Grand Prix d'Espagne : Le Tops/Flops de la rédaction
F1. Une nouvelle masterclass, la renaissance de Mercedes et des Rouges qui voient rouge. Comme après chaque Grand Prix, la rédaction de MotorsInside vous présente son Tops/Flops.
Les TOPS
Verstappen, la 40ème rugissante
Max Verstappen a pris son abonnement dans cette rubrique depuis le début de la saison. Pole, victoire, meilleur tour et en tête de bout en bout, le Néerlandais a signé le troisième Grand Chelem de sa carrière. Surtout, il a de nouveau montré qu'il était l'homme fort de cette saison et même de cette période que nous vivons en Formule 1. D'une maîtrise totale, il a à peine été menacé lors du départ par Carlos Sainz avant de dérouler son plan de marche jusqu'à l'arrivée. A quelques tours du drapeau à damiers, alors que son coéquipier détenait le meilleur tour, "Super Max" s'est même payé le luxe d'aller chercher ce point supplémentaire contre l'avis de son ingénieur qui lui demandait de ramener la voiture "à la maison". Une nouvelle masterclass pour le pilote Red Bull qui, avec ce 40ème succès en F1, revient à seulement une longueur d'Ayrton Senna au nombre de victoires.
Des Mercedes retrouvées grâce à leurs évolutions
Contrainte d'étrenner ses nombreuses évolutions à Monaco après l'annulation du Grand Prix d'Emilie-Romagne, l'écurie Mercedes n'avait pas pu tirer de grandes leçons de son nouveau package dans les rues de la Principauté. En Espagne, sur un circuit révélateur des forces en présence, Lewis Hamilton et George Russell ont pu mesurer le pas en avant fait par leur monoplace.
A l'aise dès le vendredi, Hamilton s'est qualifié sur la deuxième ligne avant d'effectuer une course grandiose derrière l'intouchable Verstappen.
Même s'il aurait pu tout perdre après le contact avec Norris au départ, le septuple champion du monde a dominé en pneus usés la Ferrari de Sainz qui était, elle, en pneus neufs, lui permettant de prendre le dessus sur l'Espagnol pour la deuxième place.
De retour sur le podium, Hamilton est désormais prêt à prendre un nouveau départ dans cette saison à bord d'une W14 qui lui convient bien mieux.
A l'instar de son coéquipier, Russell a livré une très belle performance le dimanche. Malgré un départ depuis la deuxième partie du peloton, le plus jeune des deux britanniques s'est rapidement porté aux avant-postes. Très motivé avec son équipe à la radio, Russell a lui aussi dépassé Sainz sur la piste avant de défendre sa place sur le podium face à Pérez en fin de course.
De bonne augure pour la suite du côté de Brackley. Les évolutions fonctionnent et les pilotes prennent du plaisir dans leurs monoplaces. Maintenant devant Aston Martin au championnat constructeurs, nul doute que l'équipe de Toto Wolff est en passe de s'affirmer comme la deuxième force du plateau.
Guanyu Zhou, la bonne surprise du peloton
Treizième sur la grille, neuvième à l'arrivée, le pilote Alfa Romeo a maximisé le potentiel de sa machine en allant récolter deux points précieux pour son équipe. A la lutte pour le Top 10 une grande partie de la course, Zhou s'est retrouvé au coeur de plusieurs batailles en piste, que ce soit avec les Haas ou avec Yuki Tsunoda, avec qui un accrochage a été évité de peu.
Précautionneux avec ses pneus et agressif lorsqu'il le fallait, le Chinois a profité de ce Grand Prix d'Espagne pour s'affirmer une nouvelle fois dans son équipe face à son coéquipier Valtteri Bottas.
Revenu à la hauteur du Finlandais au championnat, Zhou est désormais pleinement intégré dans son équipe après une année d'apprentissage en dents de scie. Reste à confirmer lors des prochaines courses où la lutte pour la 7ème place du championnat entre Alfa Romeo, Haas et AlphaTauri s'annonce passionnante.
Les FLOPS
Ferrari, l'inconstance comme maître mot
Lorsqu'ils ont été interrogés après la course, Charles Leclerc et Frédéric Vasseur avaient le même mot à la bouche : "Inconstance". Inconstance dans les performances, inconstance des les stratégies mais surtout, inconstance dans l'utilisation des pneus.
