F1. Équipe historique du monde de la Formule 1, Williams est en train de vivre un véritable cauchemar en cette saison 2018. Une mauvaise histoire anglaise dont les premiers chapitres ont été écrits il y a quelques mois, et dont l’épilogue pourrait être douloureux.
Il était une fois un passionné de sport automobile, Frank Williams, natif d’une petite ville du nord de l’Angleterre qui a réussi à atteindre les sommets en partant de très peu, aidé de son pilote et ami, Piers Courage, qu’il perdra dans un malheureux accident lors du Grand Prix des Pays-Bas, à Zandvoort en 1970. Atteindre les sommets oui, mais à quel prix ? Les premiers titres de champion du monde de Williams seront obscurcis par le terrible accident de voiture de son fondateur qui le clouera pour la suite de sa vie dans un fauteuil roulant…Tous les ingrédients d’une histoire rocambolesque, faite de succès mais aussi de larmes, sont réunis depuis prés de 50 ans dans la vie de l’équipe britannique.
Chapitre I : Une équipe ancrée dans l’Histoire
Depuis la création de son équipe éponyme au sortir des années 60, Frank Williams aura donc connu des hauts et des bas en Formule 1. Rapidement championne en 1980 après quelques années d’apprentissage difficile, l’équipe britannique fera les beaux jours de la Formule 1 durant deux décennies, dans les années 80 et 90 avec plusieurs titres de champion du monde Pilotes et Constructeurs et avec les plus grands pilotes derrière son volant, d’Alain Prost à Ayrton Senna en passant par Nigel Mansell, Nelson Piquet ou Carlos Reutemann. Elle va cependant connaître une première période difficile après le titre de Jacques Villeneuve en 1997 et quelques victoires de prestiges grâce à Juan Pablo Montoya ou Ralf Schumacher où les podiums se feront de plus en plus rares et les succès exceptionnels, comme celui, opportuniste, de Pastor Maldonado en 2012 à Barcelone. Devenue une équipe de seconde zone, flirtant avec les 8ème ou 9ème place des classements Constructeurs, elle parviendra cependant à sortir la tête de l’eau avec l’arrivée d’un nouveau sponsor titre, Martini – et une livrée classieuse, pour retrouver son lustre d’antan, les podiums, les premières lignes mais toujours pas les victoires, malgré les efforts conjugués du vétéran Felipe Massa et de l’espoir Valtteri Bottas.
Sur cette belle lancée, l’avenir s’annonçait radieux pour Williams, mais un manque criant de financement et quelques choix hasardeux auront fait sombrer l’équipe dans les bas fonds du classement depuis trois saisons. Les chiffres parlent d’eux même : 257 points pour une 3ème place finale au classement des Constructeurs en 2015 contre seulement 4 points en 10 courses cette année et une piteuse dernière position au classement…
Quand le patriarche ne sera plus là, il en sera terminé de la belle histoire des artisans en F1. Il aura tenu longtemps le bougre !
Et puis, inexorablement, la F1 finira en ligue fermée, comme la NBA, avec des écuries triées sur le volet, qui auront probablement 3 voitures et des équipes bis, et qui se partageront le magot en proposant un spectacle écrit à l'avance et des courses encore plus truquées qu'actuellement. Cela fait des années que je le prédis et on y viendra.
3 voitures par écurie ? Je pense que Ferrari milite pour ! Vous imaginez, si Vettel et Raikkonen ratent Hamilton, il y aura encore un troisième larron pour le harponner !!! Le franco-suisse a peut-être une chance d'aller chez Ferrari dans ce cas ! Mais c'est bien la seule...
Piers Courage n'a, en fait, jamais couru SUR une Williams mais POUR Williams. C'est d'abord une Brahbam-Repco dépassée mais requinquée par un moteur Cosworth et un train arrière ad hoc qui apporte des performances correctes et surtout permet au futur Sir Frank d'apprendre son métier de gestionnaire d'équipe. Les finances sont faibles aussi, l'année suivante, lorseque De Tomaso se propose comme associé avec un châssis monocoque Dallara, Williams fonce. Mais la voiture n'est pas au niveau. Courage se tue. En 1971, retour à la case départ avec des March grâce à un sponsor : Politoys, fabricant de voitures miniatures... La voiture ne vaut pas grand chose dans l'équipe d'usine, alors, une équipe privée... Williams et Pescarolo, le pilote, font ce qu'ils peuvent mais les résultats sont mauvais.
La première "vraie" Williams naîtra en 1972 sous le crayon de Len Bailey et courra en 1973 sous le vocable "Iso-Marlboro". L'équipe ne vivote pas, elle végète et coule. Williams en revend 60% à Walter Wolf, un Canadien d'origine autrichienne. Cela va guère mieux, et les sous des 40% aidant, Frank est libre. Il repart sur de nouvelles bases avec l'ingénieur Patrick Head mais les résultats ne viendront vraiment qu'avec la manne saoudienne.
Pourquoi raconter tout cela ? Parce qu'une situation comme celle d'aujourd'hui, Williams en a connue... en pire !
L'homme n'est plus ce qu'il était physiquement. Si sa fille, Claire, ne trouve pas une solution financière d'association ou de cession, l'hypothèse d'une disparition n'est pas à écarter. Mais, techniquement, Williams n'est pas une écurie de seconde zone. Le châssis 2018 est sinon raté, du moins en-dessous du niveau atteint par tous ses rivaux. Cela veut dire que s'il faut faire un trait sur - au moins - la demi-saison, le potentiel existe pour 2019 quelle que soit la solution trouvée.
Kaltenborn chez Sauber a prouvé toute la compétence des femmes à la tête d'écuries en F1 et il a fallu que les repreneurs de l'équipe décident de s'en séparer pour que l'écurie change de braquet et soit métamorphosée en quelques mois. Certes, tout comme la Haas, la Sauber est désormais un clône de la Ferrari...
Il faut, ama, que Williams prenne la même décison, faute de quoi elle perdra, au mieux, son indépendance, au pire disparaitra du plateau à plus ou moins court terme.
A titre personnel, cela ne me ferait ni chaud ni froid, tant je n'ai jamais apprécié le management de Williams et Head et leur façon de traiter les pilotes.