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Bilan Ferrari 2022 : Des progrès et des regrets

F1. Deuxième au classement des constructeurs et une place de vice-champion du monde pour Charles Leclerc, Ferrari montre un progrès constant au vu des dernières saisons. Mais avec une monoplace capricieuse et des problèmes stratégies regrettables, le résultat est mitigé. Retour sur l'année 2022 de la Scuderia.

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Ferrari peut s'en vouloir sur cette saison 2022
© Ferrari / Ferrari peut s'en vouloir sur cette saison 2022

Entre des victoires, des podiums, des erreurs stratégiques évitables et des problèmes de fiabilité, Ferrari a vécu une saison 2022 en dents de scie. La Scuderia Ferrari peut toutefois être satisfaite à l'issue de cette saison. Deuxième au constructeur, tandis que Charles Leclerc est vice-champion derrière l'inébranlable Max Verstappen. Des résultats intéressants, surtout si on compare aux précédentes saisons. Cette saison, Ferrari a reçu un total de 554 points. C'est mieux que 2021 avec 323.5 points. Pire, la saison 2020 s'est terminée avec 131 points. On peut dire que l'écurie italienne revient de très loin. Mais les résultats tout au long de la saison peuvent laisser un goût amer à toute l'équipe.

Une F1-75 capricieuse

Si la F1-75 était considérée comme la meilleure de la grille après les essais hivernaux, la monoplace s'est toutefois montrée capricieuse cette saison. Pourtant, la saison n'avait pas mieux commencé par un premier doublé à Bahreïn. L'écurie italienne posait déjà ses ambitions et signait par la même occasion son retour sur le devant de la scène. La voiture manquait tout de même un peu de vitesse de pointe pour rivaliser dans les lignes droites avec Red Bull. Après cinq courses, Mattia Binotto affichait une certaine satisfaction. « J'ai toujours dit que nous devions attendre cinq courses pour évaluer la compétitivité de la voiture. Ces cinq courses sont déjà passées et nous menons les deux championnats, nous ne devrions donc pas être déçus », avait alors déclaré l'ancien directeur de l'écurie devant les médias. Mais les choses se sont obscurcies rapidement pour la Scuderia.

Charles Leclerc heureux d'avoir remporté le premier GP

Deuxième force du plateau, la monoplace montrait de très bonnes performances. Puis le développement a changé la donne. Ferrari s'est vue largement dépassé par son concurrent autrichien. À un tel point que l'écurie italienne a décidé d'arrêter le développement à la mi-saison pour se concentrer sur la saison 2023. Et cette décision a failli être regrettable puisque Mercedes, alors très en retard au début de la saison, a failli rattraper Ferrari à la toute fin. À savoir que les écuries avaient un budget à ne pas dépasser au risque d'avoir des sanctions. Si ce n'était qu'un problème de performance...

La fiabilité entache la saison de Ferrari

Ce n'est pas une surprise, Ferrari était loin d'être un exemple en termes de fiabilité cette saison. Charles Leclerc et Carlos Sainz n'ont pas été épargnés pour des problèmes moteurs. On se rappelle tous de l'abandon de Charles Leclerc en Espagne alors qu'il se dirigeait tout droit vers une nouvelle victoire ou encore de la monoplace en flamme de Carlos Sainz en Autriche. Un nouveau doublé à oublier pour Ferrari et de nombreux points de perdus. L'écurie italienne compte au total neuf abandons (fiabilité et erreurs de pilotage) : six pour l'Espagnol et trois pour Charles Leclerc. À titre de comparaison, Red Bull a abandonné cinq fois et Mercedes seulement trois fois. C'est dire.

Des stratégies douteuses

Après plusieurs saisons difficiles, Ferrari revient assurément de très loin. En 2022, l'écurie pouvait espérer beaucoup mieux. Oui mais voilà, en plus des problèmes de fiabilité, Ferrari a élaboré des stratégies plus que douteuses cette saison. Le Grand Prix de Monaco est le parfait exemple. La pluie s'était invitée et Charles Leclerc était parti en pole position devant son public. Une incompréhension totale entre son ingénieur et lui fera basculer ce Grand Prix et le reste de la saison pour Ferrari. Son ingénieur lui avait demandé de rentrer aux stands, mais au moment d'entrer dans la voie des stands, il lui avait dit de continuer en piste, mais il était alors trop tard. Le Monégasque devait attendre derrière son coéquipier dans les stands. Résultat, de nombreuses secondes perdues et un podium assurément envolé.

