Binotto : un départ de Vettel justifié par les économies post-coronavirus ?


A sa place ce jeudi en conférence de presse, le pilote allemand avait lâché un aveu explosif : la Scuderia Ferrari ne lui a pas proposé de prolongation de contrat, alors que Mattia Binotto avait indiqué à la mi-mars que des discussions étaient en cours.
Mis devant le fait accompli, l'ingénieur italien a donc livré sa version des faits face aux rares journalistes présents sur le Red Bull Ring.
Mattia Binotto a détaillé son raisonnement en deux temps. Tout d'abord, en parlant de l'époque avant le confinement, soit avant le mois de mars et le début supposé de la saison. « En privé comme en public, nous avons toujours dit qu'il (ndlr : Vettel) était notre premier choix, ce que j'ai confirmé » a expliqué le team principal de la Scuderia Ferrari.
Tout en admettant que d'autres contacts ont été noués, sans être plus précis : « c'est normal que plusieurs pilotes nous ont demandé pendant l'hiver si il y avait une opportunité de piloter pour Ferrari. Nous avons été contacté mais cela ne changeait pas notre position. Seb était notre premier choix » a martelé Mattia Binotto ce vendredi.
Binotto (avant le confinement) : « en privé comme en public, nous avons toujours dit qu'il (ndlr : Vettel) était notre premier choix, ce que j'ai confirmé »
Mais un virage a été pris au moment de l'arrivée de l'épidémie de coronavirus et le confinement imposé dans à peu près tous les pays, vers la mi-mars : « ce qu'il s'est passé ensuite avec le virus et la pandémie a changé le monde entier, pas seulement les sports mécaniques ou la Formule 1. »
« La limite du budget a changé, elle est devenue plus stricte, et le nouveau règlement a été reporté de 2021 à 2022, ce qui est important pour nous. L'évolution des voitures est presque gelée pour 2020 et 2021. Donc la situation entière a changée, alors que la saison n'a même pas débuté » explique Mattia Binotto.
D'où cet argument, selon lui : « il n'y avait donc pas d'opportunité pour Seb (ndlr : Vettel), de prouver à quel point il était motivé de piloter pour Ferrari, ce qui est malheureux pour lui. »
« Durant le confinement, nous avons du considérer notre position. Nous avons pris une décision, et notre responsabilité a été de lui communiquer ». Pour rappel, c'est le 12 mai dernier que la bombe a été lâchée, avec l'annonce du départ de Vettel, non-reconduit à l'issue de son contrat, fin 2020.
Binotto (après le confinement) : « la limite du budget a changé, elle est devenue plus stricte, et le nouveau règlement a été reporté de 2021 à 2022. (...) »
« Il n'y avait donc pas d'opportunité pour Seb de prouver à quel point il était motivé de piloter pour Ferrari, ce qui est malheureux pour lui. »
A côté des déclarations de Binotto, le team principal de McLaren Zak Brown a également souligné que les discussions entre Ferrari et Sainz ont bien débutées pendant l'hiver, avant le confinement. Pour sa part, Sebastian Vettel avait dit hier que l'annonce de son départ a été pour lui "une surprise."
« J'ai entendu qu'il a été surpris. Je comprends ça. C'est presque normal d'être surpris. Je pense aujourd'hui qu'il n'est pas entièrement heureux avec ça, ce qui est évident » a également constaté Mattia Binotto ce vendredi en conférence de presse.
Si l'épidémie de coronavirus n'annule pas de nouvelles courses, il reste au moins 8 Grands Prix à Sebastian Vettel chez Ferrari, avant de céder sa place à Carlos Sainz, en provenance de chez McLaren.