Des moteurs simples mais efficaces...peut-être faut-il revenir à cette méthode !
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Les libertés techniques manquent à la F1

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© Morgan Parmentier. Des moteurs simples mais efficaces...peut-être faut-il revenir à cette méthode !
La dernière fois que deux architectures moteur ont cohabité, c'était en...2006 ! Le V10 de la Toro Rosso courait au milieu des nouveaux V8. La Formule 1 actuelle a pris des airs de formule monotype, alors que des libertés esthétiques comme moteur devraient revenir au goût du jour.
La Formule 1 aujourd'hui, c'est : V6 pour tout le monde ! Il est loin le temps où les différences techniques entre les équipes et motoristes étaient très marquées. Sur un plateau de plus de 20 voitures, on entendait hurler toutes sortes de cavaleries (des féroces V6 aux mélodieux V12).

Les voitures elles aussi étaient souvent très singulières sur le plan esthétique, symboles d'une époque ou tout était permis ou presque. La discipline reine, de l'avis de la rédaction MotorsInside, aurait tout intérêt à élargir davantage le choix au constructeurs et motoristes...à condition de ne pas se tromper et repartir dans l'excès !

Qu'entendre par "liberté" ?



Si toute une structure de sport auto avait carte blanche en Formule 1...aurions-nous des Formule 1 telles qu'on les connait ? C'est difficile de le savoir. Peut-être que, sur la piste, il y aurait des voitures aux allures d'avion. Si extrêmes et rapides qu'elles seraient impossibles à piloter. Laissons cela à la Roborace.

Il s'agit alors de s'entendre sur l'apparence d'une F1 telle qu'on la connaît depuis plusieurs décennies : des ailerons avant et arrière, des roues apparentes, un arceau, une carrosserie finie et un museau ! Voilà, les termes sont donnés.

Ces seuls prérequis sont largement suffisants pour voir des monoplaces toutes différentes les unes des autres. Les constructeurs doivent manger leur pain noir quant à leurs codes stylistiques de série : difficile de les afficher sur une voiture comme une Formule 1. Qu'à cela ne tienne, le résultat peut promettre d'être beau !

Ensuite, concernant les moteurs : il s'agit bien de redonner à la F1 ses lettres de noblesse, notamment au niveau sonore. A voir ce que donnera la formule 2026.

Il est vrai que les F1 actuelles développent 1 000 chevaux. Sur le papier c'est énorme, mais en étant très lourdes avec une petite cylindrée (1,6 L), cela n'a rien à voir avec la brutalité des moteurs 3,5 L de 600 chevaux...dans des fusées poids plume (500 kilos) !

Liberté technique rime t-elle alors avec spectacle ? Il conviendra alors de savoir comment concilier les deux.

Retrouver des moteurs propres à chaque manufacturier



Ils ont disparu depuis 27 ans, et pourtant les puristes les réclament toujours : les V12 assourdissants ! Les V8, V10 et même des V6 à l'ancienne sont tout aussi appréciés.

Le problème de la Formule 1 actuelle, c'est qu'elle permet beaucoup moins de choses qu'auparavant. Les V6 Turbo Hybrides ont fait grincer des dents de par l’aseptisation qu'ils ont donné à la F1. Il faut aujourd'hui avoir l'oreille bien tendue pour différencier les moteurs Mercedes, Ferrari, Renault et Red Bull Powertrains.

Les fans venus de Netflix n'y seraient peut-être pas sensibles. « Moi je regarde le départ pour voir des crash » entend-on souvent de leur bouche. Passez-votre chemin, car les passionnés de longue date, eux, en seraient ravis !

Prenons le cas 2026 et imaginons que le V6 ne soit plus une obligation : à l'appel répondront présent Mercedes, Ferrari, Renault, Posche, Audi et peut-être Honda (un beau plateau s'il en est). On pourrait imaginer une disposition comme suit :

-Ferrari avec un V12, cela va de soi
-Mercedes avec un bon V8 bien ronronnant, dans l'esprit de la C9 d'endurance
-Renault apporterait ce V4 qu'il avait voulu avant 2014
-Honda opterait soit pour un V6, soit un V10
-Porsche amènerait un 6 cylindres à plat, spécialement taillé pour la F1
-Audi, pourquoi pas un V10, dans l'esprit de sa R8 de série.

