Kubica blessé après son accident impressionnant lors de la manche précédente au Canada.

Enjeux : La 10ème pour Rosberg ?

Si 33 points séparent maintenant les coéquipiers et non moins adversaires Mercedes, la lutte pour le titre devrait nous tenir en haleine jusqu'au dernier tour à Abu Dhabi, en tout cas nous l'espérons pour le spectacle. Nico Rosberg affiche une forme et une compétitivité remarquable depuis la reprise en Belgique et le pilote allemand n'a laissé filé qu'une seule des cinq dernières victoires en Malaisie, contre sa volonté. A l'inverse il semble manquer un petit quelque chose à Lewis Hamilton depuis le retour de la trêve estivale, lui qui n'a plus gagné depuis Hockenheim, en plus de la malchance qui l'a frappé à Sepang alors qu'il menait aisément les débats en Malaisie.Le Britannique est un peu sur ses terres à Austin, depuis le retour d'une manche américaine au calendrier, il s'est imposé par trois fois sur les quatre éditions sur le tracé des Amériques mais il devra surpasser ses faiblesses au départ. Mais Nico Rosberg balaie les statistiques depuis plusieurs étapes, s'imposant pour la première fois de sa carrière à Singapour et au Japon et c'est maintenant un dixième succès cette saison qui miroite pour l'Allemand.

Derrière l'équipe championne en titre, Red Bull a marqué le pas sur Ferrari et pointe avec 50 longueurs d'avance, faute à un manque de compétitivité de la Scuderia en cette deuxième partie de saison, là où l'équipe autrichienne a su se rapprocher et même profiter d'un nouveau déboire de Mercedes pour remporter le Grand Prix de Malaisie. Daniel Ricciardo n'est mathématiquement plus en course pour le titre mais des quatre hommes il reste le plus performant. Kimi Raïkkönen n'a plus que 5 points de plus au championnat sur Vettel et Verstappen mais le Finlandais est le plus régulier depuis l'Italie avec quatre pieds de podium et une 5ème place au Japon. Sebastian Vettel et Max Verstappen sont coude-à-coude au championnat et semblent accuser le coup ces dernières semaines, l'Allemand a commis une bourde à Sepang et le Néerlandais revient à la lutte pour le podium après quelques semaines en retrait suite à ses frasques en Belgique.

Véritable juge de paix, le circuit de Suzuka a vu Force India prendre les devants sur Williams et l'écurie indienne a maintenant 10 unités d'avance sur l'écurie britannique. Au championnat Pilotes, Bottas et Pérez bataillent pour la 7ème place derrière les ténors tandis que Hulkenberg et Massa se concentrent sur la 9ème place. A Suzuka, Nico Hulkenberg a déposé Valtteri Bottas à la chicane Casio, lâchant un sarcastique "A plus tard" à la radio à destination du Finlandais. Le circuit des Amériques privilégie davantage le châssis et l'aérodynamique avec un premier et un dernier secteur sinueux, Williams devrait être plus en difficulté que Force India.

Après un anonymat des plus total malgré un Grand Prix du Japon à la maison pour Honda, McLaren doit retrouver le chemin du top 10 si elle veut continuer à espérer une montée en puissance pour la saison prochaine. L'évolution moteur entrevue en Malaisie et installée au Japon semblait donner satisfaction, l'écurie de Woking devrait être aux affaires à Austin, l'année dernière Jenson Button avait décroché la 6ème place grâce aux conditions pluvieuses.

A la porte des points chaque weekend, Haas, Toro Rosso et maintenant Renault s'affrontent pour récupérer le potentiel point de la 10ème place. A ce jeu, Renault est sorti vainqueur en Malaisie alors que Haas termine toujours à la fatidique 11ème place. Toro Rosso affiche moins de compétitivité mais la 9ème place de Kvyat à Singapour ne doit pas être oubliée, d'autant plus que l'écurie américaine Haas connait des problèmes sur le point de la fiabilité qui la handicape pour être un candidat sérieux aux percées dans le top 10.

