F1. Véritable diamant ou opportuniste génial, les avis divergent sur Daniel Ricciardo. Au volant de sa Red Bull, l’Australien grimpe souvent sur des podiums et remporte des victoires inattendues. Alors le natif de Perth est-il vraiment à la hauteur de ses résultats ?
Avec sa victoire acquise dans les rues de Bakou courant juin et du haut de ses sept podiums en quatorze Grands Prix, Daniel Ricciardo pointe à une flatteuse quatrième place au championnat du monde des pilotes, devant Kimi Raikkonen.
D’un simple point de vue mathématique, l’Australien lamine son malheureux coéquipier Max Verstappen, seulement sixième du championnat, avec quasiment une centaine de points de retard !
Pourtant, en se penchant plus précisément sur leurs performances respectives en qualifications, seul véritable élément de comparaison de vitesse entre deux équipiers, le Néerlandais prend la main avec dix confrontations à son avantage depuis le début de la saison. Ricciardo n’aura donc devancé qu’à quatre reprises son encombrant équipier, laissant en moyenne ce dernier le dominer de quelques trois dixièmes de seconde.
Mais voilà, les résultats en course sont nettement à l’avantage de l’Australien qui enchaine les bonnes performances pendant que Verstappen se fourvoie entre accrochages et problèmes mécaniques récurrents.
Et c’est peut-être justement là que se fait la différence : sur l’expérience et le style de pilotage. Attaquant né, le Néerlandais peut parfois prendre tous les risques pour essayer d’avoir un résultat flatteur. Une approche qui porte ses fruits sur un tour lancé en qualifications mais qui peut être plus problématique dans un peloton resserré de monoplace comme cela a pu être le cas en Espagne ou à Singapour cette année, même si la faute ne lui est pas toujours imputable. A moins ménager sa monture, le risque est bien réel de ne pas terminer la course. Les ennuis de moteur ou de freins de Verstappen ne seraient-il pas la conséquence de son style de pilotage moins souple que celui de son équipier ?
Toujours est-il que Ricciardo n’a connu que trois abandons cet année et notamment celui du à un accrochage…avec Verstappen, dans le premier tour du Grand Prix de Hongrie. Un problème de boite de vitesse en Australie et des soucis de freins en Russie ne lui auront pas permis de franchir la ligne d’arrivée de ces deux courses. Hormis ces légers contre temps, le souriant pilote Red Bull n’aura pas fait moins bien qu’une cinquième place à Bahreïn et en Grande-Bretagne.
Mais quand l’Australien doit s’employer pour aller chercher un résultat en piste, il n’hésite pas non plus à se cracher dans les gants et à offrir au public un de ses dépassements dont il a le secret, comme lors du Grand Prix d’Italie qu’il terminera à la quatrième place grâce à sa manœuvre sur la Ferrari de Kimi Raikkonen.