Grand Prix du Brésil - Les faits marquants des précédents évènements
F1. Après le Grand Prix du Mexique il y a deux semaines, la Formule 1 est de passage sur le circuit d’Interlagos de Sao Paulo ce week-end pour clôturer sa tournée des Amériques avant la dernière course de la saison, à Abu Dhabi. L’occasion de revenir sur certains faits ayant marqué cette course qui est souvent synonyme de grand spectacle.
1991, la première victoire d’Ayrton Senna sur ses terres
Le triple champion du monde Ayrton Senna dépasse le statut de sportif et est élevé au rang de véritable légende de la Formule 1 au Brésil (et presque dans le monde entier, sans doute). Pourtant, celui qui a fait ses débuts dans la catégorie reine en 1984 a dû attendre l’année 1991 pour gagner chez lui, à Sao Paulo. Le Brésilien se place en situation favorable dès le samedi, en décrochant la pole position, et peut compter sur sa chance lorsque Nigel Mansell, son poursuivant direct, est victime d’une crevaison lors de la course.
Mais alors qu’une victoire du Brésilien est à portée de main, le vent tourne lorsque sa boîte de vitesses tombe en panne et reste coincée en sixième vitesse. Pas de quoi décourager l’enfant du pays, qui réussira tout de même à décrocher la victoire avec seulement 2,9 secondes d'avance sur Ricardo Patrese, après une course épuisante. Ayrton Senna a ainsi dû être aidé pour sortir de sa monoplace, visiblement éreinté et profondément ému devant son public, qui l’acclame après cet exploit presque surhumain.
Le chaos total à Interlagos en 2003
Le Grand Prix du Brésil de 2003 est une des courses les plus chaotiques de l’histoire de la Formule 1. Des torrents de pluie s’abattent tout le week-end sur Sao Paulo, et un violent orage inonde même la salle de presse le jour de la course. La direction de course décide donc de lancer le Grand Prix sous la voiture de sécurité. Celle-ci restera en piste huit tours, au terme desquels la course sera véritablement lancée… Et marquée par de nombreux incidents. La safety car sera appelée pas moins de trois fois pour évacuer les monoplaces accidentées, et la direction mettra un terme au Grand Prix après 55 tours (au lieu des 71 prévus), après les crashs violents de Mark Webber et Fernando Alonso. Après de nombreux changements en tête de course – Rubens Barrichello, David Coulthard, Kimi Räikkönen, Giancarlo Fisichella – c’est finalement le Finlandais qui est donné vainqueur de la course, en prenant en référence la fin du tour n°53, comme le veut alors le règlement.
Mais deux jours plus tard, la FIA réexamine le résultat et annonce que la victoire revient en fin de compte à Fisichella, indiquant que le classement de la course doit être finalement revu à la fin du tour 54. Un véritable chaos à tous les étages…
Kimi Räikkönen, champion surprise après le Grand Prix du Brésil 2007
Si vous aviez dû parier sur le champion du monde 2007 au départ du Grand Prix du Brésil, vous n’auriez sans doute pas mis vos espoirs sur Kimi Räikkönen. Au contraire, tous les regards se portaient sur le jeune Lewis Hamilton, qui avait toutes les clés en mains pour remporter son premier titre à l’issue de la course. Mais l’Iceman est plein de ressources… Et sait surtout reconnaître une opportunité lorsqu’elle se présente à lui.
Parti deuxième derrière Felipe Massa, Lewis Hamilton déchante ainsi peu après le départ, alors qu’un problème sur sa boîte de vitesses l’empêche de s’échapper comme il le voudrait. Il perd plusieurs positions et termine finalement septième. Son coéquipier chez McLaren, Fernando Alonso, lui aussi en lice pour le titre, n'arrivera pas à rattraper les Ferrari du Brésilien et du Finlandais devant lui. Un alignement parfait des étoiles pour Kimi Raïkkönen, qui, avec l’aide de son coéquipier Felipe Massa, parvient à s’imposer et décroche donc le sacre de champion du monde, avec un seul point d’écart entre lui et les deux pilotes McLaren, qui terminent ex-aequo. Irréel et mythique tout à la fois.
Une fin de course totalement folle au Grand Prix du Brésil 2008
On a gardé le meilleur pour la fin. Comment lister les moments les plus marquants du Grand Prix du Brésil sans mentionner l’édition 2008, qui a vu Lewis Hamilton remporter son premier titre de champion du monde de la façon la plus surprenante qui soit ? On vous rafraîchit la mémoire en vous replantant le décor : s’il veut être sacré, Lewis Hamilton sait qu’il doit terminer au minimum cinquième si Felipe Massa, qui a décroché la pole samedi, s’impose sur ses terres. Dans le cas contraire, c’est donc au pilote Ferrari que reviendrait la couronne.
Si le Britannique a tous les droits de rêver, avec un départ en quatrième position, il voit ses chances de titre s’amincir au fur et à mesure de la course, alors qu’il entame le dernier tour en sixième position. De son côté, Felipe Massa franchit la ligne d’arrivée le premier et est donc virtuellement champion du monde. C’est la fête du côté de chez Ferrari, où l’on célèbre déjà le premier titre du Brésilien. Jusqu’à ce que les sourires disparaissent tout à coup lorsque Lewis Hamilton parvient à dépasser Timo Glock dans l’ultime virage du dernier tour. Le Britannique arrache ainsi la couronne au pilote Ferrari avec un seul point d’avance, et devient par la même occasion le plus jeune champion du monde, à 23 ans, 9 mois et 26 jours.
Une belle revanche pour un Lewis Hamilton hanté par l’édition précédente (voir ci-dessus) et qui rentre ainsi dans l’histoire du sport (pour ne plus en sortir, six autres titres plus tard). Et indéniablement l’une des fins de saison de Formule 1 les plus historiques qui soient.
