Hamilton ralenti par des soucis de fond plat en course !
Les mécaniciens de Mercedes ont visiblement trouvé la cause du manque de rythme de Lewis Hamilton lors de ce Grand Prix d'Australie : des dégâts au niveau du fond plat de la W10 !


Étonnamment lent en course, Lewis Hamilton a en fait couru avec un handicap. Peu de temps après l'arrivée, son écurie a tweeté ce message : "Nous avons trouvé des dégâts sous le fond plat de Lewis, près du pneumatique arrière gauche." Une partie du fond plat a en effet été arrachée lors du Grand Prix !
Choc sur un débris ou sur un vibreur, l'origine de ces dégâts reste encore inconnue, mais elle explique d'ores et déjà le manque d'équilibre dont s'est plaint le quintuple champion du monde à l'arrivée, "pas heureux" de la situation.
UPDATE: We have discovered damage to Lewis' floor in the area just in front of the left-rear tyre. There is a chunk of the floor missing, but we are not 100 per cent sure why yet. #AusGPpic.twitter.com/Vp7nwJ9Pon
— Mercedes-AMG F1 (@MercedesAMGF1) 17 mars 2019
La question aussi à résoudre est de savoir si ce problème est intervenu dés le premier relais, terminé par un changement de gommes effectué dés le seizième tour, pour protéger la deuxième place face à Vettel, rentré une boucle plus tôt.
C'est à ce moment où l'on commença à observer le manque de rythme d'Hamilton, évoluant moins vite que Valtteri Bottas, plus rapide en gomme usée. Quoi qu'il en soit, jamais le pilote #44 n'a pu rattraper le pilote #77, le premier cité se contentant de gérer son avance sur un Verstappen plutôt insistant. Et cette pièce manquante du fond plat a aussi lésé Hamilton dans la bataille du meilleur tour, finalement remportée par son Bottas. Mais Hamilton a contribué au premier doublé de Mercedes en Australie depuis 2016. A l'époque, Nico Rosberg, son ancien voisin de garage, avait remporté la course, avant de devenir champion du monde huit mois plus tard.
✊The wins you don’t expect are the best kind! #DrivenByEachOtherpic.twitter.com/q3sZjBsNld
— Mercedes-AMG F1 (@MercedesAMGF1) 17 mars 2019
Par ailleurs, il y a ce départ moyen pour un "manque de grip" malgré la position théoriquement la meilleure sur la piste.
Je n'émets aucun doute sur la véracité de la communication de Mercedes mais il existait peut-être un autre problème passé, lui, sous silence...
Bien circonspect comme vous sur le son de cloche fêlée du staff Mercedes sur la course d'Hamilton hier .
Le doute en philo est de rester intime dans ses idées .
en fin la vérité elle a paray !!
cété un complo pour que LH y soye chanpiom la nez derniair
Rester intime quand le doute m'habite, en voilà une drôle de position ?
Chacun exprime ses doutes comme il veut . Vous à votre manière et moi dans l'intimité . Après déchiffrage , votre dernier post n'est pas mal . Mes propos s'adressent à la course d'hier , sans remettre en question les qualités d'Hamilton .
LH parle d'un changement de ressenti à partir du 4eme tour, et suppose avoir roulé sur un débris d'aileron car pas.de hors-piste.
Il manque à vrai dire un morceau de carbone du fond plat devant la roue arrière gauche d'Hamilton : " you can see a piece of carbon fibre is missing in front of the left-rear tyre " . C'est peut-être l'explication du retard pris par Hamilton sur Bottas . Malchance sur un débris pris sur la piste ? Réglages bas du fond plat sur la monoplace ? Altération de l'équilibre d'une F1 d'aujourd'hui au moindre détail aéro ? On a vu nombre de pilotes filer très vite avec des ailerons avants et des pontons endommagés mais il est d'aloi d'entendre la version officielle de Mercedes au travers des médias .
