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Interview : Julien Fébreau vous raconte la victoire de Pierre Gasly à Monza

F1. Pour Motors Inside, Julien Fébreau, journaliste et commentateur de Canal + revient sur un moment historique du sport automobile français, la victoire de Pierre Gasly à Monza.

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Julien Fébreau et Pierre Gasly en février 2020
© Icon Sport / Julien Fébreau et Pierre Gasly en février 2020

Des mots qui raisonnent encore dans la parabolique à Monza et dans les mémoires de beaucoup de téléspectateurs. Julien Fébreau nous raconte comment il a vécu la fin du Grand Prix d'Italie et l'emballement qui s'en est suivi.

« Accélère, accélère, oui, il va aller la chercher, ne lâche pas !

La victoire de Pierre Gasly, il l'a fait !!!! ».

Où étiez-vous le 19 mai 1996, date de la dernière victoire d’un Français en F1, avant celle de Pierre Gasly ?

«1996, j’avais 13 ans ! J’étais chez moi en Bretagne à Quimper et je regardais, comme tous les dimanches, le Grand Prix avec ma maman ! Je me souviens de la pluie, de l’inquiétude des commentateurs quant au risque de panne d’essence ou aux bruits suspects sur la voiture d’Olivier Panis. Tout le monde était évidemment inquiet qu’il puisse lui arriver quelque chose.»

Plusieurs semaines après ce fameux « accélère accélère », avez-vous pris conscience d’avoir associé votre commentaire à un moment historique du sport français ? Beaucoup ont fait le rapprochement entre votre phrase et celle de Thierry Roland en 1998.

«Oui, c’est vrai que j’ai eu plusieurs comparaisons extrêmement flatteuses dans les jours et semaines qui ont suivi le Grand Prix à Monza. Qu’on me compare à Thierry Gilardi ou à Thierry Rolland ça m’a beaucoup touché. Maintenant, je m’en rends compte par la force des choses, car on me le dit, mais au moment de le vivre, j’ai juste fait mon travail et je me suis laissé porter par le moment.

Cependant, il ne faut pas oublier que tout le travail a été accompli par Pierre Gasly. Moi, j’ai simplement accompagné cette performance. Si j’ai pu l’accompagner comme il le fallait et avec la bonne intensité d’émotion, au bon moment et bien tant mieux ! Pierre l’a dit lui-même, ça a rendu le moment encore plus beau avec le commentaire. On va dire qu’il a écrit la musique et j’ai ajouté les paroles. On a interprété une belle chanson tous les deux !»

« On va dire qu’il a écrit la musique et j’ai ajouté les paroles. On a interprété une belle chanson tous les deux ! »

Comment avez-vous vécu cet emballement sur la toile ? Le compte Twitter officiel de la F1 a re-twitté cette arrivée du Grand Prix avec votre voix !

«J’ai été un peu surpris quand même, je savais bien que ça ferait réagir tant le moment était fort et historique, mais honnêtement, je ne pensais pas à ce point-là. Ça a vraiment pris des proportions importantes, mais 100 % positives et bienveillantes et évidemment agréables. Ça a été une immense vague d’attention, à tel point que j’ai reçu près de 6 000 messages ! Évidemment, je n’ai pas pu répondre à tout le monde, sur les différents réseaux sociaux, je m’en excuse d’ailleurs, mais j’ai vraiment été dépassé.

Ce qui était très touchant, c’est que les téléspectateurs ont été émus et ont savouré le moment. On est aussi là sur Canal+ pour leur faire vivre de bons moments, donc ça me plaît bien de voir qu’ils ont vécu à fond cette fin de Grand Prix.»

On vous retrouve sur les réseaux sociaux où vous partagez beaucoup avec vos abonnés !

«Oui c’est important pour moi, car je me sens extrêmement privilégié de pouvoir faire ce métier. J’ai la chance d’avoir accès à cet univers, que j’ai d’abord observé comme spectateur plus jeune. Je voulais plus que tout vivre et travailler dans ce milieu et être à l’intérieur du paddock. Je n’oublie pas d’où je viens et qu’en 1999, 2000 et 2001, j’étais aux grilles du paddock. Aujourd’hui je trouve ça juste normal, ayant la chance d’être passé de l’autre côté de la barrière, de partager avec les gens qui suivent la F1. Je le fais naturellement parce que j’aime partager.

Pour moi la passion est toujours plus belle quand elle est partagée. Lorsque l'on est à l’antenne, on emmène en immersion nos abonnés et si on peut prolonger ce plaisir au travers des réseaux sociaux et bien il faut le faire.»

Pour un passionné de sport automobile comme vous, ça a dû être un sacré moment d’émotion que de voir un Français gagner enfin un Grand Prix, aviez-vous déjà imaginé commenter ce moment ?

