En F1 "Le spectacle est roi, le sport s'y perd" regrette Bernie Ecclestone
L’intérêt pour la F1 en Allemagne chute drastiquement. Selon Bernie Ecclestone, la raison est simple les fans veulent voir du sport et non pas un show à l’américaine.

Alors que le nombre de F1 ne cesse de croître partout dans le monde, en Allemagne c’est plutôt le contraire. Sky Deutschland, qui détient les droits de diffusion exclusifs de la catégorie reine de l'automobile en Allemagne, a non seulement du mal à générer des spectateurs, mais elle ne trouve pas non plus de partenaire de télévision gratuite.
Effectivement, son contrat stipule que la chaîne payante munichoise doit retransmettre quatre courses du championnat gratuitement. Seulement, aucune chaîne gratuite du pays ne veut s’offrir ces quatre courses. Sky a même été obligé de diviser son offre par deux, le prix de la course étant maintenant de 500 000 euros. Sans succès.
La Formule Hollywoodienne
L’ex-président de la F1, Bernie Ecclestone, interrogé par F1-Insider, donne sa réponse à une telle situation.
« Ce qui faisait fureur aux Etats-Unis n'était pas aussi bien accueilli en Europe. Et inversement. Il manque à l'Allemagne un pilote vedette, mais ce n'est pas la seule raison. Je pense que les Allemands en particulier ne se laissent pas prendre pour des imbéciles. La Formule 1 est de plus en plus conçue pour le marché américain, elle devient de plus en plus une formule hollywoodienne. Le spectacle est roi, le sport s'y perd. »
Des pilotes déshumanisés
Selon lui, Liberty Media transforme les pilotes en robots, ce qui supprime cet aspect « héroïque » qu’ils avaient à l’époque.
« Aujourd'hui, les pilotes sont assis là et récitent toujours les mêmes slogans. Les chefs d'équipe aussi. Chaque conférence de presse est interchangeable. Les médias préfèrent parler des ailerons avant flexibles ou des dessous de caisse étranges, mais à peine des coins et recoins des principaux protagonistes. Comment voulez-vous que des héros naissent ainsi ? »
« Les pilotes apparaissent bien repassés, ils parlent comme s'ils venaient de sortir d'un centre de désintoxication pour jeunes millionnaires, » poursuit-il. « Les critiques ne sont pas bien vues par les managers de la F1, l'autorité automobile FIA et les équipes. Dans le passé, les pilotes étaient comme des tueurs à gages, prêts à en découdre chaque week-end à midi. Personne ne savait qui dégainait le plus vite le Colt. L'expression "cow-boys de l'asphalte" résumait bien cet attrait fascinant pour les fans. »
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Liberty Media t'a chassé pour mieux exploiter le filon que tu avais initié. Tout va - encore - plutôt bien. La poule aux œufs d'or pond toujours mais ce n'est pas une raison valable pour la plumer...