Horner : La F1 ne doit pas devenir un "championnat de comptabilité"

Passant de 130,5 millions d'euros à 126 millions en 2022, le plafond budgétaire pose déjà de gros soucis à certaines écuries. En cause : l'augmentation du prix du fret ainsi que l'inflation dans le monde. Selon Christian Horner, la fin ne doit pas se transformer en une bataille financière : « ça a été assez difficile dans certains domaines, mais je pense que ces nouvelles règles vont rendre la Formule 1 meilleure, mais il reste des détails à régler. C'est un set de régulations très techniques et c'est inévitable qu'il y aura des éléments qui n'ont pas été pris en compte dans ce très jeune règlement. Il a besoin de clarifier les choses. »

« Malheureusement je pense que ces [problèmes controversés] sont presque inévitables. J'espère que nous ne nous retrouverons pas dans un "championnat de comptabilité", au lieu de décider tout ceci sur les circuits. Nous aurons besoin de nous référer au corps dirigeant. Il y a un nombre de règles que nous avons signées et auxquelles nous devons adhérer. Mais c'est compliqué et il y a différentes structures. Il y a des équipes au sein des organisations et des constructeurs automobiles. Nous allons avoir besoin de nous référer beaucoup à la FIA pour assurer un contrôle correct [des budgets] ».

S'ajoutent de nombreuses questions concernant les années à venir, notamment quant aux changements de structures moteurs en 2026 selon Horner : « Il n’y a rien de bon marché là-dedans. Et c’est ce qui met ensuite une pression artificielle sur la réglementation financière. Nous allons nous retrouver avec plus de personnes dans notre département financier que dans le bureau de design. Et ce que nous ne voulons pas voir, c’est que la Formule 1 devienne un championnat du monde de comptabilité, vous savez, plutôt qu’un championnat technique ou sportif. Nous devons trouver un juste équilibre et revoir certains principes fondamentaux, notamment voir pourquoi la construction de ces voitures coûte-t-elle si chère ? »

Selon Andrew Shovlin, ingénieur de course en chef chez Mercedes, le plafond budgétaire peut avoir du bon : « Il ne fait aucun doute qu’un plafonnement bien pensé peut être bénéfique pour le sport. Et il faut qu’il soit réalisable. Mais si vous regardez la situation actuelle, la limite budgétaire du côté du châssis a été introduite et pour le moment, il est très difficile de voir comment cela va fonctionner dans le climat actuel. Donc, bien que ces sujets soient très utiles et qu’ils figurent à l’ordre du jour pour de très bonnes raisons, c’est le problème immédiat le plus important… Nous devons prouver que nous pouvons avoir un plafond qui fonctionne pour les équipes et pour le sport. Et de mon point de vue, ce serait la priorité. »

La course au développement est inhérente à la Formule 1 et beaucoup d'acteurs principaux du sport s'inquiètent que le plafond budgétaire vienne entacher le sport en réduisant le potentiel des monoplaces. Mais au vu du climat mondial actuel et des enjeux de la Formule 1, laisser libre cours aux écuries n'est pas la solution pour une compétition équitable et pérenne.