Du côté de nos pilotes tricolores, Romain Grosjean aura à cœur de faire bonne figure au Grand Prix à domicile de son équipe après un bon weekend au Japon dont il s'est dit très content malgré l'absence de point à la clef. Après plusieurs weekends difficiles pour le Suisse, les nuages ont l'air de s'écarter maintenant au-dessus de sa tête. Haas devrait tout faire ce weekend pour lui donner l'opportunité de se battre pour des points.Esteban Ocon s'installe quant à lui de plus en plus au sein de Manor et si la tournée Asiatique n'a pas été facile pour lui, il en ressort globalement vainqueur face à Pascal Wehrlein. Après un raté à Singapour le Français s'est qualifié devant son coéquipier en Malaisie et au Japon et a terminé devant au Japon. L'occasion a été manquée en Malaisie en raison de deux pénalités pour excès de vitesse dans les stands (dont on ne sait pas si elles sont imputables au Français ou à son limiteur de vitesse).

Pour (vraiment) tout savoir…

Comment évoquer le Grand Prix des États-Unis sans parler de l'édition 2005 sur la piste d'Indianapolis ? Resurfacée pour l'occasion, le fameux "banking" avait été le théâtre d'une sortie de piste de la Toyota de Ralf Schumacher lors des essais consécutive à l'éclatement d'un de ses pneumatiques Michelin. Impossible de garantir la sécurité des pilotes suite à cet accident, le manufacturier de pneumatiques français avait exhorté les équipes chaussées par Bibendum de se retirer de la course si l'aménagement d'une chicane de fortune n'était pas fait dans ce virage.
La FIA et la direction de course n'ayant pas voulu se soumettre à ces desiderata, les 7 équipes concernées sont entrées aux stands à la fin du tour de formation, laissant les Ferrari, les Jordan et les Minardi se classer, dans cet ordre, à l'issu d'une course qui représente à ce jour un des plus gros loupé de la Formule 1.

Habitué à exercer la fonction, Mark Blundell sera le commissaire pilote ce weekend au COTA. Le Britannique a battu le pavé de la F1 entre 1991 et 1995, roulant pour Brabham, Ligier, Tyrrell et McLaren, il a goûté au champagne du podium par trois fois lors de son passage dans la catégorie reine. En 1992 il ne roula pas en F1 et participa aux 24H du Mans, édition qu'il remporta au volant de la Peugeot 905 Evo 1B, lors de l'édition de 2003 il termina 2ème au volant de la Bentley Speed 8. Il revêtit la fonction de commissaire pilote pour la première fois en Espagne lors de la saison 2011, Grand Prix qui a vu la victoire sur le fil de Vettel face à Hamilton pour 6 dixièmes.

Du côté des pneumatiques, les super-tendres à bandes rouges refont leur apparition auprès des tendres et des mediums. L'usure des pneumatiques ne se veut pas excessive sur le tracé texan, les stratégies seront à 2 ou 3 arrêts pour venir à bout des 56 boucles du Grand Prix, comme ce fut le cas sur piste sèche lors de la saison 2014.

Vous pouvez retrouver les choix individuels des pilotes ci-dessous

#TiresAndStripes! We're off to the @circuitamericas for the #USGP! https://t.co/NLU1GsdhBn. #F1pic.twitter.com/FQ5bIA3wrM

— Pirelli Motorsport (@pirellisport) 17 octobre 2016

S'agissant des zones de DRS, elles sont placées, sur la ligne droite reliant les virages 11 et 12 avec une zone de détection avant l'épingle du virage 11, ainsi que sur la ligne de départ-arrivée avec une zone de détection à la sortie du virage 19, avant-dernier de la boucle.

Du côté du ciel, la pluie de l'édition 2015 devrait être à mille lieux ce weekend. Le soleil dominera les débats et les températures avoisineront les 25-30°C tout le weekend, laissant place au bon déroulement des séances.

N'oubliez pas le programme TV !

Comme il est coutume de l'autre côté de l'Atlantique, les horaires des séances seront en fin journée pour nous spectateurs européens.

Canal + propose également une grille un petit peu plus compliqué que d'accoutumé pour suivre toutes les séances. Notez bien sur vos agendas toutes les modifications : la course sera à suivre non pas sur Canal+ mais sur Canal+Sport !