Daniel Ricciardo est au cœur de nombreuses spéculations actuellement
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Daniel Ricciardo, un avenir à pile ou face

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© McLaren. Daniel Ricciardo est au cœur de nombreuses spéculations actuellement
Peu en verve depuis son transfert chez McLaren l’année dernière, le pilote australien souffre au volant de sa monoplace. Une situation difficile pour l’ancien coéquipier de Max Verstappen chez Red Bull qui doit vite trouver des solutions pour rebondir.
Les rumeurs concernant un potentiel remplacement de Daniel Ricciardo chez McLaren se font de plus en plus nombreuses. Le natif de Perth est au cœur de nombreuses spéculations actuellement qui rendent son futur dans la catégorie reine très incertain. Pourquoi l’écurie de Woking doit-elle conserver son pilote et qu’est-ce qui justifierait son départ ? Tour d’horizon.

Un pilote expérimenté et populaire qui a déjà prouvé son potentiel

Une expérience riche de plus de dix ans en Formule 1

Daniel Ricciardo est une figure du paddock depuis maintenant plus d’une décennie. Après des débuts chez la défunte écurie espagnole HRT lors de la seconde moitié de la saison 2011, le pilote australien, pur produit de l’académie Red Bull, commence l’année 2012 dans la peau d’un titulaire chez Toro Rosso. Pendant deux saisons, il fait de son mieux pour grappiller quelques points au volant d’une monoplace poussive abonnée à la deuxième partie de la grille.

En 2014, Ricciardo est promu chez Red Bull aux côtés du quadruple champion du monde en titre Sebastian Vettel. Lors de cette saison, il surpasse son coéquipier et remporte ses premiers Grands Prix avec des victoires au Canada, en Hongrie et en Belgique. Figure de l’écurie pendant cinq saisons, il décide de quitter le cocon autrichien pour Renault à partir de 2019. Après deux saisons au sein de l’écurie française, Ricciardo saisit l’opportunité de piloter pour McLaren.

Plus d’une décennie de F1 disputée avec cinq écuries différentes fait de Daniel Ricciardo un des pilotes les plus expérimentés de la grille de F1 actuelle. Seuls les champions du monde Lewis Hamilton, Fernando Alonso et Sebastian Vettel, ainsi que le récent vainqueur du Grand Prix de Monaco Sergio Pérez peuvent se targuer d’avoir plus de départs en Grand Prix dans leurs statistiques. Cette expérience est valorisable pour l’Australien et personne ne pourra jamais lui enlever. Par ailleurs, depuis 2011, Ricciardo a connu plusieurs modifications de la réglementation aérodynamique et surtout, le passage au V6 Turbo-Hybride en 2014 qui a fait entrer la Formule 1 dans une nouvelle ère.

Un palmarès enviable

Vainqueur de huit Grands Prix, auteur de seize meilleurs tours en course et de trois poles position, Ricciardo est aussi monté trente-deux fois sur un podium. En 2014 et 2016, il s’est même payer le luxe de terminer troisième au championnat du monde derrière les intouchables Mercedes de Lewis Hamilton et Nico Rosberg.

Chez Red Bull, Ricciardo a connu trois coéquipiers. Un multiple champion du monde (Sebastian Vettel), un jeune espoir (Daniil Kvyat) et un futur champion du monde (Max Verstappen). Aux côtés de ce dernier, l’actuel pilote McLaren a été témoin de l’éclosion d’une future star du sport.

Voisins de garage pendant deux saisons et demie, leur confrontation est montée peu à peu en puissance jusqu’à ce que les deux protégés de Christian Horner s’accrochent lors du Grand Prix d’Azerbaïdjan 2018.

Autant Ricciardo domina son jeune collègue en 2017, autant les rôles furent inversés la saison suivante. Parti chez Renault en 2019, Red Bull mit un mal fou à combler le vide laissé par l’Australien à Milton Keynes. Après les échecs Pierre Gasly et Alexander Albon, l’écurie au Taureau Rouge commence seulement maintenant, en 2022, à avoir deux monoplaces dont les performances semblent proches.

Avec Ricciardo, Renault est remonté sur ses premiers podiums depuis son retour officiel dans la compétition. En 2020, saison marquée par la pandémie de Covid-19, les couleurs de l’écurie française ont à nouveau brillé au Nürbürgring et à Imola grâce à l’Australien. C’est aussi lui qui a ramené la victoire chez McLaren lors du Grand Prix d’Italie en 2021, après neuf années de disette pour la vénérable écurie britannique.

Un ambassadeur hors-pair pour la F1

Pilote attachant au sourire légendaire, Daniel Ricciardo est un personnage du paddock. Toujours prompt à plaisanter avec la presse ou ses collègues pilotes, l’Australien permet à la F1 de donner une image plus joyeuse et plus ouverte, loin du sérieux et de la gravité liés aux enjeux financiers pouvant régir le sport.

A l’heure où les audiences de la F1 sont en train d’exploser à travers le monde, avoir des personnalités de la stature de l’Australien est bénéfique pour le propriétaire de la F1, Liberty Media. Le pilote McLaren est apprécié des fans et l’épisode de la série « Drive To Survive » narrant son transfert chez Renault l’a rendu encore plus populaire auprès des nouvelles générations.

Véritable ambassadeur de son sport, il serait dommage de ne plus le voir sur les grilles de départ. Ses fameux « shoeys » manqueront au paddock et même si ses performances actuelles ne sont pas à la hauteur des ambitions de son employeur, la présence de Ricciardo chez McLaren a contribué à moderniser l’image de l’écurie de Woking.

