Jean Todt : « Ferrari avait la meilleure voiture du championnat mais a raté des opportunités »


Il est ainsi revenu sur la saison de son ancienne écurie, pointant notamment des erreurs de stratégie. « A un moment donné, Ferrari avait la meilleure voiture du championnat. Ensuite, elle a raté certaines opportunités, je pense à la stratégie, à une voiture de sécurité qui est arrivée au mauvais moment, à des problèmes de fiabilité. Nous devons y réfléchir pour éviter que cela ne se reproduise. »
Car le Français de 76 ans estime que rien ne doit être laissé au hasard si l'on vise la victoire. « Il faut de l'excellence à tous les niveaux. Il est difficile d'y parvenir, et encore plus difficile de la maintenir. Cela commence par l'excellence dans les détails. Si vous parvenez à ne rien laisser pour compte, tous les ingrédients sont réunis pour être des champions. On ne peut pas faire deux erreurs identiques, si cela arrive, c'est qu'il y a quelque chose à changer », déclare Jean Todt, alors que Ferrari a commis de nombreuses erreurs cette saison, ayant participé à la chute de Charles Leclerc dans le classement du championnat, pourtant bien parti en début d'année.
Un Charles Leclerc dont il fait d'ailleurs l'éloge, le considérant comme « un grand champion », à qui il manque toutefois quelque chose... Sans parvenir à mettre le doigt dessus. « J'espère qu'il l'aura bientôt », indique-t-il simplement.
Un Max Verstappen à l'image de Michael Schumacher ?
En parlant de champion, Jean Todt est revenu sur une possible comparaison entre Max Verstappen et son grand ami Michael Schumacher. S'il estime qu'ils sont tous deux déterminés et très agressifs en piste, impossible pour lui de juger le champion en titre sur le plan personnel. « Michael, en dehors des courses, est une personne merveilleuse. Pour Max, je ne sais pas, je ne peux rien dire. Maintenant, je le vois concentré sur la course, à juste titre. » Autre point commun entre les deux champions : être capable de disputer le championnat au volant de « superbes voitures. Parce que pour gagner, chaque pilote, aussi exceptionnel soit-il, a besoin d'une voiture compétitive », précise-t-il.
Le Français s'est en outre exprimé sur la question de la sécurité des F1, dont le halo, qui lui tient particulièrement à cœur. « Il était un temps où les gens allaient aux courses comme on va à une corrida : ils voulaient voir un coureur, un homme, blessé. Les pilotes avaient des casques que même un cycliste ne porterait pas aujourd'hui. Lorsque j'ai été élu président de la FIA, j'ai immédiatement mis la sécurité au premier plan. Ce n'est pas toujours facile, car les gens sont réticents au changement. » Jean Todt pense par exemple au halo, rejeté par une partie du paddock à ses débuts. « J'ai demandé aux ingénieurs : "Est-ce que ce truc sauve la vie des conducteurs ?" Oui, ont-ils répondu. Je l'ai donc imposé. La seule chose que l'on puisse dire, c'est que nous avons perdu du temps à ce sujet », conclut-il.