Tu as raison de souligner combien une F1 (surtout les plus performantes) ont un équilibre aéro délicat. Quand on avait un souci d'équilibre compliqué on disait toujours entre ingés "l'air de rien, l'air de tout". Je ne suis qu'un motoriste mais j'ai toujours admiré l'abnégation des aéro tellement c'est complexe. Il est totalement impossible d'exprimer un avis sérieux et circonstancié sur les conséquences de l'avarie du fond plat d'Hamilton. Même un ingé aéro d'une autre équipe qui n'a pas travaillé sur la W10 ne pourrait pas estime la réelle perte engendrée. Parfois un grand flap s'envole et tout marche presque aussi bien et d'autres fois un détail rend la monoplace quasi inconduisible. Je l'ai déjà exprimé ici, l'aéro est une science d'une complexité telle qu'une fois le concept posé sur la 3D, il faut prévoir de s'en remettre impérativement à l'expérimentation systématique pour valider. Et encore... L'effet recherché peut s'avérer réel à une vitesse X , mais complètement perturbant avec seulement quelques mètres/seconde de variable. Le mieux devient vite le pire. Tu sais combien un aéronef est un compromis. Idem pour une F1 avec des contraintes toutefois différentes.
Pour les non initiés, un fond dit "plat", c'est comme une aile d'avion qui agit à l'envers (en déportance). C'est ce que l'on dénomme l'effet de sol. En fait c'est toute la monoplace qui agit comme une aile. Cette déportance inférieure est bien sûr bien plus sensible à la moindre angulation (du fond plat mais aussi du sol...) car le sol ne se déforme pas (contrairement aux couches supérieures d'air au dessus de ailerons supérieurs). Piégé entre le fond plat et le sol, on cherche à le "décomprimer" un maximum aux meilleurs endroits en fonction de l'effet recherché. C'est en général de l'appui que l'on veut obtenir. Dans cet espace contraint, la moindre aspérité provoque des vortex compliqués à canaliser. Sans compter sur les perturbations autour des roues et de l'air qu'elles brassent (et compriment en amont du pneu et décompriment derrière). Un vrai casse-tête. Finalement, le live en piste, circuit par circuit, va beaucoup apporter en retour d'expérience. A chaque piste ses particularités. Le nouveau règlement change beaucoup la donne. Il va falloir être hyperéactif pour s'adapter.
Comme je l'ai expliqué hier, le manque relatif de perf des Ferrari est probablement dû aussi à un problème d'efficacité aéro. Mon analyse "sauvage" soulignait la configuration assez spécifique de la piste d'Albert Park. Si elle n'a pas changé depuis mon dernier passage là bas, je me souviens que c'était assez bosselé avec de nombreuses grandes vagues pas toujours dans l'axe. On a tous senti les fameux "trous d'air" en avion liés à une différence de densité du milieu ambiant. Avec une piste pas constamment parallèle au fond plat, l'appui est inconstant d'où le déséquilibre. C'est une donnée prise en compte lors de l'adaptation du chassis pour cette course. Mais les essais ont eu lieu à Barcelone réputée pour son billard. Autre élément clé, que l'on oublie souvent dans les commentaires, c'est la masse embarquée avec une variable d'une centaine de kilos d'essence entre le départ et l'arrivée. Et c'est pas rien. Un facteur considérable sur la dynamique générale mais aussi sur l'assiette et la garde au sol, donc l'aéro!
D'autres éléments sont aussi probablement en cause dans une contre perf comme celle de Ferrari. Mais l'aéro est a coup sûr une des composantes du diagnostic. L'autre piste pourrait venir aussi des pneus...comme d'hab j'allais dire...
Mais il y a la notion de performance en course automobile comme en aéronautique et là , je suis déjà content de me poser sans problème et préfère la course automobile pour les qualités rares des pilotes .
Deux domaines qui ont en commun de jouer avec ce fluide extraordinaire: l'air. Comme quoi la physique n'a pas fini de nous surprendre. Pour les avions, les ingés ne partent presque plus jamais d'une feuille blanche. Depuis plus d'un siècle ils ont développé des modèles sur lesquels ils s'appuient pour fabriquer et développer une maquette testée ensuite longuement en soufflerie. Leur expérience est considérable ce qui explique l'incroyable efficacité des productions. Que ce soit en ULM, tourisme ou commercial d'ailleurs. Ce qui explique aussi qu'au moindre incident on en parle beaucoup tellement nous sommes habitués à une fiabilité très proche des 100%.
En sport auto, l'aéro (en tant que science) n'a qu'une bonne cinquantaine d'années de retour d'expérience. Et les règlements changent presque toutes les saisons... Toutefois l'aéronautique a d'abord permis de s'appuyer sur des fondamentaux et aussi, on l'oublie souvent, d'utiliser des matériaux très innovants.
On voit bien que ces expérimentations sont hyper utiles dans des domaines qui dépassent largement notre petit monde de la F1. Je pense par exemple aux éoliennes où en moins de dix ans on a multiplié par 5 l'efficience des pales. Idem en hydro/aérologie. Bref on pourrait en parler des heures!