Diffuser la F1 en direct, réalisation millimétrée et exploit technique

Si diffuser en direct n’importe quel évènement sportif n’est déjà pas une mince affaire, en F1, la vitesse et un espace de plusieurs kilomètres à couvrir rendent la tâche encore plus compliquée. Comment les Grand Prix sont filmés ? Qui s’occupe de quoi ? Si vous aussi vous vous posez ces questions ne bougez pas, on vous explique tout.

Diffuser la F1 en direct, un exploit technologique

Les images

Commençons par le commencement ! Les caméras fixes sont les plus anciennes puisque c’est comme ça que les Grand Prix ont pu être filmés pour la première fois. Aujourd’hui la technologie a bien évolué : ces caméras sont très précises avec notamment un zoom x90. Il y en a environ 25 sur chaque GP qui permettent de filmer plusieurs endroits en même temps.

Des caméras super précises capables de saisir plus de 1000 images par seconde sont utilisées pour les ralentis. Les Slow motion servent ainsi en particulier pour les replay de crash. Elles sont placées à des endroits stratégiques

Différentes caméras spéciales sont cachées sur le circuit offrant au téléspectateur des points de vue originaux. Dans le sol pour se rendre compte de la vitesse, sur une grue pour une vue globale, dans le public pour apprécier les réactions des supporters ou encore dans les stands pour suivre les arrêts. Tout le circuit est scruté.

Les caméras embarquées sont souvent les plus appréciées et on comprend pourquoi. Elle permettent une réelle immersion avec le pilote. D’ailleurs, le saviez-vous ? Les caméras embarquées sont obligatoires sur toutes les monoplaces. Il y en a cinq, deux sur le haut de la voiture et les trois autres sur le châssis et le nez.

Une caméra sur câble, qui se situe dans la ligne droite, est capable de se déplacer à 130 km/h. Elle suit le départ, l’arrivée et met à disposition du téléspectateur des images uniques de la vitesse dans la ligne droite

Enfin le fameux hélicoptère qui survole le circuit est utilisé depuis les années 90. Il suit la course et propose des shots plus longs.

Le son

150 micros sont installés tout au long de la piste. Plusieurs micros sont aussi placés sous les voitures. Ils sont capables de résister à la chaleur, à l’eau…bref, une prouesse technologique. Le rendu sonore est très important à la télévision car il restitue la sensation de vitesse ce que les spectateurs adorent.

On a d'ailleurs vu que des petits malins, s'ils dénichent un micro, ne manquent pas de s'amuser à remplacer le bruit des V6. Ça a son charme parfois !

Diffuser la F1 en direct, technique et logistique millimétrée

Filmer un Grand Prix de F1, finalement, c’est suivre vingts pilotes pendant deux heures et il faut réussir à raconter leur histoire. Imaginez 20 matches sur un même terrain, pas facile de gérer ! Pourtant en F1 les équipes de diffusion sont au four et au moulin pour rendre cela possible.

Le broadcast center

On a de belles images, un super son mais maintenant il faut trier tout ça pour "raconter" la course à la TV en direct. C’est possible grâce au "Broadcast center". Le centre de diffusion, en français, abrite toutes les équipes de réalisation et est transporté de Grand Prix en Grand Prix, ce qui demande une logistique impressionnante. Pas moins de 20 camions sont nécessaires pour les voyages en Europe et deux avions pour les voyages plus lointains. Il peut être démonté, transporté puis re-monté en seulement cinq jours.

Les équipes de réalisation

L’enjeu pour les équipes de réalisation est de réussir à tout montrer en mélangeant direct, replay et caméras embarquées. Pour cela, l’équipe est divisée en trois départements qui sont tous sous la responsabilité du "chef d’orchestre" des opérations, le réalisateur.
Une équipe est chargée de trier toutes les images des caméras, l’autre de monter les replays et la dernière coordonne ce que les gens voient sur leur TV.

Un producteur commercial s’assure, quant à lui, que les partenaires soient vus.

L’essentiel du travail porte également sur le choix des images. Il faut essayer de montrer tout le monde en équilibrant direct, replay et caméras embarquées. La réalisation peut donc sensiblement orienter l’histoire en fonction des images choisies