Exclusif - Adrien Paviot (TF1) : « le dispositif reste simple pour l'instant, nous voulons produire une couverture sérieuse »
F1. Il est la nouvelle voix française de la Formule 1... en clair ! À 33 ans, Adrien Paviot a été choisi par TF1 pour commenter les Grand Prix, à l'occasion du grand retour de la première chaîne dans le paddock. Nous l'avons rencontré à Monaco, au sein de l'hospitalité Red Bull.
Adrien Paviot attend sereinement 15h10 ce dimanche. Il faut dire que l'homme est rodé. Commentateur depuis une petite dizaine d'années, le natif de Tours sévit actuellement au micro d'Eurosport pour la Formule E. Sacré champion de France en 2004 à l'occasion de la coupe de France FFSA, le natif de Tours a même un joli passé de pilote. Il a ainsi affronté Lewis Hamilton, Sebastian Vettel et Nico Rosberg lors des championnats d'Europe de karting.... rien que ça ! En dehors de son travail de journaliste, Adrien Paviot dessine aussi les casques de nombreux pilotes, dont ceux du plateau F1. L'homme connait donc le milieu comme sa poche. Pour l'accompagner en cabine, Adrien Paviot sera accompagné de Jean-Eric Vergne, ancien pilote de Formule 1 (58 Grands Prix disputés entre 2012 et 2014), actuel leader de la Formule E, à trois courses du dénouement. Une belle histoire pour les deux hommes : "JEV" est passé par l'écurie de Formule Renault... alors détenue par le père d'Adrien Paviot ! Devant un volant ou un micro, le nouveau commentateur de la première chaîne est en tout cas à son aise.
Adrien, comment vous sentez-vous à moins de 24h de la course ?
« Je suis prêt. Il y a beaucoup de personnes bienveillantes qui m'ont entouré à TF1, comme Grégoire Margotton ou Denis Brogniart. Ils m'ont donné beaucoup de conseils dans l'approche de mes commentaires. Aussi, je suis accompagné par l'équipe d'Auto-Moto, qui diffusera l'émission depuis Monaco dimanche matin. Et la plupart des journalistes de TF1 présents à Monaco connaissent déjà très bien le paddock... C'est comme entrer dans une nouvelle école, avec une bande de camarades, qui connait déjà les élèves. Il y a une très bonne ambiance. »
Quel sera le dispositif d'avant-course et d'après-course sur la chaîne ?
« Nous commencerons par une émission de présentation, qui ne s’appellera pas F1 à la Une. Elle commencera à 14h50 avec Marion Jollès Grosjean sur la grille et Pierre Gallacio dans les stands. Pour l'après-course, nous diffuserons le podium mais il n'y aura pas d'émission de débrief'. Il y a derrière une émission comme 7 à 8 Life qui fonctionne très bien, on ne peut pas empiéter dessus. On nous donne déjà une place. TF1 revient sur la Formule 1 après 5 ans d'absence... chaque chose en son temps, nous avons trois ans ! »
« Ce Grand Prix est une rampe de lancement pour les suivants, dont le Grand Prix de France. »
#TF1 à #Monaco toute cette semaine pour vous préparer un super #Automoto dimanche en immersion 👍🏎pic.twitter.com/LYN7sOWiqw
— Pierre Gallaccio (@PierreGallaccio) 23 mai 2018
Quelle est la vraie force du dispositif sur TF1 ?
« Tout simplement de proposer la F1 en clair aux téléspectateurs ! Nous n'avons pas la prétention d'écraser tout le monde en terme de dispositif. On veut juste faire les choses proprement et efficacement. Je suis arrivé Mercredi sur le paddock, je ne peux pas dire qu'il me manque des informations ! »
Combien de publicité par course ?
« Je n'ai pas le chiffre exact mais l'idée, c'est d'en faire un peu plus sur Monaco pour en mettre un peu moins sur le Grand Prix de France. C'est une volonté mais elle n'a pas encore été confirmée par la chaîne à ce jour. Nous allons miser sur les nombreuses interventions de la voiture de sécurité. Nous sommes évidemment désolé mais c'est encore la seule option viable pour proposer de la Formule 1 en clair. »
Avez-vous procédé à beaucoup de répétitions avec Jean-Eric ?
« On a commenté le Grand Prix d’Azerbaïdjan ensemble à blanc pour s’entraîner, ça s'est très bien passé. On va aussi commenter les Qualifications ensemble pour vérifier que la cabine marche bien. L'alchimie fonctionne avec "JEV", je le depuis ses débuts en Formule Renault en 2007 et je dessine ses casques depuis un an et demi. Il est dans un cercle vertueux en tant que pilote : il est à deux doigts du titre en Formula E, il gagne aussi en Endurance. Il est vraiment en confiance et c'est une chose très importante, même pour ses commentaires. »
« J'ai une confiance aveugle dans ce que proposera Jean-Eric en tant que consultant. »
Notre interivew est interrompue quelques instants... par Franck Montagny, qui s'arrête pour saluer Adrien Paviot. Ce dernier enchaîne avec cette double confidence : « Franck est mon idole de jeunesse. J'ai même commencé les designs de casque en gagnant un concours pour dessiner le sien ! »
Reprenons... à quel point votre expérience de pilote vous aide dans vos commentaires ?
« Je vais peut-être voir qu'il se passe quelque chose plus facilement en piste, ce qui va lancer Jean-Eric dans son analyse. »
Vous avez eu une carrière honnête de pilote... À quel moment s'est fait la bascule ente le fait de passer au pilotage au journalisme ?
« J'ai vite vu quand Romain m'a mis des "grosses branlées" en Formule Renault (rires) ! Mais plus sérieusement, je n'ai jamais eu d’amertume par rapport à ça : j'étais autant attiré par le pilotage que par les médias. »
Est-ce qu'il y aura des différences dans vos commentaires par rapport à ce que peut proposer Canal+ ?
« Je pense que oui. Sur TF1, on doit rappeler les classements beaucoup plus souvent. Il faudra par exemple préciser aux spectateurs ce qu'est le Halo. Il va falloir entrer dans les détails sans pour autant écarter les spécialistes. »
« Sur TF1, nous n'avons pas la même cible de téléspectateurs que Canal+. Notre public sera plus large mais moins passionné. Nous devrons aussi séduire d'anciens fans : c'est un équilibre à respecter. »
À quel point la Formule 1 a un avenir sur les chaines en clair ?
« Elle en aura un tant que les nouvelles technologies vont dans le sens du véhicule de demain. Elle reste un spectacle au même titre qu'un match de football ou un Grand Prix moto. Elle peut encore faire rêver, plus qu'à une certaine période où les pilotes gagnaient avec un tour d'avance, comme avec Ayrton Senna ou Michael Schumacher. Il ne faut pas trop idéaliser et critiquer sans cesse le présent. Là, on a la chance d'avoir des courses disputées, avec beaucoup de vainqueurs différents. »
Merci Adrien pour cette interview... Quel est votre pronostic pour dimanche ?
« (Sans hésitation) Daniel Ricciardo ! Mais Vettel et Hamilton seront dans le match. Et nos trois français pourront jouer les points. J'aimerais beaucoup qu'Esteban (Ocon) et Romain (Grosjean) remontent la pente... »
De notre envoyé spécial à Monaco
