L'avantage aéro de Red Bull pourrait se transformer en un problème de fiabilité


Une AMR23 et une RB19 pas si ressemblantes
Si beaucoup de concurrents ont souligné la grande ressemblance entre la monoplace d'Aston Martin et celle de Red Bull, l'on peut constater que sous la carrosserie elles diffèrent assez nettement.
Durant le Grand Prix d'Australie, une différence cruciale a été remarquée entre les planchers de la RB19 et de l'AMR23. En examinant la face supérieure de cette partie, il est évident que le boîtier de la boîte de vitesses est l'un des éléments mécaniques clés dissimulés sous cette partie.
Une comparaison directe entre le carter de la boîte de vitesses des deux voitures révèle que celui de Red Bull est presque deux fois plus petit que celui d'Aston Martin.
Il est important de noter que du coté de l'équipe détenue par Lawrence Stroll, on dispose de certains composants, dont la boîte de vitesses et la suspension arrière, fournis par Mercedes, ce qui rend les volumes arrière de la W14 et de l'AMR23 identiques.
En revenant à la section de la boîte de vitesses de la RB19, il est également frappant de constater que son carter, au bas de la voiture, est plus bas que celui de l'AMR23. Cela suggère que la conception de la partie inférieure de la boîte de vitesses de la boisson énergisante a été optimisée pour minimiser les interférences avec les canaux du diffuseur, permettant ainsi à Red Bull de les élargir pour augmenter leur efficacité.
Première alerte à Djeddah
L'étau étroit de la monoplace, conçu par l'ingénieur Adrian Newey et le directeur technique Pierre Waché, a été réalisé sans qu'aucun compromis ne soit fait sur l'aérodynamique. La priorité étant de générer au maximum la charge verticale à partir du plancher, afin d'assurer les meilleures performances dans les virages rapides.
Cependant, alors que le designer britannique disait déjà après Bahreïn que Red Bull n'était pas imbattable cette saison, la conception étroite pourrait avoir des conséquences sur les prochaines manches, comme en témoignent les problèmes rencontrés par Max Verstappen et Sergio Perez en Arabie Saoudite. Les deux pilotes ont ainsi dû, par précaution, remplacer leur boîte de vitesses.
Plusieurs fois cette saison, l'on a pu entendre le double champion du monde en titre se plaindre de la fluidité des rétrogradages, que ce soit pendant les séances d'essais ou en course.
Ces sensations ne se traduisent pas nécessairement par des problèmes ultérieurs, mais il semble que la taille minimale des éléments internes de la boîte de vitesses et des articulations toriques puisse entraîner une plus grande tension et une plus grande usure.
Des problèmes de fiabilité à venir ?
N'ayant, pour l'instant, connu aucune réelle contestation en début de saison, Red Bull pouvant même se permettre, à Djeddah, de demander à ses pilotes de ralentir, il se pourrait néanmoins que cette potentielle faiblesse puisse avoir des répercussions dans le futur si cela devait perdurer.
En parallèle la concurrence continue de travailler d'arrache-pied, pour réduire l'écart sur les Autrichiens, et il sera alors intéressant de voir comment va réagir la monoplace de Milton Keynes, surtout si elle doit repousser les limites de ses pièces. Reste à savoir si cela aura un impact minimal ou non.