Monaco : les perspectives pour la course
Mercedes avec toutes les cartes en main, Leclerc condamné à une folle remontée, l'inconnue de la météo...
Prenons quelques instants pour évoquer les points chauds du Grand Prix de Monaco à venir, tout en faisant le point sur les différentes stratégies possibles.
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Cette semaine monégasque est évidemment particulière pour l’écurie allemande, frappée en plein cœur avec la disparition de Niki Lauda, son président non-exécutif. Dominatrices dés qu’il le faut, l’écurie allemande n’a jamais été aussi en forme dans la Principauté depuis 2016. Même un poil en difficulté avec ses réglages en FP3, Hamilton a corrigé le tir et décroché la pole juste devant Bottas. Une nouvelle belle performance pour l’écurie de Brackley, qui aligne pour la cinquième fois de la saison ses deux voitures sur la première ligne… en six courses !
Maintenant, la domination va-t-elle s’étendre en course ? En configuration normale, la réponse est normalement oui, tant la W10 était à l’aise en essais libres, sur les courts comme les longs relais. Rappelons qu’Hamilton parlait« d’une voiture de rêve » jeudi soir...
En fait, tout ce qui pourrait gâcher le doublé de Mercedes serait la pluie, une stratégie mal maitrisée, ou un départ calamiteux. D’ailleurs, l’écurie allemande utilisera un nouvel embrayage… Est-il parfaitement rôdé ?
#ForNiki ❤️pic.twitter.com/PKy63VSTiH
— Formula 1 (@F1) 26 mai 2019
Leclerc à l'assaut
Jusqu'où pourra revenir Charles Leclerc ? La question est sur toutes les lèvres à Monaco, dont celles du Prince Albert.
Piégé par ses propres stratèges, en Q1, l'enfant du pays partira d'une bien modeste 15e place sur la grille. Rageant surtout que le pilote de la Scuderia avait réalisé le meilleur temps en FP3. Depuis,Mattia Binotto s'est excusé : pour se pardonner, le team doit lui concocter une stratégie aux petits oignons. En piste, Leclerc devra imiter Verstappen en 2018, qui avait remonté 11 places, de la 20e sur la grille, à la 9e. Le Monégasque va-t-il donc pouvoir atteindre la 4e place ? Au moins, une chose est quasi-sûre : le héros local n'a plus la pression de la victoire !
How Charles Leclerc's qualifying unravelled#MonacoGP 🇲🇨#F1pic.twitter.com/jSv0SXkGNP
— Formula 1 (@F1) 25 mai 2019
La météo pour mixer le classement ?
« Espérons qu’il pleuve, ce serait un peu une loterie. Si c’est sec, ça risque d’être ennuyeux ! » Ces propos de la dernière chance sont évidement ceux de Leclerc, qui n’attend qu’une seule chose : de la pluie ! L’espoir n’est pas forcément vain, en se basant sur les toutes dernières prévisions de Météo France, de ”rares averses” peuvent arroser le tarmac monégasque cet après-midi, entre 14h et 17h. En fait, la probabilité de pluie est de 40% sur cette période : les chances sont donc faibles mais elles existent, surtout entre 14h et 15h, soit au moment de la mise en grille. Lignes blanches, manque de grip… une piste détrempée serait une autre paire de manches pour les pilotes. La dernière fois que nous avons vu de la pluie en course à Monaco, en 2016 la course avait été plutôt intéressante. Pirelli de son côté est même encore plus ambitieux.
First drops of rain falling over #MonacoGP harbour now. Just a few isolated drops at the moment, but the forecast is for an 80% chance of rain. Which could make things very entertaining. #Fit4F1pic.twitter.com/BlzLtRlwny
— Pirelli Motorsport (@pirellisport) 26 mai 2019
Attention au départ !
N’oublions pas le premier moment chaud : le premier virage de Sainte-Dévote. Avec seulement 113 mètres entre le départ et ce turn 1, l’impulsion est fondamentale pour dépasser. Et le poleman n’est pas forcément à l’abri : cinq fois sur six cette saison le pilote en tête s’est fait chiper sa place vers le premier virage. Un mauvais départ d’Hamilton pourrait bouleverser des choses, avec un Bottas ultra-compétitif et un Verstappen aux aguets. Derrière, certains tenteront peut-être de faire le jackpot, comme Romain Grosjean, frustré de son élimination en Q2, seulement 13e sur la grille, huit places derrière Kévin Magnussen. La probabilité de crash existe : quelques départs ont été mouvementés par le passé !
Kamui Kobayashi, #Sauber, #MonacoGP start - 2012 . #formula1#f1pic.twitter.com/VFIabDCkfB" And we have… http://t.co/FZkSZ2TAq9
— TF1C Sauber (@TF1C_Sauber) 16 avril 2015
La stratégie pneumatique
Sur le papier, la stratégie la plus classique pour ce Grand Prix de Monaco est bien sûr un seul arrêt. La conséquence d’une faible dégradation pneumatique sur ce circuit qui ne stresse que très peu la gomme.
Pour les 10 premiers, le départ s’effectuera évidemment en pneumatique tendre, la gomme ayant été utilisée par tous les pilotes qualifiés lors de leur passage en Q2. Ensuite, Pirelli préconise un premier arrêt entre le 10e et le 22e tour (vous noterez la largesse de la fenêtre), et un passage aux pneumatiques durs, permettant à coup sûr d’aller au bout du Grand Prix. Il se peut que quelques pilotes retardent leur passage au stand, en profitant d’une intervention de la Safety Car.
Une deuxième stratégie existe d’ailleurs, passer les médiums entre le 18e tour et le 25e tour pour bénéficier d’un meilleur rythme dans les premiers tours. La contre-partie : plus de gestion de gomme jusqu’au bout des 78 tours que compte ce Grand Prix.
Troisième possibilité, une stratégie à deux arrêts, risquée si la dégradation des tendres est plus forte que prévu, ce qui parait peu probable avec une température de piste plus fraiche de dix degrès que lors des qualifications. Concrétement, cela donnerait un départ en tendres, un premier arrêt entre le 10e et le 12e tour pour un nouveau jeu de tendres, un deuxième arrêt entre le 20e et le 24e tour, et des durs jusqu’à l’arrivée. Voilà pour la théorie. Place à la pratique, à partir de 15h10 pour le départ de ce Grand Prix de Monaco 2019 !
Here are the potential 🍩strategies for the #MonacoGP street fight. 🇲🇨
— Pirelli Motorsport (@pirellisport) 26 mai 2019
Learn more: https://t.co/dNA2exA7Szpic.twitter.com/w1YaEV6QCD
De notre envoyé spécial à Monaco
Deux arrêts pourraient s'avérer intéressants avec deux interruptions de course à des moments pertinents. En ce cas, dans un ordre ou un autre, deux trains de tendres et un train de medium... Surtout en tenant compte de la largeur - et non de la largesse - de la fenêtre.