Il est peu de dire que les débuts de George Russell en F1 se font dans un contexte difficile. Williams est de loin l'équipe la moins performante du plateau.
Dans ce contexte morose, George Russell maintient un état d'esprit positif et garde le sourire. Comment fait-il ? Très simple : « Je vois la lumière au bout du tunnel » nous a-t-il confié dans le paddock d'Hockenheim. Il n'oublie ainsi pas qu'il a la chance de faire partie des 20 pilotes ayant le droit de se battre en F1 : « Ce n'est pas dur de rester motivé. J'ai la chance d'être payé pour faire ce que j'adore faire. Les F1 sont des voitures incroyablement rapides. J'aime toujours vivre ce genre de choses. »
Ainsi Williams arrive en Allemagne avec des nouveautés : « Ca sera la première fois de l'année où nous pourrons voir un petit pas en avant. Nous aurons des changements visibles sur la voiture.» Par cela, il faut comprendre que l'équipe a été en mesure d'apporter des changements sur ses pièces aérodynamiques, qui sont donc visibles de l'extérieur.
Depuis le début de la saison, l'équipe s'est en effet concentrée sur la stabilité de la voiture, en axant le développement de la voiture sur les aspects mécaniques afin que les pilotes aient confiance dans le comportement de leur monture, avant de songer réellement à la performance.
Même s'il espère réduire l'écart avec la concurrence d'ici la fin de la saison, l'important est ailleurs. En tant que protégé de Mercedes, il sait que le destin pourrait lui sourire dans les années à venir et qu'il doit se mettre en position d'être un leader dans son équipe. C'est ce qu'il essaye de faire chez Williams, en orientant le développement de la voiture : « Il faut orienter l'équipe dans la bonne direction, d'essayer d'être un leader. A l'usine, il y a 700 personnes qui écoutent chacun des mots que l'on prononce. Il est donc essentiel de leur donner les bonnes informations. J'aime être cette personne, celle qui aura permis à l'équipe de grandir. »
Il aborde donc cette saison difficile avec la perspective de ce que cela lui rapportera sur le long terme, surtout s'il est appelé au sein de l'écurie-mère : « Lorsque votre voiture est difficile à conduire, cela vous motive de passer plus de temps avec les ingénieurs pour comprendre comment l'améliorer, comprendre ce que je dois améliorer chez moi pour aider les ingénieurs à comprendre ce dont j'ai besoin pour être performant. »
Lorsqu'on l'interroge sur son avenir, la réponse ne se fait pas attendre : « La seule raison pour laquelle je ne serais pas chez Williams l'année prochaine serait que je sois chez Mercedes ! » Il sait donc que tout ce qu'il fait aujourd'hui lui bénéficiera l'an prochain en restant au sein de l'équipe de Grove.
De notre envoyé spécial à Hockenheim
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Un résultat inattendu devient un exploit, dominer son équipier une belle mise en perspective s'il débute également et lui tenir tête lorsqu'il est expérimenté, une précieuse révélation.
Parce qu'il est un authentique talent, Russell marque des points sur tous ces tableaux. Son palmarès "sec" n'est pas comparable à celui de Norris mais tous ceux qui font autorité dans le paddock savent à quoi s'en tenir.
Au niveau où se trouve actuellement sa Williams, l'écurie lui demande de s'appliquer et de s'impliquer dans son travail, sans aucune exigence de résultat en piste, c'est-à-dire sans pression. C'est excellent pour un garçon qui découvre la discipline.
Depuis quelques saisons, on a coutume d'expliquer le brio des débutants par une prétendue facilité du pilotage des monoplaces à travers, entre autres, une dépense physique moindre.
De mon point de vue, c'est faux. Cette génération de pilotes et ceux qui suivront sont programmés pour la F1 avant même la F3 avec un suivi médical, une préparation physique, intellectuelle et mentale, un entourage d'ingénieurs qui en font des ingénieurs, analystes de leurs sensations au volant sans omettre un entraînement (simulateur) qui ne réclame quasiment aucune logistique,
Des ingénieurs-pilotes, il y en a toujours eu en sport automobile, mais ils étaient relativement rares par leur formation. Désormais, il faut s'habituer à voir se confronter en piste des pilotes-ingénieurs dont les acquis ne se basent plus uniquement sur l'expérience de la compétition.
Qui est perdant ? Le pilote expérimenté au talent certain mais pas - ou plus - exceptionnel, tributaire des aléas de la technicité et/ou de la gouvernance de son équipe. Il est "vieux" moins par son âge que par le nombre de Grand Prix disputés... Les velléités de retour d'Alonso n'ont reçu aucun écho, Vettel en retraite ne surprendrait pas grand monde, alors, les "non-champions du monde", pensez donc !