Des performances décevantes combinées à une pression accrue

Une comparaison avec son coéquipier qui fait mal

En Formule 1, le premier adversaire d’un pilote est son propre coéquipier. Depuis 2021, Daniel Ricciardo fait équipe avec Lando Norris chez McLaren. Protégé de l’écurie britannique depuis plusieurs années, Norris dispute actuellement sa quatrième saison à Woking. Dominé par son ancien voisin de garage Carlos Sainz en 2019 lors de sa première saison dans la catégorie reine, Norris a fait jeu égal avec l’Espagnol en 2020 en décrochant notamment son premier podium lors du Grand Prix d’Autriche.

En 2021, on pouvait s’attendre à ce que le pilote de la monoplace numéro 4 soit mis en difficulté face à un coéquipier de la trempe de Ricciardo, multiple vainqueur de Grands Prix. Il n’en fut rien.

Auteur de quatre podiums, en lutte pour la cinquième place du championnat jusqu’à la dernière course, Lando Norris a ébloui cette saison de son talent derrière les deux protagonistes du championnat du monde, Max Verstappen et Lewis Hamilton. Face à lui, Daniel Ricciardo n’a presque pas existé. Huitième du championnat, près du quart de ses points aura été marqué lors du Grand Prix d’Italie grâce à son improbable victoire à Monza.

Les difficultés de cette première saison chez McLaren auraient pu être mises sur le compte d’un nouvel environnement et d’une nouvelle monoplace. Pour 2022, on pouvait donc s’attendre à revoir le Ricciardo déterminé et audacieux en piste des années Red Bull. Malheureusement, il semble que l’écart se soit encore creusé avec Norris. Malgré une monoplace difficile à piloter, Norris parvient à entrer régulièrement dans les points et est même parvenu à monter sur le podium à Imola.

De son côté, Ricciardo connaît les pires difficultés à trouver les bons réglages. Dans une spirale négative, il multiplie les erreurs et semble perdu sur la piste. Davantage abonné à la lutte pour s’extirper de la Q1 plutôt qu’à celle pour intégrer la Q3, l’Australien semble avoir perdu son coup de volant et son esprit combatif.

Une place très convoitée

La situation d’un pilote en difficulté dans une écurie de Formule 1 est souvent source de rumeurs. Celle de Daniel Ricciardo n’échappe pas à la règle. Depuis plusieurs semaines, le baquet de la monoplace numéro 3 fait l’objet de nombreuses spéculations. Agé de 32 ans, l’Australien fait partie des plus anciens de la grille. Dans le même temps, dans le sillage de Verstappen, une nouvelle génération de pilotes est en train de prendre le pouvoir en Formule 1.

Parmi ceux-ci, Pierre Gasly est un candidat ayant un profil intéressant. Vainqueur d’un Grand Prix il y a deux ans, le Français a vu son avenir dans la filière Red Bull se boucher suite à la prolongation de Sergio Pérez.

Sachant que les places dans les trois tops team sont prises pour plusieurs années, un baquet chez McLaren est aujourd’hui le meilleur moyen de performer pour un pilote. L’écurie aux monoplaces oranges dispose également d’un vivier de jeunes pilotes en provenance de l’IndyCar. Colton Herta est le premier d’entre eux. Plus jeune vainqueur d’une course dans ce championnat, Herta devrait profiter d’un programme d’essais F1 spécifiquement mis en place pour lui. Pato O’Ward frappe aussi à la porte de la F1. En début d’année, Zak Brown a conditionné une possible titularisation du pilote mexicain à un titre de champion en IndyCar.

A quelques semaines de la « silly season », période traditionnelle pendant laquelle les plus folles rumeurs circulent dans le paddock et où les contrats se signent, on peut s’attendre à ce que l’avenir de Daniel Ricciardo continue à faire beaucoup parler.

Un management qui s’impatiente

Depuis la prise de fonction de Zak Brown en tant que Directeur Général de McLaren Racing, l’écurie fondée par Bruce McLaren a entamé une révolution. Nouvelles couleurs, nouveau management, nouveaux pilotes, nouveaux sponsors, … Toute la chaîne est concernée par les changements. Ceux-ci semblent bénéfiques puisqu’après avoir lutter en fond de grille il y a quelques années, McLaren se bat aujourd’hui dans la première moitié de la grille. Elle a même terminé à la troisième place du championnat constructeurs en 2020 et a lutté jusqu’au bout avec Ferrari l’année dernière pour défendre cette position.

Ce statut implique une exigence accrue de la part du management. Le classement final du championnat constructeurs est celui qui permet d’attribuer les primes aux écuries. Une place gagnée peut rapporter plusieurs millions d’euros. Pour ce faire, une écurie a besoin d’avoir deux monoplaces performantes à sa disposition.

Or, ce n’est clairement pas le cas chez McLaren en ce moment. Zak Brown a d’ailleurs récemment indiqué que Ricciardo « ne répondait pas aux attentes de l’écurie ». Etant donné les enjeux, le patron américain sait que McLaren ne peut pas se permettre de rester encore longtemps dans cette situation.

Peut-être que cette sortie était faite pour « piquer » le pilote australien et ainsi le faire réagir. Quoi qu’il en soit, Ricciardo doit vite trouver des solutions pour ne pas voir s’évanouir ses espoirs de titre mondial qu’il ambitionnait en début de carrière, et qui semblent appartenir à une époque très lointaine aujourd’hui.

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