Le paddock divisé sur le départ de Michael Masi

Michael Masi a été évincé de son poste de directeur de course pour 2022. Il sera remplacé par Eduardo Freitas et Niels Wittich en alternance. Le départ de l'Australien a provoqué de vives réactions dans le paddock. Toto Wolf, qui estimait Mercedes et Lewis Hamilton lésés par les décisions prises lors de l'ultime manche du championnat du monde à Abu Dhabi, a salué la nouvelle. « Je pense que le plus important est que nous allions de l’avant. Il y a eu beaucoup de discussions à propos des événements d'Abu Dhabi car ce n’est pas comme ça qu’un championnat doit se terminer. La FIA a mis en en place de nouvelles bonnes structures et nous sommes heureux de cela.»
Lewis Hamilton a lui pointé du doigt le manque d'objectivité de la direction de course sans toutefois citer explicitement Michael Masi. « Nous devons avoir des commissaires objectifs. Certains pilotes sont très, très bons amis avec certaines personnes. Certains voyagent ensemble et ont tendance à s'apprécier davantage. Je pense juste qu'il faut des gens qui prennent les décisions avec objectivité. » a asséné le septuple champion du monde.

Red Bull choqué par l'éviction de Masi

A l'inverse de Mercedes, Red Bull s'est montré bien plus critique sur le départ du directeur de course. « Je pense que c'est dur. Il était dans une position très difficile l'an dernier. Nous avons eu beaucoup de décisions contre nous l'année dernière, mais quand vous regardez ce que [Michael Masi] avait à sa disposition comme ressources, comparé à ce que les équipes ont, la différence est énorme. » a avancé Christian Horner. Le patron de l'écurie autrichienne s'est également fendu d'une attaque à peine voilée envers Mercedes. « Je pense qu'il y a eu beaucoup de pressions pour évincer Michael, et ce n'est pas juste. »

Le champion du monde, Max Verstappen n'a, lui, pas mâché ses mots pour défendre l'Australien. « Je trouve que ce n'est pas correct. C'est très injuste ce qui arrive à Michael parce qu'il a été jeté sous le bus. Les gens parlent beaucoup de ce qui a été décidé à Abu Dhabi, mais pouvez-vous imaginer dans n'importe quel sport un entraîneur crier à l'oreille de l'arbitre "carton jaune, carton rouge, pas de faute", c'est impossible de prendre une décision.» a argumenté le pilote néerlandais. « Que la F1 autorise les équipes à lui parler pendant qu'il prend des décisions, ce n'est pas correct. C'était à Michael de prendre les décisions seul sans avoir quelqu'un qui lui criait dans les oreilles. Les personnes qui l'ont viré ont permis ça, ce qui est pour moi inacceptable, et maintenant ils le virent. Je trouve ça incroyable. Je suis désolé pour Michael, je pense qu'il était un bon directeur de course. [...] Ce n'était pas la bonne décision.» a poursuivi Verstappen.

Des réactions mitigées dans le reste du paddock

Le paddock est divisé quant au sort de Michael Masi. Les champions du monde Fernando Alonso et Sebastian Vettel ont défendu le successeur de Charlie Whiting. L'Espagnol a avancé que « Michael Masi essayait de protéger les pilotes tout le temps. C'est ce qu'on attend d'un directeur de course. A Spa, nous n'avons pas couru car les conditions n'étaient pas appropriées et à Baku, il a mis un drapeau rouge par sécurité même si il restait seulement un ou deux tours. Il nous protégeait. » Pour Sebastian Vettel, « c'est une honte pour Michael. Deux intérêts sont entrés en collision, l'un est le sport et l'autre le spectacle. » Le quadruple champion de monde a également loué « le très, très bon travail dans l'ensemble » de Michael Masi.

Du côté des pilotes, d'autres se sont plutôt réjouis du changement d'organisation de la direction de course. L'Australien de McLaren, Daniel Ricciardo, a reconnu un certain manque de cohérence dans les décisions et espère des progrès en 2022. « Je pense que les pilotes sont tous d'accord sur ce que doit être la course, mais il y a des différence de points de vues sur ce qui est de forcer un concurrent à sortir. Même entre nous ce n'est pas clair. Ce n'est pas facile de tomber d'accord mais si nous avons la cohérence que nous réclamons dans les décisions alors nous saurons ce qui est permis et ce qui ne l'est pas. »
Même son de cloche pour Nicholas Latifi (Williams), qui demande plus de cohérence aux nouveaux directeurs de course.« L'année dernière, il y eu des situations de courses durant lesquelles les décisions n'étaient pas toujours cohérentes. Il y a les changements effectués par la FIA concernant les directeurs de course et l'assistance vidéo, donc il me semble y avoir un effort pour améliorer la cohérence. »

Enfin, Mattia Binotto, le directeur d'équipe de Ferrari, a lui égratigné Red Bull et Mercedes sur leurs communications avec Michael Masi lors des ultimes tours du Grand Prix d'Abu Dhabi. « Je pense que lorsque vous prenez de telles décisions, vous subissez toujours beaucoup de pression dans le feu de l'action. Je pense que cela vaut pour la FIA, pour les équipes, pour tous ceux qui travaillent dans cet environnement difficile parce que la pression est très, très élevée. La communication des équipes avec le directeur de course n'a certainement pas aidé. »