Grosjean : « Il faudrait avoir des échappatoires en ligne droite »
F1. Romain Grosjean est arrivé à Barcelone une semaine et demie après sa terrible désillusion à la fin du Grand Prix de Bakou. Le soutien reçu, tant à l’usine qu’à la maison, l’a aidé à surmonter cette épreuve.
Quasiment deux semaines après, il préfère en rire : « Vous pouvez y aller, ça fait une semaine que je me fais chambrer ! » Mais être parti à la faute sous régime de voiture de sécurité est clairement une épreuve dans la carrière de Romain Grosjean, qui est déjà parti à la faute là où on ne s’y attendait pas. On peut se rappeler du tour d’installation lors du Grand Prix du Brésil 2016, où il avait terminé dans les barrières sous un déluge. Dans le paddock de Barcelone, il s’esclaffe ainsi : « De manière générale, ce sont les lignes droites mon problème ! » Il évoquait même, dans un grand sourire, qu’il faudrait mettre des échappatoires en ligne droite pour qu’il n’ait plus ce genre de problèmes.
Il n’esquive néanmoins pas les questions sur le sujet et reconnait volontiers son erreur : « C’est certainement l’une des pires erreurs à faire mais heureusement il y a un grand prix qui vient. On se remet de tout. C’est sûr que sur le moment, c’est extrêmement dur et ça pique. Maintenant ça reste du sport et j’ai de la chance d’avoir une famille qui m’attendait à la maison et qui était très contente de me revoir. Ça change les idées. »
Le fait qu’il ait soutenu ses mécaniciens, désespérés après leur double erreur lors des arrêts aux stands de Melbourne, a certainement contribué au soutien reçu à l’usine. Ainsi dès le lundi, il se présentait au quartier général pour une séance de simulateur et son ingénieur commençait alors par : « Alors tu veux qu’on s’entraîne à chauffer les pneus ? » Evidemment, il n’est pas resté insensible aux critiques sur les réseaux sociaux : « Ça fait partie de notre métier. On y trouve des gens qui vous assassinent et d’autres qui vous soutiennent. C’est comme partout. »
Pour le pilote français, qui dispute septième saison complète, l’important est que sa voiture affiche un niveau de performance prometteur pour le reste de la saison : « Le principal est d’avoir une bonne voiture. Il vaut mieux avoir une bonne voiture, d’avoir eu un peu de malchance et de faire des petites erreurs et pas avoir de point que d’avoir une mauvaise voiture et avoir bénéficier de grosses circonstances et de chance pour marquer des points. »
Par contre, l’une des problématiques identifiées par le pilote et Haas est que le changement de réglementation prévue pour l’an prochain, où les ailerons avant seront simplifiés pour faciliter les dépassements. Louable pour le spectacle en piste, cela impose de revoir l’ensemble de l’aérodynamique de la voiture, ce qui a nécessairement un impact sur le programme de développement de cette saison : « Ça ne nous arrange pas vraiment pour nous qui sommes une petite équipe. On comptait développer cette voiture jusqu’à la fin et avoir une voiture 2019 dans la continuité. Maintenant avec ce changement de réglementation, ce n’est pas idéal. Il va falloir qu’on choisisse quand on va se concentrer sur le futur. »
A l’heure actuelle, Haas a décidé de ne pas apporter de grosses évolutions à Barcelone, contrairement à d’autres équipes. Mais il se rassure avec le fait qu’il y a rarement une formule magique qui débloque tout sur une course : « C’est comme pour le début de saison. Il y a ceux qui disent qu’ils arriveront à Melbourne avec une toute nouvelle voiture. Si c’était le cas quel est l’intérêt d’aller en essais hivernaux ? »
Il se montre confiant pour l’avenir et espère retrouver une part de chance qui lui échappe depuis le début de saison.
De notre envoyé spécial à Barcelone.
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