Charles Leclerc de nouveau dans les points à Barcelone

Voilà une habitude que voudrait bien adopter Charles Leclerc : célébrer des points à la fin d'un Grand Prix de F1. Pour quelqu'un qui a enchaîné les victoires ces deux dernières saisons en GP3, puis en F2, ces points successifs ont quasiment le goût d'une victoire.

D'autant plus que celui obtenu avec la dixième place à Barcelone arrive au bout d'une course tout en opportunisme du Monégasque. En effet, il est parvenu à tirer son épingle du jeu lors du chaos provoqué par le tête-à-queue de Romain Grosjean dans le premier tour : alors qu'il était 14ème sur la grille, il pointait ainsi à une très belle neuvième place à la fin du premier tour. Avant le départ, il s'avait que c'était une phase essentielle de l'épreuve, comme il a pu nous le dire dans le motorhome après l'arrivée : « Autant à Bakou, il fallait survivre les premiers tours, rester sur la piste et éviter les murs, autant ici il faut tout donner sur le premier tour car c'est très dur de doubler sur cette piste. »

Il a ensuite dû faire face à la pression incessante du local de l'étape, Fernando Alonso. Mais cela n'a pas plus impressionné que cela le jeune pilote : « Une fois que tu baisses la visière, tous les pilotes deviennent des tueurs et moi c'est pareil. C'est un pilote comme un autre. La seule chose qu'on veut, c'est garder l'autre pilote derrière. Après quand c'est un pilote expérimenté comme Fernando, c'est moins facile... » Celui-ci est parvenu à trouver l'ouverture lorsque la course a repris ses droits, juste après l'intervention de la voiture de sécurité virtuelle. Voilà un des éléments sur lequel il doit encore apprendre un peu, comme il le reconnait volontiers : « Ca reste assez nouveau pour moi ces VSC. En F2, j'avais un limiteur et j'appuyé sur le bouton quand le drapeau passait au vert. Ici c'est un peu différent car il faut toujours être à la limite de l'écart de temps. J'avais pas mal de choses à faire sur le volant et je n'ai pas vérifié cet écart. Et en fait, j'étais trop lent et il est passé. »

Sur la fin de la course, il a également fait face au retour en grande forme de Sergio Perez, parti sur une stratégie à deux arrêts pour compenser une 15ème place sur la grille. Le Mexicain a ainsi fait parler ses gommes tendres fraîches face aux mediums usagés du pilote au numéro 16 : « J'ai été un peu trop optimiste en début de second relais avec les mediums. J'avais Sainz en point de mire et j'ai un peu trop attaqué. A la fin, je n'avais vraiment plus de pneus et il fallait survivre jusqu'à l'arrivée. C'est ce que j'ai fait et on marque un point. C'est donc très positif. »

Cela le laissait donc en dixième position, synonyme d'un point précieux pour l'équipe. Une performance à laquelle ne s'attendait pas forcément son directeur, Frédéric Vasseur : « Vendredi en arrivant ici, je ne pensais pas que nous marquerions un point. Pour nous, c'est une superbe performance pour nous de marquer un point ici. » Mais il voit également le verre à moitié vide en se disant qu'il y avait peut-être encore mieux à aller chercher.

Le capital confiance du pilote est donc à son maximum alors que son épreuve à domicile se profile déjà. Paradoxalement, il y a assez peu d'expérience pour n'y avoir roulé que l'an dernier en F2 : « C'est un rêve depuis tout petit. Je l'ai fait l'année dernière en F2 mais là ça va être incroyable. ». Mais c'est un circuit de pilotes, où le potentiel mécanique de la voiture fait moins la différence. Ce qui ouvre la perspective de nouveau rentrer dans les points...

De notre envoyé spécial à Barcelone