Ferrari s'est souvent loupé dans les stratégies

On pourrait citer plusieurs courses où Ferrari s'est loupée dans ses stratégies (Monaco, Bakou, Silverstone). Et c'est bien dommage. Le début de saison de la Scuderia était encourageant. On avait même cru que l'écurie avait appris de ses erreurs. Mais non. Entre les mauvais choix de pneus, le choix de pilote numéro un ou encore les arrêts aux stands ratés, rien n'allait par moment dans l'écurie italienne. Les performances des pilotes ont au moins rattrapé les erreurs évitables de l'équipe, permettant ainsi de jouer les podiums. Sans ce genre d'erreurs, il est clair que Ferrari pouvait prétendre à nouveau au titre.

Charles Leclerc, du rêve au cauchemar

Il y a cru. Du moins, au début de la saison. Avec quatre podiums, dont deux victoires lors des cinq premiers Grand Prix, le Monégasque avait débuté la saison de la meilleure des manières, ou presque. Premier au classement devant Max Verstappen, le pilote Ferrari commençait à rêver d'un titre de champion du monde. Mais la réalité était différente. S'il s'était loupé à Emilie-Romagne en voulant dépasser Sergio Perez, le premier tournant de sa saison restait toutefois en Espagne. Alors premier de la course avec de nombreuses secondes sur ses concurrents, un problème moteur vient détruire la course de Charles Leclerc, le forçant à abandonner pour la première fois de la saison. Le premier d'une longue liste. Et les problèmes vont s'enchaîner. À Monaco, à Bakou, en France, à Silverstone, la liste est longue, très longue. Le Grand Prix de Monaco est certainement le principal tournant. Le Monégasque a perdu sa première place au classement et voyait même Sergio Perez le rattraper.

La relation entre Leclerc et Binotto n'a pas toujours été très bonne

Pendant cinq Grand Prix, le Monégasque ne s'est plus placé sur le podium. Il a fallu attendre l'Autriche pour le revoir sur la plus haute marche du podium. Charles Leclerc avait réalisé une course magistrale. À noter aussi, pour une fois, la bonne stratégie de Ferrari. Mais le Grand Prix de France achèvera tout espoir à son rêve de champion. Premier avec une longueur d'avance sur ses poursuivants, il a réalisé une nouvelle erreur de pilotage qui l'a fait abandonner encore. Cette fois, c'était fini. Le titre était plus qu'un lointain souvenir. Les quelques podiums en fin de saison l'aideront à finir vice-champion devant Sergio Perez qui l'avait même dépassé. Mais il a fallu attendre le dernier tour du dernier Grand Prix pour connaître le sort de Charles Leclerc. Entre problèmes de fiabilité, les erreurs stratégies et de pilotage, le Monégasque n'a pas eu une saison facile. Avec 308 points, Charles Leclerc a terminé pour la première fois vice-champion du monde, loin derrière le Néerlandais et ses 454 points. L'écart reste encore immense et pourtant, nul doute que le Monégasque apprendra de ses erreurs pour faire son rêve une réalité. Si Ferrari veut remporter un titre, il va falloir compter sur Charles Leclerc et ne pas l'abandonner.

Duel des coéquipiers

Une première victoire en course et une première pole, on peut dire que la saison de Carlos Sainz est un succès. Pour sa deuxième saison chez Ferrari, l'Espagnol continue de progresser. Mais tout comme son coéquipier, il a rencontré quelques problèmes avec sa monoplace, le contraignant à abandonner six fois. Malgré les performances de sa voiture, il n'a jamais pu faire jeu égal avec Charles Leclerc. Régulièrement battu en qualifications et en courses, Carlos Sainz était plutôt en duel face aux Mercedes. Avec 246 points au classement des pilotes, il s'est positionné à la cinquième place, derrière George Russell et ses 275 points.

Qualifications :
Charles Leclerc 15-7 Carlos Sainz

Courses :
Charles Leclerc 12-10 Carlos Sainz

Du côté de Charles Leclerc, il comporte neuf pole positions pour seulement trois victoires. Ce n'est clairement pas suffisant pour rivaliser avec Max Verstappen (15 victoires). Il lui manque plus qu'à concrétiser ses prouesses en qualifications.

Malgré les bonnes performances sur la monoplace, Ferrari a vécu une saison mitigée. Une saison entachée par des problèmes de fiabilité, mais surtout de stratégies qui rappelaient de mauvais souvenirs aux tifosis. Cette saison, l'écurie italienne a fini à la deuxième place au classement des constructeurs avec 554 points, bien loin derrière les 759 points de Red Bull. C'est tout de même une très bonne saison de la part de la Scuderia. Il ne faut pas oublier d'où revient l'écurie après sa saison cauchemardesque en 2020. Avec l'arrivée de Fred Vasseur pour remplacer Mattia Binotto. Ferrari tente un nouveau pari. Et avec les enseignements appris cette saison, il ne manque plus grand-chose pour toucher le Graal.

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