Malgré les évolutions apportées en Catalogne et une première ligne pour Carlos Sainz, Ferrari ne repart de cette septième course de la saison qu'avec les dix points de la 5ème place.
Bien maigre pour une équipe dont l'ambition de début de saison était d'aller titiller l'ogre Red Bull. Pire, l'écurie italienne ne s'expliquait pas la terrible élimination de Leclerc en Q1 lors des qualifications.
Le Monégasque a bien essayé de remonter dans le peloton mais il s'est heurté à une stratégie difficilement compréhensible de la part de son équipe avec un départ en durs, un passage aux tendres tôt dans la course, pour finir avec un autre train de durs.
Cette course a donné l'impression que la Scuderia cherchait encore la solution avec sa monoplace dont les performances varient d'une course à l'autre et même d'une séance à l'autre.
Après avoir été dominés par Aston Martin depuis le début de la saison, les Rouges voient désormais Mercedes s'éloigner. Frédéric Vasseur et ses troupes vont devoir vite réagir s'ils ne veulent pas avoir la 4ème place du championnat comme nouvelle ambition pour cette saison.
Alonso se manque à domicile
Difficile de placer Alonso dans la catégorie des Flops. Et pourtant. Seulement 9ème temps de la Q3, l'Espagnol pouvait espérer remonter jusqu'au Top 5 devant son public. Finalement 7ème, le pilote Aston Martin avait pourtant de quoi terminer plus haut étant donné son rythme en fin de course.
Sagement calé dans les échappements de son coéquipier, Alonso n'a rien tenté pour gagner une place. Revenu comme un boulet de canon sur Stroll avec des pneus plus frais, il a indiqué à son équipe qu'il n'essaierait pas de le dépasser.
Etonnant lorsque l'on connaît la fougue et la détermination du Taureau des Asturies pendant une course. Est-ce parce que le Canadien est le fils de son employeur ? Ou est-ce par souci de ramener de gros points à l'équipe en ne prenant aucun risque ? Quoi qu'il en soit, les fans pouvaient nourrir des regrets de ne pas voir une lutte entre les deux monoplaces de Silverstone.
Autre épisode surprenant dans le week-end de l'Espagnol, son appel à la radio en qualifications pour dénoncer Pierre Gasly qui n'avait pas laissé assez de place à Max Verstappen dans un tour rapide.
Nullement impliqué dans la manoeuvre, Alonso a peut-être voulu montrer à Alpine la rancoeur qui l'animait encore après "l'affaire Piastri" de l'été dernier. Le double champion du monde doit pourtant beaucoup à la structure d'Enstone puisque c'est elle qui le mena au titre en 2005 et 2006 et qui le ramena en F1 en 2021.
Alonso devrait plutôt se concentrer sur le développement de sa monoplace, devancée par les Mercedes tout le week-end, plutôt que de faire punir ses petits camarades.
Magnussen et Bottas, l'expérience ne suffit plus
Avec respectivement 148 et 207 départs en F1, Kevin Magnussen et Valtteri Bottas font partie des pilotes ayant le plus d'expérience du plateau actuel. Pourtant, depuis le début de cette saison 2023, les deux pilotes d'Europe du Nord ne parviennent pas à exploiter cette qualité à bord de leurs monoplaces.
Eliminé en Q1, Magnussen a été simple spectateur du magnifique tour de son coéquipier Nico Hülkenberg en Q3. Pourtant à la lutte avec l'Allemand en milieu de course, le Danois a ensuite disparu des écrans pour terminer 18ème, trop loin des points et seulement devant Bottas et Sargeant.
Le fils de Jan n'a pas su trouver le rythme pour remonter et a offert son équipe d'une nouvelle course anonyme après celle de Monaco. Magnussen va devoir vite rectifier le tir s'il ne veut pas voir Günther Steiner commencer à lui chercher un possible remplaçant.
Pour ce qui est de Bottas, sa course s'est résumée à aider son coéquipier en bloquant ses poursuivants. Même si l'esprit d'équipe est à saluer, la performance est loin d'être à la hauteur des espoirs placés en lui par Alfa Romeo.
Dominé par Zhou qui est rentré dans les points, Bottas a franchi la lignée d'arrivée à une très décevante et inquiétante avant-dernière place. Désormais à égalité au championnat avec le pilote chinois, l'ancien coéquipier de Lewis Hamilton n'a plus le droit à l'erreur s'il veut s'affirmer comme le leader de son équipe.
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