«Non honnêtement, je ne l’avais pas imaginé. J’espérais bien sûr commenter un jour une victoire française, mais je ne me l’étais pas imaginé parce que je ne savais pas avec quel pilote ça pouvait arriver ni dans quelles conditions. Je ne me suis jamais fait le film de savoir comment se passerait ce moment. Je voulais aussi me laisser surprendre par cet évènement.

C’était justement encore plus beau à vivre quand c’est arrivé parce qu’il y avait un aspect inattendu. Du coup ça a créé beaucoup de spontanéité dans mon commentaire.»

« C’était justement encore plus beau à vivre (...) Du coup ça a créé beaucoup de spontanéité dans mon commentaire. »

C’est aussi l’émotion qui a pris le pas sur le commentaire ?

«Oui, il fallait une part d’émotion et d’information parce que je reste un journaliste donc je suis aussi là pour informer les gens et leur apporter les clés de la course. Forcément, il y a un moment où l’émotion est à 99 % et le reste passe ensuite. Puis très vite au moment où on donne l’écart de temps entre la dernière victoire d’un Français, puis la liste des noms des pilotes français ayant remporté au moins un Grand Prix et bien là ça redevient un travail journalistique d’information et d’accompagnement de l’abonné.»

Vous formez un solide duo de commentateurs avec Jacques Villeneuve. Quel rôle a-t-il joué lors des 10 derniers tours du Grand Prix d’Italie ?

«Il a joué son rôle durant les 53 tours de course ! Le rôle de Jacques plus spécifiquement sur ces derniers tours a été de prendre beaucoup plus la main. Si vous faites attention il y a effectivement un moment pendant un ou deux tours où on ne m’entend plus, c’est justement parce que la victoire commence à se rapprocher et je me dis qu’il faut quand même préparer un petit peu la suite de ce qu’il peut arriver dans quelques minutes. J’ai donc fait signe à Jacques de prendre la main, de mon côté ça m’a permis de vérifier les informations, les statistiques, etc. Une fois que tout cela était prêt, on était arrivé dans les trois derniers tours et là, j’avais tout ce qu’il me fallait pour accompagner Pierre si ça allait au bout pour lui.

Jacques a depuis de nombreuses années la capacité de prendre la main quand j’ai besoin de gérer d’autres choses et là, il l’a une nouvelle fois fait parfaitement. Dans le dernier tour, et même dans le dernier secteur, Jacques s’est légèrement effacé pour me laisser commenter l’arrivée.

Là aussi, il a fait preuve de beaucoup de classe et d’élégance afin de me laisser la main sur ces derniers instants de course. Aujourd’hui, on est très complémentaire. Il y a un niveau de compréhension entre nous qui fait que c’est fluide et que l’on sait que l’on peut s’appuyer sur les compétences de l’autre pour pouvoir maîtriser tout ce qu’il y a à gérer à l’antenne.»

Est-ce que dans un tel moment, on oublie que l’on est à Paris et on se voit commenter les images en direct des petites cabines de commentateurs de Monza ?

«On se voit sur la piste, et même dans la voiture de Pierre ! L’endroit où on se trouve à ce moment-là, n’a aucune importance parce qu’on est complètement connecté à l’action. On pourrait être en Australie, au fond d’une cave ou à Monza, ça ne changerait rien au commentaire !»

« On pourrait être en Australie, au fond d’une cave ou à Monza, ça ne changerait rien au commentaire ! »

En tant que commentateur sur Canal+, vous avez 150 Grand Prix de F1 à votre actif, plus que Valtteri Bottas ! Quel est votre plus beau souvenir et le plus beau Grand Prix que vous ayez pu commenter ?

«Clairement, c’est Monza, parce qu’il y a le résultat bien sûr, mais il y a aussi toute la dramaturgie de l’événement avec Mercedes qui se prend les pieds dans le tapis, Pierre qui se retrouve en tête de la course ! Ce n’est pas comme s’il avait acquis sa victoire dans le dernier tour en profitant d’un accrochage devant lui, entre le premier et le deuxième.

On a eu le temps de voir monter l’inquiétude qu’il n’y arrive pas et l’espoir qu’il y arrive. On est passé par toutes les émotions. Il est vrai que pour un commentateur, c’était des circonstances incroyables tout comme le scénario et son dénouement.

C’est clairement le plus beau Grand Prix que j’ai pu commenter à Canal+ et dans ma carrière en général.»

La belle histoire

En partenariat avec le site internet l'afficherie et au terme d'un jeu concours, 10 000 euros ont été récolté au profit de l'association les petits princes. Ces fonds vont aider l’association à réaliser les rêves de nombreux enfants malades.

L'évolution de la F1 sur Canal+, l'image de la F1 aujourd'hui... Retrouvez la semaine prochaine sur Motors Inside la deuxième partie de notre interview avec Julien Fébreau !

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