Ceci dit, pas de miracles : il n'y aura pas d'autres alternatives à l'hybride (du moins pas à moyen terme). Rien n'empêcherait ces moteurs d'avoir une belle mélodie qui casse les oreilles !

Ce libre arbitre sur les unités de puissance auraient un double effet : redonner de la cohérence entre la F1 et l'industrie automobile et de la personnalité au plateau. Pour les spectateurs, quel plaisir ce serait de reconnaître très distinctement une voiture à sa mélodie ?

Des moteurs qui crient, d'autres qui ronronnent...ce serait fantastique pour une catégorie reine qui devrait se dépêcher à finaliser les règlements 2026, au risque de voir un WEC, qui monte en puissance, la dépasser en termes de popularité chez les puristes...et sur le plan du lien compétition-grand public.

Visuellement : du mieux en 2022, mais pourquoi pas plus ?



Les F1 à l'ancienne étaient très singulières.

Les F1 étaient devenues infernales à piloter lorsqu'elles se trouvaient l'une derrière l'autre. Le règlement 2022, prévu pour parer cet effet, est une réussite : les bagarres durent plus longtemps, les pneus tiennent mieux...et on remarque des différences notoires entre les voitures.

Il suffit de comparer la superbe Ferrari et ses pontons creusés avec la Mercedes qui n'en a pas : les deux voitures sont distinctes l'une de l'autre et c'est agréable.

Toujours est-il que l'esthétique des voitures est relativement bridée depuis longtemps. Les ailerons arrière ont tous globalement la même forme, les ailerons avant aussi...les différences aérodynamiques, pour la plupart, se voient "à la loupe".

Il serait de mauvais ton de se plaindre de l'apparence des monoplaces actuelles, puisqu'elles sont très belles et ont un look agressif très plaisant. On les apprécie d'autant mieux lorsque l'on a connu l'horreur des museaux de 2014.

Pour marier personnalité des voitures et spectacle, il ne faudrait pas non plus tomber dans un travers vieux comme le monde : l'explosion des coûts, qui a d'ailleurs conduit nombre de disciplines à standardiser de nombreux éléments, pour éviter cet écueil.

Même dans la logique d'un budget capé, les équipes pourraient disposer d'un très large choix aérodynamique : soit des voitures épurées, fines et taillées pour la VMax, soit des voitures plus courtes, avec de gros ailerons qui les colleraient sur un rail.

Les équipes ne sont toutefois pas dupes : quitte à gagner, autant le faire partout et avoir une voiture polyvalente. Difficile dès lors de savoir quel juste milieu trouver entre singularité des monoplaces et homogénéité des performances.

L'avantage d'avoir des voitures au physique et aux qualités différentes, c'est que tout changerait d'un week-end à l'autre : certaines écuries seraient aux avant-postes sur certains circuits, en retrait sur d'autres. C'est ce qui a été vu, dans une certaine mesure, entre Red Bull et Mercedes la saison dernière.

L'inconvénient serait par contre de voir naître des concepts soit hideux (le nez asymétrique de la Lotus E22 de 2014, les affreux mini ailerons de 1998) soit inutiles (le petit aileron sur le museau de l'Arrows A22 de 2001)...soit les deux !

On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, ma bonne dame !

Liberté, oui, mais avec cohérence



Au regard des arguments présentés ci-dessus, on peut l'affirmer sans crainte : oui, la Formule 1 a pris un chemin vers la standardisation qui ne lui correspond pas.

A notre époque, est-il toujours plausible d'avoir des voitures aussi onéreuses ? Alourdies ? Rallongées ? Avec des moteurs dignes de la technologie spatiale ? Absolument pas.

D'ici 2026, peut-être y aura t-il un volte-face sur la tendance actuelle des monoplace à prendre du poids et du volume. Cela ferait en cascade des économies de pneus et de carburant. La prochaine étape sera alors d'en revenir à des voitures bien moins complexes, y compris sur le plan des moteurs.

On vous laisse supposer un pourcentage : celui du taux de technologies communes entre la F1 et les voitures de route. Il ne doit pas être bien haut...alors quel intérêt d'aller si loin ?

En résumé : les voitures reines et leur cavalerie ont perdu en personnalité avec le temps. Il faudra y remédier ! Mais entre nous...ces requêtes sont-elles bien réalistes ?

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