La possible disparition du Grand Prix de Monaco divise le paddock


« Ce sera un peu choquant je dois l'admettre si [Monaco] est retiré du calendrier. », défend Pierre Gasly. « C'est probablement la plus emblématique course du monde. Quand vous parlez à des gens qui ne suivent pas la F1, tout le monde a entendu parler de Monaco pour plusieurs raisons, que ce soit pour la course, la fête ou toute l'effervescence qui entoure le Grand Prix. »
Le Français, qui avait également ardemment défendu le Grand Prix de France, lui aussi en fin de contrat, s'est trouvé un allié en Sebastian Vettel. « Vous ne voulez pas perdre des endroits où vous allez depuis si longtemps. », avance l'Allemand. « Ce serait horrible de perdre Melbourne du calendrier, ce serait horrible de perdre certaines des pistes centrales en Europe. »
« C'est inimaginable, je pense, de perdre l'Italie par exemple, pour de nombreuses raisons, même si ce sont ceux qui payent le moins. Mais oui, c'est quelque chose a quoi on doit se tenir. », continue le quadruple champion du monde.
Si Monaco se retrouve sur la sellette, c'est également dû au fait que le Grand Prix manque de spectacle puisqu'il a vu l'an dernier le triste total de zéro dépassements. Les Formule 1 actuelles semblent presque inadaptées au mythique circuit, et nul doute que les quelques centimètres et kilos gagnés cette année ne favoriseront pas le spectacle.
Pourtant, le Grand Prix continue de faire rêver les fans de la première heure qui ont pu y voir le premier succès de Fangio en 1950 ou les six victoires d'Ayrton Senna. Mais la Formule 1 prend une nouvelle direction sous l'impulsion de Stefano Domenicali qui veut conquérir de nouveaux marchés, bien aidé par le succès mondial de Drive To Survive.
L'aspect économique joue en la défaveur de Monaco face aux riches organisateurs du Moyen-Orient ou des Etats-Unis. Pour Zak Brown, le PDG de McLaren, les organisateurs doivent s'adapter ou disparaître.
« Je pense que Monaco doit s'aligner sur les mêmes termes commerciaux que les autres Grand Prix et aussi penser à comment adapter le tracé puisque nos monoplaces sont devenues plus grosses, et cela rend la course plus difficile.», explique le Britannique. « Je préfère avoir Monaco au calendrier que de ne pas l'avoir... mais comme le sport est plus grand que n'importe quel pilote ou écurie, je pense qu'il est aussi plus grand que n'importe quel Grand Prix. »
Zak Brown ne sera pas de ceux qui défendront Monaco a tout prix, et les organisateurs du Grand Prix pourraient être bien avisés de suivre les conseils du patron de McLaren pour espérer conserver le circuit urbain le plus prestigieux du monde au calendrier 2023.