Grand Prix de Toscane : les tops et les flops de la rédaction
F1. Retour sur les 3 satisfactions et les 3 déceptions de ce neuvième Grand Prix de la saison 2020, disputé dans la région italienne de la Toscane, sur le tracé du Mugello !
Premier des deux nouveaux circuits de ce calendrier 2020 avec Portimao, le Mugello a fait une entrée fracassante en Formule 1. Fracassante au sens propre du terme, avec des crashes en pagaille : l’accrochage (plus le tête à queue de Sainz) Verstappen-Raikkonen-Gasly-Grosjean du 1er tour, le carambolage monstrueux de la relance du 7e tour, impliquant 12 voitures (!), et l’accident spectaculaire de Lance Stroll dans la courbe du neuvième virage "Arrabiata 2" au 44e tour.
Mi-spectaculaire, mi-dangereux, ce Grand Prix de Toscane a été marqué par 2 drapeaux rouges, 3 départs arrêtés et 8 abandons… n’en jetez plus, la coupe des incidents est pleine !
Finalement, c’est Lewis Hamilton qui a décroché la victoire, la 90e de sa carrière, devant son équipier Mercedes, Valtteri Bottas, et Alex Albon, enfin sur un podium de Formule 1 !
LE TOP 3
1. Hamilton jamais perturbé
On est habitué à l’écrire mais le pilote Mercedes de la voiture #44 a fait un quasi sans-faute. Quasi car il a loupé le départ dimanche, en tombant derrière Bottas. Mais il avait assuré la pole le samedi. Et après la péripétie des premiers mètres au départ, c’était du grand Hamilton ensuite.
Son dépassement sur la relance après le carambolage montre qui est le patron chez Mercedes, même si il n’y a plus besoin de le prouver depuis longtemps. Contrôlant l’écart, fatigué mais décrochant le meilleur tour sur la fin, Hamilton a rendu une excellente copie sur un tracé qui aurait pu niveler les valeurs.
Mais non Hamilton est trop fort, lancé pleine balle sur l’autoroute de l’histoire. Prochain péage : le record historique de victoires de Michael Schumacher. Un 91e succès en Russie dans deux petites semaines le mettra à hauteur de la légende allemande. Le 7e titre d’Hamilton, comme Schumacher, est aussi une formalité : au rythme où il va, on sera fixé pour le Grand Prix de Turquie du 15 novembre prochain.
2. Ricciardo frustré
Le pilote australien est déçu mais il a égalé sa meilleure performance pour Renault !
Parti 8e, "Dan the Man" a tout tenté pour maximiser son résultat. Il s’est d’abord battu avec les deux Racing Point et la Red Bull d'Albon, se portant 3e au 25e tour, en dépassant Stroll au DRS. Bonne stratégie aussi avec un arrêt au stand bien senti.
Même 2e, en dépassant la Mercedes de Bottas sur la dernière relance au 45e tour, le rêve de Ricciardo s’est effondré, passé par Bottas et surtout par Albon.
Une quatrième place encore, sur un troisième tracé différent cette saison, après Silverstone et Spa-Francorchamps. Performance en tout cas saluée par les fans : Ricciardo a reçu le titre honorifique de "pilote du jour". Qui a dit qu’on avait perdu le talent de l’ancien pilote Red Bull ?
3. Albon récompensé
Lui aussi a tourné autour du pot. Mais il atteint son premier objectif : monter enfin sur un podium de F1 ! Alex Albon ne s’est pas accroché avec Hamilton cette fois. Normal, le Britannique était devant. Au Mugello, le pilote Red Bull lui s’est battu avec Stroll, Pérez (passé par le Mexicain, il s'est remis devant lui au 48e tour) et surtout avec Ricciardo. Dépassement net et sans bavures dans la 51e boucle pour monter sur le podium. Il a aussi bousculé Bottas dans la foulée, sans succès.
Un podium au meilleur moment en tout cas pour relancer Albon, après la victoire de Pierre Gasly à Monza et l’abandon de Verstappen en début de course au Mugello. Il y a bien un deuxième pilote Red Bull sur la grille ! Mais de toute façon, Albon n’a pas à s’inquiéter pour son avenir : il est soutenu par Christian Horner. Vous prenez ça pour de l’ironie si vous voulez !
Parmi les tops, nous aurions pu récompenser aussi Kimi Raikkonen, 8e sur la ligne, 9e au classement général final.
Premier pilote motorisé Ferrari, le pilote Alfa Romeo, revenu de loin après un problème lors du changement de ses gommes au 29e tour. Il a nous aussi fait rire avec son agacement très typique à la radio après sa pénalité de 5 secondes, reçue pour avoir coupé la ligne d’entrée des stands. Iceman marque ses premiers points de la saison !
LE FLOP 3
1. Vettel trop caché
Pas beaucoup d’espoir à la base mais pour le 1 000e Grand Prix de la Scuderia Ferrari, l’Allemand a végété en milieu de peloton, même après le carambolage. Sebastian Vettel s’est battu avec la Williams de George Russell pour ramener le dernier point disponible… c’est dur pour un quadruple champion du monde.
A sa décharge, Vettel s’est pris la McLaren de Sainz après le tête à queue de l'Espagnol dans le premier tour. Mais ça se serait peut-être mieux passé en partant plus haut que d’une 14e place sur la grille... pendant que Leclerc décrochait une 5e place en Q3. Dominé tout au long du week-end par le Monégasque, Vettel n’a pas fait illusion.
La fin de son aventure chez Ferrari fait peine à voir. Son meilleur coup de ce week-end toscan restera le timing de l’annonce de son départ chez Aston Martin. Tout ça jeudi par surprise dans le paddock du Mugello, avant le début des festivités du 1 000e Grand Prix de Ferrari. Coïncidence ?
2. Le moteur Honda fragilisé
Nous avons officiellement passé le cap de la mi-saison et le moteur japonais est-il déjà à bout ?
Problème encore pour Verstappen, comme à Monza il y a une semaine. Ce dimanche, le Hollandais a même failli ne pas prendre le départ à cause de son unité de puissance.
Unité qui était au bout de sa vie, avec des problèmes pour monter dans les tours. Difficulté visible dans la première ligne droite, sans vitesse, tombé de la 3e place au milieu du peloton, Verstappen s’est retrouvé au mauvais endroit, accroché au final par Raikkonen.
Embêtant pour Honda, surtout avec un pilote qui n’a pas la langue dans sa poche : “nous faisons de la merde” a lâché Verstappen à la radio. Ces problèmes de moteur coûtent des gros points : peut-être ceux qu’il manquera à la fin pour être vice champion du monde devant Bottas.
3. Bottas agacé
Une 3e place de notre flop finalement assez dure. Le Finlandais de Mercedes a été brisé dans son élan en fin de Q3 samedi avec le tête-à-queue d’Esteban Ocon sur sa Renault. Bottas a aussi pris un bon départ le dimanche en prenant la tête avec autorité sur Hamilton. Mais il s’est fait manger tout cru sur la relance du 10e tour ! Sans solutions, Bottas a quand même tenté le coup d’intox avec ses pneumatiques via sa radio.
Il a aussi demandé une nouvelle Safety Car, qui est arrivée après le crash de Stroll. Mais le pilote #77 n’a rien fait sur le redémarrage et a du dépasser la Renault de Ricciardo qui s'était porté devant lui.
On peut aussi parler du rôle de Bottas dans le carnage du restart du 7e tour. Alors en tête, Bottas a dicté son rythme avec des zig-zags jusqu’à la ligne de départ-arrivée. Il était dans son bon droit, pas de geste brusque en plus, mais son attitude a contribué au chaos. Finalement, Bottas est bien gentil, mais à la longue, on souhaiterait voir quelqu’un d’autre que lui dans le second baquet de la Mercedes, histoire d’étalonner Hamilton.
Avec 8 abandons, difficile de penser à un autre flop chez les pilotes. Difficile d’évaluer le week-end de Verstappen ou Gasly, pris dans l’accrochage du départ. Bilan flou aussi pour Ocon, qui a abandonné suite à une surchauffe de ses freins.
Allez, le règlement de la FIA a presque mérité sa place. Comme le suggère Romain Grosjean, il faudra vraiment se pencher sur cette histoire de départ lancé après une intervention de la Safety Car...